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signé et heureux. On le voit régulièrement dans la maison du Seigneur, car il remplit avec la même exactitude tous les devoirs de la religion, soit publics, soit particuliers. Dans toutes ses actions, il recherche son devoir. Il demande avec St. Paul Seigneur, que veux-tu que je fasse (Actes IX, 6)? et quand il a achevé sa tâche, et qu'il est appelé à recevoir la récompense promise à tout bon et fidèle serviteur, s'adressant encore à Jésus Christ, le chef et le consommateur de la foi, il peut dire avec une humble espérance et une pieuse résignation : Mon Père, jeremets mon esprit entre tes mains.

Maintenant, mes chers Frères, laissezmoi conjurer chacun de vous en parti culier, de se sonder lui-même, pour savoir auquel des deux caractères que

viens de tracer, le sien peut appartenir? C'est une question que chacun doit faire à sa conscience, et à laquelle

sa conscience seule peut répondre, question d'une importance infinie, car votre bonheur ou votre malheur dans l'autre monde en dépend. Toute autre distinction s'évanouit à la mort : le puissant et le foible, le riche et le pauvre, le savant et l'ignorant, tous seront alors égaux ; mais la plus importante de toutes les distinctions durera à jamais.

Nous ne devons pas prétendre juger le caractère de nos semblables, autrement que d'après ce que leurs actions et leurs paroles nous en apprennent. Dieu seul connoît leurs cœurs. Il est vrai que l'homme religieux et celui qui ne l'est pas, peuvent, à beaucoup d'égards, agir de même tous deux peuvent jouir d'une bonne réputation dans le monde; tous deux peuvent manger le pain d'une honnête industrie, et paroître mener une vie innocente; cependant leurs Coeurs peuvent être très-différens; mais Celui

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qui seul peut les sonder, en décidera. Nous devons éviter le soupçon injurieux, car « la charité ne soupçonne pas le mal. » Si notre prochain néglige ouvertement ses devoirs envers Dieu et envers les hommes, nous devons exprimer notre désaprobation d'une telle conduite; mais s'il paroît agir comme il le doit, ne nous permettons pas de soupçonner ses motifs sans de fortes raisons. Quant à nous-mêmes, nous ne saurions être trop sur nos gardes, ni trop défians.

Pour connoître l'état réel de notre ame, il est un moyen et un devoir en même temps, trop négligé par plusieurs de ceux qui se disent chrétiens; c'est l'examen de soi-même, je vous le recommande avec instances. Chaque chrétien devroit, avant de se livrer au sommeil, repasser l'emploi de sa journée, et s'adresser quelques questions comme cellesci: ai-je prie Dieu ce matin ? ai-je rempli

mon devoir dans le poste auquel il lui a plu de m'appeler? ai-je été honnète ? industrieux ? sobre? patient? ai-je eu des égards pour mes parens et mes amis, et les ai-je rendus aussi heureux que je le pouvois? ai-je fait tort à quelqu'un? ai-je fait quelque bien à un de mes semblables? enfin pourrai-je donner un bon témoignage de cette journée quand je paroîtrai devant le tribunal suprême ? Oh! mes Frères, pesez l'importance de ces questions, et jugez-vous vous mêmes, afin que vous ne soyez pas jugés. Si votre conscience vous condamne, agenouillez-vous humblement, confessez votre péché à Dieu, ne différez pas de faire votre paix avec lui, il vous pardonnera si votre repentir est sincère. Le devoir que je vous recommande peut paroître difficile à ceux qui ne l'ont jamais pratiqué, mais ceux qui sont accoutumés à le remplir savent combien de secours ils en retirent. Ils savent

qu'en sondant leurs cœurs journellement ils préviennent toute habitude de péché; ils savent avec quelle douce sérénité l'homme religieux va goûter le repos du soir, en paix avec ses frères, avec lui-même et avec son Dieu. Et lorsque la maladie vient affoiblir leurs facultés, el que la mort s'approche, ils sentent avec délices qu'ils sont prêts à paroître, et que Jésus les trouvera au nombre de ces fidèles toujours veillans et prians. Ce que je vous recommande n'exige que peu de temps, quand l'habitude en a rendu la pratique facile; une personne accoutumée à se surveiller n'aura pas de peine à se souvenir du bien ou du mal qu'elle peut avoir fait dans le jour. Mais pour juger sainement nos actions, il faut toujours avoir soin de les comparer avec la loi de Dieu. Nous sommes trop portés à nous juger avec partialité; une de nos plus dangereuses erreurs est, qu'au lieu de comparer nos

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