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Bethsaïde, en Galilée. « Jésus-Christ, dit Saint-Marc l'évangéliste, marchant près de la mer de Galilée, vit Simon et André, son frère, qui jetaient leurs filets dans la mer, car ils étaient pêcheurs. Alors Jésus-Christ leur dit: Suivez-moi, je vous ferai pêcheurs d'hommes, ct-aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. Et de là passant un peu plus loin, il vit dans une barque Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, qui raccommodaient leurs filets. Au même instant, il les appela, et eux laissant leur père Zébédée dans la nacelle, avec les ouvriers, le suivirent. »

Jacques-le-Majeur, l'un des premiers apôtres, fut aussi l'un des premiers martyrs. La ferveur qu'il déploya lui attira la haine des

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principaux Juifs, et ils demandèrent sa mort au roi Hérode Agrippa. Ce prince cita saint Jacques à son tribunal, non pour chercher à le

Jétourner de la foi de Jésus-Christ, car le caractère connu de l'apôtre éloignait toute idée d'une semblable tentative, mais pour lui lire la sentence qui le condamnait à périr par le glaive.

Comme il marchait au supplice, un homme fendit la foule qui l'environnait, et vint se jeter à ses pieds, en pleurant, et lui demandant pardon. C'était un de ceux qui l'avaient dénoncé. Samt Jacques le relève et l'embrasse : « Pourquoi te repousserais-je, dit-il, ton repentir efface ta faute, et, en t'amenant ici, d'un délateur il fait presque un chrétien; ne m'as-tu pas d'ailleurs fourni l'occasion de rendre témoignage à celui dont j'ai vu les miracles, et que je rejoins dans les cieux? Sois béni; que la lumière de l'Evangile t'éclaire un jour; va-t-en en paix, et laisse-moi continuer ma route. »

A ces mots saint Jacques se hata vers le lieu du supplice, qui était en dehors de la porte de Jérusalem, qu'on appelait Judiciaire, et d'où l'on apercevait le calvaire à jamais célèbre par la mort du Sauveur. Un tel aspect redoubla le courage de sain! Jacques; sa dernière heure fut digne d'un disciple du Christ, dont tout en ces lieux lui retraçait le souvenir. Quand sa tête fat tombée, son dénonciateur qui l'avait suivi, et, pendant son supplice, s'était tenu debout, muet et le front baissé, se mit à genoux, déchira ses vêtemens, el, s'adressant à l'exécuteur : « Bourreau, dit-il, ta tâche n'est point finie; je suis chrétien!...

SAINT JACQUES-LE-MINEUR ([et mai, an de 3.-C. 63 j.

Saint Jacques, surnommé le Mineur, était fils de Cléophas, frère de saint Joseph. Nommé évêque de Jérusalem, il donna aux fidèles l'exemple d'une vie sainte et austère; il ne vivait que de pain et d'eau, ne portait qu'une seule tunique, et un manteau d'une étoffe grossière. Il avait coutume d'aller au temple aux heures où il

n'y avait personne, et là, il se prosterna, et priait longuement; son assiduité à la prière et son ardente charité lui firent donner le surnom de Juste.

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Après la mort de Festus, gouverneur de la Judée, et avant l'arrivée de son successeur, le grand-prêtre Ananus voulut profiter de cet intervalle pour arrêter les progrès de l'Évangile. I manda saint Jacques, et l'invita à désabuser le peuple qui abandonnait la loi de Moïse pour suivre celle de Jésus-Christ. C'était le jour de la Pâque des Juifs. Une foule immense était rassemblée sur la place. On fit monter saint Jacques sur la terrasse du temple, pour qu'il pût être entendu de tous.

Lorsqu'il parut sur ce lieu élevé, les Scribes et les Pharisiens lui crièrent ; « Juste, dis-nous ce que nous devons croire de Jésus le crucifié.» « Jésus, répondit l'apôtre à haute voix, est assis à la droite de Dieu dans les cieux; c'est lui qui doit venir juger les vivans et les morts. » Ce témoignage fut accueilli par les acclamations de tous les nouveaux chrétiens; mais les Pharisiens, irrités. dirent: « Ne voyez-vous pas que le Juste même est dans l'erreur? et ils le précipitèrent du haut de la terrasse. Saint Jacques ne mourut pas sur-le-champ. Il eut encore assez de force pour se mettre à genoux, et pour adresser à Dieu cette prière: « Seigneur, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. » Mais ses bourreaux s'écrièrent « Il faut le lapider, » et lancèrent sur lui une grêle de pierres ; un seul d'entre eux, touché de quelque sentiment d'humanité, dit aux autres: «Que faites-vous? le Juste prie pour vous, et vous le faites mourir! » Ces paroles ne purent arrêter leur fureur; un foulon prit un gros levier de fer, en donna un coup sur la tête du ai, et acheva ainsi son martyre.

