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INSTRUCTIONS

DONNÉES À LA MISSION D'ÉTUDES FRANÇAISE

QUI SE REND AU CONGO

EN VUE D'ÉTUDIER LA MALADIE DU SOMMEIL.

I. ORGANISATION DE LA MISSION.

Depuis quelques années, les maladies parasitaires se sont développées dans l'Afrique équatoriale avec une extrême rapidité et une gravité exceptionnelle; des régions entières sont dépeuplées, et les blancs eux-mêmes ont été atteints.

Si un moyen de guérison n'est pas découvert, si des mesures prophylactiques ne sont pas adoptées, les énormes sacrifices en hommes et en argent, consentis par les métropoles européennes pour pénétrer le Continent noir, n'aboutiront qu'à un désastre.

Aussi les puissances coloniales se sont-elles préoccupées de cette question à la fois humanitaire et économique, dont le Portugal avait commencé l'étude.

L'Angleterre a créé des laboratoires permanents sous la direction du major Ross; un crédit de 100,000 marks a été accordé par l'Empereur d'Allemagne au professeur Koch, en ce moment fixé dans l'Ouganda; Sa Majesté le Roi des Belges vient de constituer un prix international de 300,000 francs et de créer un fonds de recherches de 200,000.

La France ne pouvait rester en dehors de ce mouvement scientifique et, sur l'initiative de la Société de géographie et de la Société antiesclavagiste, une Commission fut constituée pour préparer l'organisation d'une Mission d'études de la maladie du sommeil. Elle était composée de :

MM.

LE MYRE DE VILERS, président de la Société;

Le Dr KERMORGANT, délégué du Ministre, inspecteur général du Service de santé des Colonies;

Le baron DE GUERNE, président de la Commission centrale de la Société ;

Le D HAMY, de l'Académie des inscriptions et belles-lettres ; PERRIER, de l'Académie des sciences, directeur du Muséum d'histoire naturelle;

Le prince Roland BONAPARTE;

Le baron Joseph DU TEIL, secrétaire général de la Société antiesclavagiste;

GIRARD, membre de la Société;

Le baron HULOT, secrétaire général de la Société;
Le D' BRUMPT, de la mission du Bourg-de-Bozas.

Cette Commission décida que, pour faire face aux dépenses de la mission, évaluées à 200,000 francs environ, un concours financier serait sollicité des Etablissements scientifiques, des personnes qui se préoccupent de l'avenir de nos possessions africaines, des Compagnies coloniales dont les intérêts sont en

cause.

L'appel de la Société de géographie fut entendu et en quelques semaines elle recueillit de nombreuses participations

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MM. le prince Aug. d'Arenberg......

Fondère, membre du Conseil supérieur du Congo..

Guynet, délégué du Congo...

100

1,000

300

100

100

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Le montant de la dépense s'élevant à 200,000 francs et les participations à ce jour n'atteignant que 170,000 francs, il reste à trouver 30,000 francs, qui seront fournis par de nou

veaux concours.

Comme la plupart des membres de la Société de géographie ne possèdent pas les connaissances biologiques et médicales. leur permettant de tracer des directions scientifiques aux membres de la Mission, elle s'adressa à l'Association scienti

fique internationale d'agronomie coloniale, dont la compétence en ces matières est indiscutée.

de:

Celle-ci constitua une Sous-Commission française composée

MM.

LE MYRE DE VILERS, président;

Le Dr LAVERAN, de l'Académie des sciences et de l'Académie de médecine, vice-président;

BOUVIER, de l'Académie des sciences, professeur au Muséum d'histoire naturelle;

GIARD, de l'Académie des sciences, professeur à la Sorbonne;

Le Dr KERMORGANT, de l'Académie de médecine, inspecteur général du Service de santé des Colonies;

MESNIL, de l'Institut Pasteur;

Le Dr Roux, de l'Académie des sciences et de l'Académie de médecine, directeur de l'Institut Pasteur;

Le Président de l'Association scientifique internationale d'agronomie coloniale;

Le Secrétaire perpétuel de la même Association.

Cette Commission chargea trois de ses membres, MM. Bouvier, Giard et Laveran, de rédiger les instructions techniques de la Mission, qui, dans une seconde séance, furent approuvées. à l'unanimité des voix.

Ultérieurement, sur la proposition de M. le professeur Roux, de M. l'inspecteur général Kermorgant et de M. le professeur Bouvier, la Société de géographie désigna comme membres de la Mission d'études de la maladie du sommeil :

M. le Dr Gustave MARTIN, des troupes coloniales, déjà connu par ses travaux sur les Trypanosomiases à la Guinée;

M. le Dr LEBOEUF, des troupes coloniales, qui a passé plusieurs années au Congo:

M. ROUBAUD, agrégé ès sciences naturelles;

M. WEISS, aide-naturaliste.

La Société de géographie s'est assuré le précieux concours de

M. le Dr Allain, directeur du Service de santé du Congo, et

ANN. D'HYG. COLON. Janvier-février-mars 1907

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des médecins des troupes coloniales de cette colonie; de M. le Dr Kérandel, de la Mission Lenfant; de M. le Dr Duperron, de la Mission Bel; de M. le Dr Gaillard, de la Mission Tilho; de M. le Dr Chagnolleau, de la Mission Desplagnes; de M. le D' Eckenroth, de la Compagnie de la Haute-Sangha. Ces médecins, déjà habitués pour la plupart aux travaux de laboratoire, communiqueront leurs observations individuelles au Dr Martin, qui pourra ainsi donner à ses études un caractère de généralisation et de synthèse sur les possessions françaises s'étendant du 15° degré de latitude Nord au 5 degré de latitude Sud.

La Mission quittera Bordeaux, à destination de Brazzaville, le 25 octobre 1906. LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.

II. INSTRUCTIONS

POUR LES RECHERCHES A EFFECTUER AU CONGO FRANÇAIS PAR LA MISSION FRANÇAISE DE LA MALADIE DU SOMMEIL, RÉDIGÉES AU NOM DE LA COMMISSION PAR MM. BOUVIER, GIARD ET LAVERAN, MEMBRES DE L'ACADÉMIE DES

SCIENCES.

A. INSTRUCTIONS MÉDICALES. Depuis quatre ans, l'étude de la maladie du sommeil a fait d'immenses progrès. Nos connaissances sur l'évolution clinique de la maladie et sur les lésions anatomo-pathologiques qu'elle provoque ont été complétées; il est démontré que l'agent pathogène est un trypanosome, Trypan. Gambiense, qui, avant de produire les symptômes de la maladie du sommeil proprement dite, provoque des troubles morbides attribués jusqu'ici au paludisme; enfin, on sait que la maladie est propagée par les mouches piquantes désignées sous le nom vulgaire de tsétsé et en particulier par la Glossina palpalis. C'est à Dutton, à Castellani, à Bruce, à Todd, à Christy, à Nabarro, à Greig, que revient la plus grande part dans la série des importantes découvertes qui ont jeté un si grand jour sur cette redoutable endémie, naguère si mystérieuse, de l'Afrique équatoriale.

Malheureusement, à mesure qu'on apprenait à mieux connaître la trypanosomiase humaine, on s'apercevait que la ma

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