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quelques épis. Les glaneuses de Tremblay, qui avait beaucoup moins souffert, arrêtent entre elles d'abandonner à leurs voisines la portion de leur territoire qui touchait à Vaujours,

LE RÉGIMENT DE GUYENNE. (28 juillet 1790.)

La garde nationale de Calvisson, département du Gard, voulant donner un témoignage d'amitié au régiment de Guyenne, lui fit présent de deux barriques d'eau-de-vie. Il fut unanimement arrêté par les soldats que ces deux barriques seraient à l'instant vendues, et l'argent distribué aux malheureux. Le régiment ne s'en tint pas à cet acte de générosité; il ouvrit pour le même objet une souscription qui s'éleva à 600 livres.

DLLIAN

LES MUSICIENS. (1802.)

Voici deux traits qui honorent la bienfaisance des artistes : Le compositeur Garat apprend qu'un père de famille allait être exproprié pour une somme de huit mille francs. Il va le trouver : « Venez chez moi samedi, » lui dit-il. Garat fait aussitôt annoncer pour ce jour un grand concert, dans lequel il chantera deux romances nouvelles : Je t'aime tant et Bouton de rose. Quoiqu'il eût mis les places à un prix assez élevé, le concert attira de nombreu | spectateurs, et le père de famille s'en retourna le soir avec les huit mille francs.

Le 24 juin 1802, quatre musiciens célèbres, Persuis, Pradher, Elleviou et sa femme se promenaient aux-Champs-Elysées. Ils aperçurent un pauvre aveugle, qui frappant sur un mauvais clavecin,

essayait vainement d'exciter la compassion des assistans. Ils con çoivent le projet de le remplacer. Pradher se met au piano, Persuis et Elleviou chantent, et madame Elleviou, baissant modestement son voile, prend une tasse de porcelaine et fait la quête. Bientôt les artistes sont reconnus; les pièces d'or et d'argent pleuvent dans la tasse, et le pauvre aveugle se retire avec une abondante recette.

LA JUIVE. (XIX' siècle.)

Les Bordelais conservent encore le souvenir de M. Dubois-deSanzay, leur archevêque.

Monseigneur, lui dit-on un jour, voilà une pauvre femme qui vient implorer vos bontés; que voulez-vous faire pour elle? »

« Quel âge a-t-elle? » << Soixante-dix ans. » - «Est-elle bien malheureuse?— « Elle le dit. »Il faut l'en croire; donnez-lui 25 fr.» « Vingt-cinq francs, monseigneur! la somme est trop forte; et puis d'ailleurs c'est une femme juive. » — « Une femme juive, grand Dieu! » — « Oui, monseigneur. » — « Oh! c'est bien différent! Alors, donnez-lui 50 francs et remerciez-la de sa visite. »

XIV.

Hospitalité.

LE PARRAIN. (XVIe siècle.)

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ERS le milieu dn seizième siècle, Ivan ou Jean Basilowitz, czar de Moscovie, se travestit un jour en paysan, et alla dans un village demander de porte en porte un asile pour passer la nuit. Il essuya partout des refus, excepté de la part d'un pauvre homme, dont la femme était près d'accoucher. Cet homme accueillit le faux paysan de son mieux.

En le quittant, le czar sans se faire connaître lui promit de venir le voir le lendemain, et de lui amener un parrain pour son enfant. Il revint en effet, environné de toute la pompe de sa dignité, et combla son hôte de présens. Barbare dans sa vengeance, il commanda à ses gardes de mettre sur le champ le feu à toutes les maisons du village, et d'obliger ainsi les habitans à passer la nuit en pleine campagne, afin qu'ils devinssent plus charitables, en éprouvant ce qu'on souffre pendant une nuit très froide sans feu, et sans abri.

LE MOULIN DES PATUREAUX.

IX' siècle.)

Le moulin des Patureaux était un des plus beaux de la Flandre française. Cette vignette qui e représente tel qu'il était avant le malheur dont nous allons parler, suffit pour en donner une idée à nos lecteurs.

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Il était exploité par deux frères qu'une tendre affection avait unis et qui s'étant mariés, n'avaient pas cru pouvoir faire mieux que

de réunir leurs efforts et de travailler en commun pour élever leurs nombreux enfans. L'aîné était devenu veuf. Il avait confié ses quatre enfans aux soins de sa belle-sœur, déjà mère de six, et qui partageait ses affections entre ses enfans et ses neveux, se regardant comme la mère de tous. Ces deux familles, heureuses de leur union, et jouissant d'une honnête aisance, ne croyaient pas qu'il y eût sur la terre de bonheur égal au leur. Peut-être cette pensée était-elle vraie, mais ce à quoi il ne leur était jamais arrivé de penser, et qu'ils éprouvèrent bien cruellement, c'est que comme dit un poète, dans chaque fleur il y a un ver qui finit par la ronger, que le malheur qu'on ne redoute pas arrive, et que ses atteintes sont d'autant plus cruelles qu'on n'est pas préparé à les repousser.

Les deux frères Chauveau avaient dans un village voisin un ennemi qui les poursuivait depuis longtemps de sa haine. C'était un ancien meunier nommé Durand, autrefois maître d'un moulin assez bien achalandé, que son père lui avait laissé, et que sa mauvaise conduite le força bientôt à vendre.

Cet homme, jaloux de la prospérité des frères Chauveau, et les détestant cordialement comme un méchant déteste un homme de bien, avait essayé par tous les moyens de leur nuire et de ternir leur réputation en les calomniant. Mais voyant que tous ses efforts étaient inutiles, sa haine s'était augmentée d'autant, et plus d'une fois s'étant rencontré avec les frères Chauveau, qui ne comprenaient point pourquoi cet homme les haïssait, il s'était laissé emporter des injures aux menaces.

Un soir que le plus jeune des deux frères avait été retenu pour une affaire dans un village voisin, et qu'il rentrait au moulin, il fut attaqué par un homme armé d'un biton. La nuit était très obscure, et son agresseur avait la tête couverte d'un chapeau enfoncé sur ses yeux, ce qui fit que Chauveau ne put le reconnaître. Mais comme il était grand et vigoureux, et qu'il avait avec lui un bon chien, il asséna à son ennemi plusieurs coups de bâton qui le mirent en fuite, et le chien s'étant jeté sur lui et l'ayant poursuivi pendant quelque temps, lui fit plusieurs morsures. 13

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