Saint Jacques avait une si grande réputation de sainteté, qu'on attr bua à sa pet la ruine de Jérusalem, renversée en l'an 70 par Titus, fils de Vespasien. Il fut enterré près du temple. Il avait gouverné pendant trente ans l'église de Judée; il est auteur d'une épître qu'on a placée dans le Nouvean Testament, et dans laquelle il s'attache à prouver la nécessité des bonnes œuvres et de la justice.

PREMIÈRE PERSÉCUTION. 'An 64.)

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L'empereur Néron fut le premier qui employa le pouvoir souverain contre les chrétiens. L'an 64, un violent incendie détruisi dix des quatorze quartiers de Rome. On crut que c'était Néron luimême qui avait fait mettre le feu à la ville, pour la rebâtir ensuite avec plus de magnificence. Pour donner un objet à la haine publique, Néron rejeta ce crime sur les chrétiens. Voici ce que dit de cette persécution, Tacite, historien païen : « On commença par se saisir de ceux qui s'avouaient chrétiens, et, ensuite, sur leur déposition, d'une multitude immense, qui fut moins convaincue d'avoir incendié Rome que de hair le genre humain à leur supplice on ajoutait la dérision; on les enveloppait de peaux de bêtes, pour les faire dévorer par des chiens; on les attachait en croix, ou l'on enduisait leurs corps de résine, et l'on s'en servait la nuit comme de flambeaux pour s'éclairer. Néron avait cédé ses propres jardins pour ce spectacle, et dans le même temps, il donnait des jeux au cirque se mêlant parmi le peuple, en habit de cocher, ou conduisant des chars; aussi, quoique coupables et dignes des derniers supplices, on se sentit ému de compassion pour ces victimes qui semblaient moins immolées au bien public qu'aux passe-temps d'un barbare. >>

Ce fut pendant eette persécution que saint Pierre et saint Paul terminèrent leur vie par le martyre. On dit que ces saints apôtres, pendant neuf mois qu'ils demeurèrent en prison, convertirent deux de leurs gardiens, et quarante-sept autres personnes. Saint Pierre subit le supplice de la croix; mais il demanda à être attaché la tête en bas, se jugeant indigne de mourir de la même manière que son maître. Saint Paul qui était citoyen romain, cut la tête tranchée, de 29 juin de l'an 66. En allant au supplice, il convertit trois soldats qui souffrirent le martyre peu de temps après.

Telle fut, dit Lhomond, l'origine de la première persécution que l'Eglise ait soufferte de la part des empercurs romains, et il lui est glorieux d'avoir eu pour ennemi un prince qui l'était de toute vertu. Le plus méchant des hommes était digne d'être le premier des persécuteurs. »

LE CHEF DE BRIGANDS. ( 3me siècle. ¡

Dans un de ses voyages, après avoir fait une exhortation aux fidèles d'une ville d'Asie, saint Jean l'évangéliste aperçut dans l'assemblée un jeune homme dont la physionomie annonçait le plus noble caractère. Il le prit en affection, et s'adressant à l'évêque, lui dit devant tout le peuple : « Prenez soin de ce jeune homme; je vous le recommande en présence de l'Eglise et de Jésus-Christ; » puis il retourna à Ephèse, où il habitait. L'évêque instruisit le jeune homme, et le disposa à recevoir le baptême. Après lui avoir enseigné toutes les vérités de la religion, il crut pouvoir l'abandonner à lui-même, et cessa de veiller sur lui. Le jeune homme abusa de sa liberté! Il se lia avec de jeunes débauchés, se livra à tous les désordres, et s'étant attiré par ses crimes l'animadversion publique, il quitta sa ville natale, et se mit à la tête d'une bande de voleurs.

Quelques années après, saint Jean retourna dans la même ville, et demanda compte à l'évêque du dépôt qu'il lui avait confié, L'évêque fut d'abord surpris, croyant qu'il lui demandait un dépôt d'argent. « C'est le jeune homme que je vous ai confié, dit l'apôtre, c'est l'âme de notre frère. Il est mort, répondit l'évêque en baissant les yeux. Comment, reprit saint Jean, et de quelle mort? Il est mort à Dieu, ajouta l'évêque, il est au nombre des méchans. Il s'est construit sur une montagne voisine une forteresse, où il habite avec une troupe de scélérats. » A ces mots, saint

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