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LE COMTE DE GUERCHY. (Né en 1715, mort en 1767.)

Le comte de Guerchy montra la plus grande intrépidité à la bataille d'Hastembeck et participa beaucoup au succès de cette journée; il se distingua encore à Corbach où il commandait la brigade de Navarre. A la retraite de Crevelt, à la tête d'une petite troupe de braves soldats, il sauva l'hôpital des blessés et enleva ces malheureux à la mort certaine dont les ennemis les menaçaient. A la malheureuse affaire de Minden, voyant les Français près de céder le terrain, il gagna la tête de l'armée, l'arrêta; puis jetant sa cuirasse et découvrant sa poitrine, il dit aux soldats: « Vous voyez que je ne suis pas plus en sûreté que vous. Allons, Français, suivez-moi; venez combattre des gens que vous avez vaincus plus d'une fois. »

LES QUATRE MACASSARS. (XVIII° siècle. )

Le père Tanchard vit quatre Macassars qui venaient de subir une effroyable torture; on les avait roués de coups de bâton ; on leur avait enfoncé des chevilles sous les ongles, écrasé tous les doigts appliqué du feu aux bras et serré les tempes entre deux ais.

Ils furent aussi attachés à terre pieds et poings liés, le corps nu; dans cet état on lâcha un tigre qui, après les avoir flairés sans leur causer de mal, essaya de sortir de l'enceinte haute de quatre pieds. Il était midi qu'il n'avait point encore touché aux criminels, quoiqu'ils fussent exposés depuis les sept heures du matin.

L'impatience des bourreaux leur fit retirer le tigre pour attacher ces misérables debout à de gros pieux. Cette posture parut plus propre à animer le tigre qui eu tua trois avant la nuit, et la nuit même le quatrième. Les exécutcurs tenaient ce cruel animal par deux

chaînes, passées des deux côtés de l'enceinte, et le tiraient malgré lui sur les criminels qu'on n'entendit jamais ni se plaindre, ni seulement gémir.

L'un se laissa dévorer le pied sans le retirer; l'autre, sans faire un cri, se sentit briser tous les os du bras. Un troisième souffrit que le tigre lui léchât le sang qui coulait de son visage, sans détourner les yeux et sans remuer; le quatrième tourna autour de son poteau pour éviter cet animal furieux; mais il mourut avec la même cons lance que les autres.

LE CHEVALIER DE BULLIOUD. (XVIIIe siècle.)

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A l'âge de dix-huit ans, n'étant que cornette d'une compagnie de carabiniers, il se fit remarquer à la bataille de Crevelt par un trait d'audace qui lui valut : roix de Saint-Louis et le brevet de capi

taine. S'étant mis à la tête de quelques carabiniers, hommes d'action comme lui, il perça la ligne d'infanterie ennemie, mit hors de service une batterie que les ennemis préparaient, et se voyant dans l'impossibilité de regagner l'armée française, marcha en avant, traversa plusieurs corps où il fit encore des prisonniers et occupa le bourg de Gladebec. Le lendemain il partit à la pointe du jour, ramena par un détour se petite troupe au camp français, et rapporta son étendard à sa brigade, le 24 juin 1758.

LÁ MUSIQUE DE CHARLES XIÏ. (XVIII© siècle.)

Charles XII, roi de Suède, donnait à ses soldats l'exemple du courage. Dans une descente que fit ce prince auprès de Copenhague, il demanda au major Stuart ce que c'était que ce petit sifflement qu'il entendait alors à ses oreilles pour la première fois. « C'est le bruit des balles qu'on vous tire, dit le major. » — « Bon, dit le roi, ce sera dorénavant ma musique. » Au même instant le major reçut une balle dans l'épaule, et un lieutenant tomba mort de l'autre côté du roi. Ce fut ainsi que Charles XII fit son apprentissage de guerre.

Assiégé dans la ville de Stralsund par l'armée russe, il y fit une vigoureuse défense. Comme il dictait des lettres pour la Suède, une bombe tomba sur la maison, perça le toit, et vint éclater près de la chambre du roi. Au bruit de la bombe et au fracas de la maison qui semblait cronler, la plume échappa des mains du secrétaire. Qu'y a-t-il donc, lui dit Charles XII d'un air tranquille, pourquoi n'écrivez-vous pas ?» — « Hé! sire, la bombe. » - Eh bien ! reprit le roi, qu'a de commun la bombe avec la lettre que je vou dicte?» Et il se remit à dicter.

MORT DE COOK. (XVIIIe siècle.)

La découverte de la Nouvelle Calédonie, des NouvellesHébrides, des îles Sandwich, et ses belles reconnaissances de la Nouvelle-Zélande, de la côte Orientale, de la NouvelleHollande, des îles de Tahiti, de Touga, de Nouka-Hiva (fles Marquises), des détroits de Torres, de Cook et de Behring, sont des titres imprescriptibles que Cook offre à l'éternelle admiration des navigateurs et des géographes.

Respecté, dit un de ses capitaines, et chéri de tous les sauvages, ce grand homme mourut victime de son humanité. Les soldats de marine et les équipages des canots avaient tiré sans son ordre. Cook qui voulait prévenir de nouvelles effusions de sang, revint au milieu d'eux, pour les réprimander, sans faire attention que les insulaires se trompaient sur ses intentions.

Croyant en effet, que le noble chef ne voulait plus prendre leur défense, ces sauvages se précipitèrent furieux sur sa faible troupe et un coup de poignard vint frapper par derrière celui à qui tous ensemble auraient dû faire au besoin un rempart de leurs corps.

Car qui fut plus généreux à leur égard, que cet illustre navigateur? ne leur avait-il pas donné assez de preuves d'intérêt, malgré leurs nombreuses preuves d'ingratitude?

Oh! oui, il y avait de la magnanimité dans le cœur de Cook, car il n'ignorait pas à quels traîtres il avait affaire, quels barbares il protégeait. Qu'il suffise de dire, pour donner une idée de leur cruelle fourberie, que ces misérables poussèrent des cris de joie lorsqu'ils le virent tomber dans la mer; qu'ils traînèrent tout de suite son corps sur le rivage, et que, s'enlevant le poignard les uns aux autres, ils s'acharnèrent tous avec une ardeur féroce à lui porter des coups, lors même qu'il ne respirait olus.

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