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ceptes de l'évangile, elle-même les conduit à la sainte table; et qu'on ne pense pas qu'elle borne là tous les secours dont elle est prodigue envers eux. Elle surveille au dehors ses enfans adoptifs, leur fournit des alimens, des vêtemens, fait les frais de leur apprentissage, les place chez les cultivateurs et leur procure du travail. Un grand nombre d'entre eux deviennent tous les jours des ouvriers utiles, des domestiques fidèles et d'honnêtes gens. Suivons-la maintenant dans l'asile de l'indigence, sous ces toits poudreux c ruinés où elle se plaît à secourir le malheur. Là le besoin continuel qu'elle éprouve de faire le bien ne connaît plus de bornes; elle court implorer les âmes charitables, et sollicite leur bienveillance qu'elle obtient presque toujours. Et comment lui opposer un refus? A qui peut-on mieux confier les soins que réclame l'infortune? Est-il un être assez indifférent pour ne point vouloir participer à ses bonnes œuvres?

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Simon Albouy, tisserand de Rhodez, revenant chez lui vers les sept heures du soir, fit la rencontre d'un chien enragé qui avait déjà blessé grièvement plusieurs pesronnes; cet animal qui avançait lentement, se mit à le poursuivre. Simon, après s'être adossé contre un mur, l'attendit avec courage, et l'animal s'étant jeté sur lui le mordit cruellement. Le malheureux cria au secours, après s'être emparé du chien. « Je ne lâcherai pas, dit-il, je veux éviter qu'il fasse d'autres malheurs; apportez une hache et brisezlui les reins. Je réponds de l'arrêter, et je sacrifie ma vie pour auver mes concitoyens. >

Il s'exprimait ainsi, quand le sieur Portat, gendarme à cheval, entendit sa voix, accourut à son secours, et le vit aux prises avec ce gros chien de parc qu'il tenait par son collier et par les oreilles, ne cessant de demander une hache, afin, disait-il sans cesse, de le terrasser et d'empêcher qu'il ne sacrifiât d'autres victimes. Le

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gendarme frappa le chien de son baton, trop faible pour le terrasser ; mais un autre individu armé d'un bâton plus massif, lui donna plusieurs coups si violens, qu'il l'étendit mort à ses pieds. Albouy avait reçu quatorze blessures, tant au ventre qu'à la cuisse et aux mains. Le médecin les scarifia toutes en les brûlant avec le fer rouge, opération qu'Albouy supporta avec autant de courage qu'il en avait montré quand il luttait contre l'animal hydrophobe. « Opérez, allez toujours, disait-il au médecin, je ne crains rien, je suis content en pensant que j'ai pu me rendre utile à mes semblables. » On eut le bonheur de sauver la vie à ce brave homme et à dix-sept autres personnes que le chien avait mordues.

LOUISE NALLARD. (XIXe siècle.)

Pauvre, mais charitable, Louise Nallard suivit constamment l'exemple de sa mère qui l'associa dès son enfance aux bonnes ceuvres qu'elle pratiquait; l'amour du prochain, le goût et l'habitude de la bienfaisance furent le seul héritage que cette femme respectable put laisser à ses enfans.

Le 25 août 1830, l'Académie lui donna un des prix de vertu fondés par M. de Montyon; sa soeur Antoinette Nallard, en avait obtenu un en 1827; l'active charité semblait naturelle dans cette famille.

Louise était connue à Pont-de-Veyle, département de l'Ain, pour la protectrice et la bienfaitrice des infortunés; elle allait au-devant du malheur; elle trouvait le secret de pénétrer dans l'asile de ceux qu'un revers imprévu, une maladie, le défaut d'ouvrage avait fait tomber dans le besoin, elle leur procurait les secours qu'elle ne pouvait tirer de ses propres ressources.

On comptait si bien sur ses charitables dispositions, que souvent

les malheureux s'adressaient à elle, certains qu'ils étaient d'être bien accueillis; elle les veillait, les soignait dans leurs infirmités, faisait pour eux des quêtes utiles; car on lui donnait avec confiance, parce qu'on savait le bon emploi qu'elle faisait des aumônes qui lui étaient remises; les malades succombaient-ils à leurs souffrances; c'était elle souvent qui les ensevelissait ellemême et se chargeait de les faire enterrer.

En 1795 (elle était alors bien jeune, et n'avait que dix-huit ans), appelée pour procurer quelques secours à une mendiante qui venait d'accoucher dans une écurie, elle voulut être la marraine du nouveau-né, dans l'intention de sauver cet enfant de la honte et des peines de la mendicité à laquelle il semblait destiné; elle le fit élever, le plaça ensuite chez d'honnêtes gens, et elle parvint à en faire un artisan honorable, bon époux et bon père de famille.

En 1805, une pauvre fille dont tout le corps était couvert d'ulcères, dont l'odeur fétide empêchait tout le monde de l'approcher, fut pendant près de six mois, c'est-à-dire tant qu'elle vécut, l'objet des soins assidus de Louise Nallard; elle seule la pansait, faisait son lit et lui fournissait des secours et des alimens.

En 1812 elle se dévoua à soigner une femme paralytique; elle la levait, la couchait, et cela pendant cinq années consécutives.

En 1825, à l'époque où un incendie ravagea une grande partie du faubourg de Pont-de-Veyle, sa sollicitude s'étendit sur toutes les familles que cet événement avait réduites à la misère; elle leur procura toutes sortes de secours, des vêtemens, des couverlures, des métiers pour travailler, etc, Enfin son activité seconda l'administration publique, et la mit a portée de soulager ceux des malheureux incendiés qui éprouvaient les besoins les plus pressans.

En 1828, elle prit à sa charge la fille d'un artisan qui, ayanı fait de fausses spéculations, s'était ruiné et avait été entraîné à quitter le pays; elle la nourrit et l'entretint du produit de son travail.

Ces traits pris entre mille autres, suffisent pour donner une

idée de ce que fut la vie entière de cette personne respectable; il ne reste qu'à ajouter qu'ayant elle-même des infirmités, étant d'une santé faible, elle a plus d'une fois, par suite des peines et des soins qu'elle se donna pour les autres, essuyé des maladies graves, mais que ne purent jamais refroidir son zèle à soulager l'humanité souffrante.

MARIE MAGDELEINE GIRARD.

siècle. )

Cette femme respectable naquit le 26 octobre 1769; du vivant de son mari, elle faisait sa principale occupation de lui adoucir les peines de la vie, et de soigner le ménage; elle trouvait encore du temps pour donner des leçons de lecture aux pauvres enfans, pour leur apprendre leurs prières et leur catéchisme; loin d'exiger pour cela aucune rétribution, elle partageait souvent son pain bis avec ces pauvres enfans; depuis son veuvage, eile continua à faire de même.

Elle n'avait qu'un revenu annuel de 180 francs, sur quoi il lui fallait payer le loyer de la chambre qu'elle habitait; ce revenu eût été double, si après la mort de son mari, elle n'eût généreusement abandonné aux parens du défunt, la part de son bien dont elle devait avoir la jouissance, sa vie durant.

Dans cet état de gêne, elle trouvait de quoi donner; elle avait toujours une ou deux pauvres femmes infirmes qu'elle logeait chez elle, qu'elle couchait avec elle, qu'elle soignait comme si elles eussent été ses sœurs.

C'est ainsi qu'elle se conduisit envers deux pauvres paralytiques, Marie-Jeanne Gercey, décédée le 5 mai 1827, à l'âge de soixantesept ans; et Victoire Henry, décédée le 5 mars 1828 à l'âge d'environ soixante-douze ans.

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