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LE BESOIN D'AIME R.

:

ROMANCE.

D'AIMER besoin puissant

Embrâse la nature :

La fleur, sous la verdure,
Cède à ce doux penchant.
L'onde, au déclin du jour,
Vers le ruisseau serpente;
Chaque être suit la pente
Qui le mène à l'amour.
Puissant besoin d'aimer.,
Dans un cercle se glisse;
Il est sous l'artifice

Qui cherche à le cacher;
Il dirige le goût,

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Il conduit l'art de plaire :
La sagesse a beau faire,
Ce besoin est par-tout.
D'aimer puissant besoin
Légèrement sommeille,
Et lorsqu'il se réveille,
La raison est bien loin.
Alors, d'un rêve heureux
Le charme se prolonge :
Soit qu'on veille ou qu'on songe,
Il est bien dangereux.

D'aimer besoin puissant
Vient dans la solitude,
Aux charmes de l'étude
Mêler le sentiment :

Quand l'esprit avec soin
Analyse un ouvrage,

Le cœur, à chaque page,
Retrouve ce besoin.

Puissant besoin d'aimer

Agite la jeunesse,

Et lorsque la vieillesse
Perd le droit de charmer,
L'amour prenant pitié

Des tourmens de notre ame

Pour remplacer sa flame

Nous laisse l'amitié.

D'aimer puissant besoin,

En égarant la tété,

Peut mener sa conquête
Souvent un peu trop loin;

Mais en le dirigeant

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Vers l'objet qu'on estime,
On peut céder sans crime

A ce besoin puissant.

Par la C. V. ci-devant Mad. DE BOURDIC.

ÉTERNI

L'ÉTERNITÉ.

TERNITÉ! sujet effrayant et sublime,
Dont l'immensité me confond;

Gouffre où l'esprit se perd, inconcevable abîme!
Quelles couleurs te dépeindront?

Finir, commencer, mourir, vivre,
S'arrêter, différer, poursuivre,

Ne sont, chez toi, que mots vuides de sens;
Tout incident de la nature,

Les temps passés, l'existence future,

En toi, comme en un point, concentrent leurs instans.

Heures et jours, semaines, mois, années,

L'un sur l'autre accumulez-vous;

Courez remplir vos destinées;

Par votre nombre, étonnez-nous !

Quelle suite prodigieuse!

En vain l'algèbre ingénieuse

Dans ce calcul veut s'abimer;

Mais qu'êtes-vous auprès de la durée immense
Dont vous tirâtes la naissance?

Pouvez-vous seulement, pouvez-vous l'entamer?

Les nobles faits, fruits des cours intrépides,
Périront avec les héros,

Et les productions, même les plus solides,
Ainsi que les auteurs, trouveront leurs tombeaux.

Cette immortalité dont leur ame est superbe,
Comparée à l'Eternité,

N'est qu'un ruisseau qui, se traînant sur l'herbe, Se perd dans l'Océan où son cours l'a porté.

Monumens fastueux, imposans mausolées,
Que vous sert d'épuiser et le marbre et l'airain?
Prétendez-vous porter aux races reculées

La gloire ou bien l'orgueil du Grec ou du Romain?

Vous passerez tous comme l'ombre.
L'Eternité, dans sa nuit sombre,

De mille êtres éteints chaos triste et confus,
'Avec ce qui n'est point mêle ce qui n'est plus.

Triomphe donc, mortel, de ta lâche foiblesse !
Eh! pourquoi te livrer à ton affliction ?
Pourquoi d'une langue traîtresse
Craindre la persécution?

Attache-toi sans trouble à la sagesse austère ;
Méprise un moment de misère;

Perce de l'avenir le voile redouté :

Espère en tes vertus, attends de leur constance

Le repos, la félicité,

Et la véritable existence.

Par le C. GUICHARD.

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JEUNES beautés, qu'amour enflamme,

Jeunes beautés, écoutez-moi: 1
Craignez d'abandonner votre ame
Au dieu dont vous suivez la loi.
Source de joie et de tristesse,
C'est un ingrat, c'est un enfant....
Il faut user un peu d'adresse,
Et l'enchaîner en lui cédant.

L'amour pour vous est une affaire;
L'amour pour l'homme est un plaisir.
S'il est jaloux par caractère,
Il est volage par desir.
Imitez-le quand il s'envole:
Quand il s'irrite', osez le fuir;
Il reviendra chercher l'idole,
Dès qu'il faudra la conquérir.

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Quelque transport qui yous agite,
Ne pardonnez qu'avec effort:
Un pardon accordé trop vite
Semble permettre un nouveau tort.
Que le mépris seul vous anime,
Si l'on blesse encor votre cœur :
Un second outrage est un crime,
Un premier peut être une erreur.

*

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