LE BESOIN D'AIME R. : ROMANCE. D'AIMER besoin puissant Embrâse la nature : La fleur, sous la verdure, Qui cherche à le cacher; Il conduit l'art de plaire : D'aimer besoin puissant Quand l'esprit avec soin Le cœur, à chaque page, Puissant besoin d'aimer Agite la jeunesse, Et lorsque la vieillesse Des tourmens de notre ame Pour remplacer sa flame Nous laisse l'amitié. D'aimer puissant besoin, En égarant la tété, Peut mener sa conquête Mais en le dirigeant Vers l'objet qu'on estime, A ce besoin puissant. Par la C. V. ci-devant Mad. DE BOURDIC. ÉTERNI L'ÉTERNITÉ. TERNITÉ! sujet effrayant et sublime, Gouffre où l'esprit se perd, inconcevable abîme! Finir, commencer, mourir, vivre, Ne sont, chez toi, que mots vuides de sens; Les temps passés, l'existence future, En toi, comme en un point, concentrent leurs instans. Heures et jours, semaines, mois, années, L'un sur l'autre accumulez-vous; Courez remplir vos destinées; Par votre nombre, étonnez-nous ! Quelle suite prodigieuse! En vain l'algèbre ingénieuse Dans ce calcul veut s'abimer; Mais qu'êtes-vous auprès de la durée immense Pouvez-vous seulement, pouvez-vous l'entamer? Les nobles faits, fruits des cours intrépides, Et les productions, même les plus solides, Cette immortalité dont leur ame est superbe, N'est qu'un ruisseau qui, se traînant sur l'herbe, Se perd dans l'Océan où son cours l'a porté. Monumens fastueux, imposans mausolées, La gloire ou bien l'orgueil du Grec ou du Romain? Vous passerez tous comme l'ombre. De mille êtres éteints chaos triste et confus, Triomphe donc, mortel, de ta lâche foiblesse ! Attache-toi sans trouble à la sagesse austère ; Perce de l'avenir le voile redouté : Espère en tes vertus, attends de leur constance Le repos, la félicité, Et la véritable existence. Par le C. GUICHARD. JEUNES beautés, qu'amour enflamme, Jeunes beautés, écoutez-moi: 1 L'amour pour vous est une affaire; Quelque transport qui yous agite, * |