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tien; et sur cette pierre un nom était gravé avec ces mots... Karoli Francorum regis filius. (Fils de Charlemagne, roi des Français).

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Après avoir lu, l'empereur tomba à genoux en versant un torrent de larmes, et s'écria à plusieurs reprises: «O mon fils! mon cher fils!!! »

SAINT ADALBERT. (X siecle.)

Saint Adalbert, évêque de Prague, né en Bohême en 939, fit ses études à Magdebourg, sous l'archevêque Adalbert, dont il prit le nom. Lorsqu'il fut parvenu au siége épiscopal de Prague, les ef

forts qu'il fit pour combattre les déréglemens du clergé de Bohême, lui attirèrent un grand nombre d'ennemis, qui le contraignirent, à force de persécutions, à s'enfuir et à chercher un asile à Rome auprès du pape Jean XV. Il entra dans un couvent où il se condamna, par humilité, à remplir les fonctions les plus basses. Les Bohémiens tou chés de sa vertu, le redemandèrent et lui firent dire par des députés de venir reprendre la direction de son troupeau dont l'ingratitude l'avait forcé à fuir. Le saint évêque céda; mais il s'aperçut bientôt qu'il ne pourrait jamais remédier à la dépravation toujours croissante des prêtres bohémiens. Ses ennemis lui ayant tendu de not.velles embûches, il se vit encore dans la nécessité de fuir, et prit la résolution d'aller prêcher le christianisme dans les pays qui n'en étaient pas éclairés.

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Il parcourut successivement la Hongrie et la Pologne, et y prêcha l'Evangile avec tant de succès qu'une foule de peuple accourait à ses sermons et qu'un grand nombre voulut recevoir le baptême de sa main. Il passa ensuite en Prusse. Ce pays était encore plongé dans les ténèbres de l'idolâtrie, mais sa vertu et sa parole éloquente attirèrent autour de lui beaucoup d'hommes et de femmes disposés à recevoir le baptême, et qui le suivirent jusqu'à Dantzig, alors nommée Gedanie. Entraîné par sa piété, il passa avec quelques-une de ses nouveaux converts dans une petite île habitée par des bar

bares idolâtres, qui re,urent en ennemis les pieux missionnaires. La résistance qu'on voulut opposer aux prédications de saint Adalbert, n'empêcha pas sa voix de se faire entendre pour prêcher la doctrine de Jésus-Christ. Malgré les menaces d'une population entière, il osa briser les idoles et maudire les faux dieux en foulant aux pieds leurs statues. Les idolâtres, surpris d'abord de la fermeté des chrétiens au milieu de leurs menaces, les accablèrent bientôt de pierres et de flèches, et le saint évêque fut saisi pa les barbares furieux. Un prêtre payen nommé Sago, excitait de la parole et du geste ses compatriotes au meurtre, et bientôt le saint homme tomba percé de coups de lance. Il ne cessa un moment d'exhorter ses compagnons à la foi et à la résignation. « Ne vous affligez pas, leur cria-t-il en mourant, il est glorieux de souffriz pour Jésus-Christ. »

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La vie de Raimond Lulle cut quelques rapports avec celle de samt Augustin. Né d'une famille riche, comme le saint évêque d'Hippone,

le philosophe espagnol passa sa jeunesse au sein des plaisirs et du luxe des cours. Un songe qu'il eut à l'âge de dix-huit ou vingt ans, l'arracha à sa vie déréglée : il crut voir un ange qui lui présentait des feuilles de lentisque ou de mille-pertuis sur lesquelles étaient gravés des caractères arabes. Il se regarda dès lors comme appelé à une mission chez les Musulmans. Dans le but d'accomplir cette sainte fonction, il éloigna de lui ses jeunes compagnons de plaisir, s'ensevelit dans la solitude, au milieu des livres et prit à son service un Arabe, afin de se rendre familières les langues orientales, en les parlant sans cesse. Celui-ci s'étant aperçu que son maître voulait se servir de ce moyen pour combattre la loi de Mahomet, tenta de le frapper d'un poignard. Lulle para le coup, se contenta de le désarmer, et lui pardonna en le renvoyant. I travailla pendant plusieurs années encore, bien convaincu qu'une croisade spirituelle serait plus profitable à la cause de la religion que toutes les expéditions armées. En 1305, il se rendit à Gênes, passa en Barbarie et s'arrêta à Bone où il réussit à convertir plusieurs philosophes averroïstes qui regardaient la foi comme opposée à la raison. Il arriva à Alger où il opéra de nombreuses conversions; mais ayant disputé avec un philosophe arabe nommé Omar, qu'il réfuta de vive voix et par écrit, il fut arrêté, mis au cachot; et après des sollicitations et des offres vaines pour le faire changer d'opinion et lui fermer la bouche, on le bannit à perpétuité comme perturbateur du repos public. Embarqué sur un vaisseau génois, il arriva à Pise, et les Pisans, déterminés par l'exemple des chevaliers de saint Jean de Jérusalem, lui remirent pour le pape des lettres dont l'objet était de proposer un ordre de chevaliers chrétiens pour délivrer les saints lieux de la domination des Turcs, dont toutefois il voulait opérer la conversion. Lulle obtint bientôt de pareilles lettres de Gênes, et les dames même s'engagèrent à contribuer de leurs deniers à cette expédition. Le pape n'approuva pas le projet; Raimond Lulle, déçu dans ses espérances, se remit avec zèle à l'étude de la philosophie, el parcourut l'Angleterre et la France.

Retiré dans nne petite chambre, rue de la Bûcherie, à Paris, il

passa de longues années à instruire les jeunes gens et à méditer se grands travaux sur la logique et sur l'art démonstratif et inventif. Enfir ne pouvant résister au désir de convertir les infidèles, à l'âge de quatre vingts ans, malgré le peu de succès de ses premières tentatives, il s'embarque pour retourner en Afrique. Il visite à Bone ses anciens amis, se rend à Bugie, et après s'être concerté avec quelques Sarrazins convertis, prêche avec confiance dans les places publiques Jésus-Christ aux Mahométans. Il annonce qu'il a rompu son ban pour leur intérêt et dans le but unique de les sauver. Son courage, toujours croissant, irrite les docteurs du Coran, qui le menacent de le faire saisir et excitent le peuple contre lui. Bientôt il est poursuivi par une multilude exaspérée; ses amis tombent en le défendant, et lui-même atteint d'une pierre qui le renverse, est laissé pour mort sur le rivage. La nuit, des marchands génois vinrent pour enlever son corps, et s'apercevant qu'il respirait encore, ils l'emportèrent sur leur navire. Ils mirent ensuite à la voile pour l'île de Maïorque, à la vue de laquelle, le jour de Saint-Pierre et de Saint-Paul, Raimond Lulle rendit le dernier soupir. A leur abord dans l'île, le vice-roi et les principaux de la ville vinrent prendre le corps qui fut d'abord mis dans le tombeau de la famille de Lulle, à Sainte-Eulalie. Mais les religieux de SaintFrançois l'ayant réclamé, il fut transféré dans leur église, où depuis lors on n'a cessé de le révérer comme un martyr, dans une chapelle qui lui a été consacrée.

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