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SCHABOUOTH. FÊTE DES SEMAINES.

חג השבועות

ירד צור בעצמו, ונתן עוז לעמו, מכל אום חבבם, ולהר סיני קרבם.

La fête du six siwan a trois noms:

1° na an Fête des semaines, puisque la loi ordonne de compter sept semaines, depuis le 16 nisan, jour de l'offrande de l'omer, pour célébrer cette fête le cinquantième jour. (Lév., XXIII, 15–16.)

2o an Fête de la moisson (Exode, XXXIII, 16), ou plutôt Fête des prémices, jour où l'on a offert au Seigneur, dans le temple de Jérusalem, les premiers fruits de la terre.

Anniversaire de la promulgation de la זמן מתן תורה 3°

loi.

Les sacrifices de l'omer et des prémices ayant cessé avec la destruction du temple, et l'époque de la moisson arrivant d'ailleurs bien plus tard dans les pays d'Occident qu'en Orient, cette fête a conservé sa troisième signification, jour anniversaire de la promulgation de la loi sur le Sinaï. (Sabbath, 86 b.) Elle a également conservé son nom de Schabouoth « fête des semaines >>; car, dit Maïmonide « à cause de sa grande importance, on compte les jours depuis la première fête (Pesach) jusqu'à celle-ci; comme quelqu'un qui attend son plus cher ami et compte les jours et les heures. Voilà pourquoi nous

comptons l'omer depuis la sortie d'Egypte jusqu'au jour de la loi, qui était le vrai but de la délivrance. » (Moreh, III, 43.)

C'est un grand et immortel anniversaire, le jour où Dieu acheva la création de l'homme et du monde, en faisant descendre du ciel la vérité qui nourrit et la lumière qui éclaire. Pendant cette grande et auguste scène sur la montagne enflammée, la nature entière tremblait d'épouvante et poussait des lamentations, des cris de terreur, sachant bien que désormais son règne, le règne du matérialisme et de la force brutale, était à jamais brisé par le pouvoir surnaturel de l'idée et de la foi, qui venait envahir la terre au son de la trompette céleste et au bruit des éléments en fureur. Dans cette commotion redoutable du 6 Sivan, les peuples, surpris et consternés, s'écrièrent Le Seigneur veut-il nous replonger dans le chaos du néant et faire passer sur tout ce qui vit un nouveau déluge (bb)? Non, répondit une voix d'en

:

L'Eternel donne la force a son » ה' עז לְעַמּוֹ יִתֵּן : haut

peuple! >>

Il venait révéler aux enfants des Hébreux

De ses préceptes saints la lumière immortelle ;

Il venait à ce peuple heureux

Ordonner de l'aimer d'une ainour éternelle.

Rabbi Iochanan, fondateur du Talmud de Jérusalem et chef de l'école de Tibériade, dit :

«

Lorsque le Très-Haut (béni soit-il!) voulut révéler la Thorâ, aucun oiseau ne chanta, aucun plumage ne remua, aucun animal ne fit entendre un son; la mer s'arrêta dans sa course, la voix de l'homme resta muette, les anges étaient plongés dans le silence, les Séraphins interrompaient leur trois fois saint, l'univers attendait...

Alors résonna du haut du ciel la parole: « Je suis l'Éter

nel ton Dieu! >>

L'homme était déchu; il avait été chassé du paradis par le glaive flamboyant de la justice divine; l'Éden lui était à jamais fermé, le verrou du péché placé lourdement sur la porte du temple. Alors Dieu lui ouvrit le sanctuaire d'Israël, orné des Tables de la vie, et le rendit maître du mal, comme il l'avait fait, aux jours de la création, souverain de la nature et des êtres vivants. Et ce sanctuaire, confié à notre garde et à notre fidélité, éclairé par ces deux grands flambeaux du ciel : le Pardon et la Rédemption, ce sanctuaire devait recevoir le genre humain tout entier. Il n'y avait pas là, comme ailleurs, des exclus et des admis, une distinction entre les « appelés » et les « élus »; mais tous étaient appelés, tous étaient élus, tous étaient égaux devant une religion qui n'était pas faite pour des saints et des anges, pour des solitaires et des misanthrophes, mais pour des hommes avec leurs forces et leurs faiblesses, vivant ensemble dans une paix parfaite, et remplissant tous les devoirs sacrés de la fraternité humaine. Aussi la proclamation de cette religion n'excita-t-elle aucun doute, aucune hésitation, aucune division; on ne demanda point de prodiges pour croire au sermon de la montagne du 6 Sivan. Un oui immense, une acclamation unanime, répondirent à la parole de Moïse; chacun sentit qu'il y avait là la vérité et le salut, la condition vitale de la société et l'avenir de l'humanité; et chacun dit dans le fond de sa conscience: « Sans tes commandements, ô mon Dieu, les lois du ciel et de la terre ne pourraient pas subsister! »

מתקימים
לא
ארץ
חוקות שמים
.אם לא אמריך הנעימים

O mont de Sinaï! conserve la mémoire
De ce jour à jamais auguste et renommé,

Quand, sur ton sommet enflammé,
Dans un nuage épais le Seigneur enfermé

Fit luire aux yeux mortels un rayon de sa gloire.

Les temps ont marché, des générations ont succédé à des générations, l'humanité a grandi et est devenue fière de sa virilité, de sa civilisation, du progrès toujours croissant de sa puissance et de son génie. Or, qui a donné à l'humanité cette civilisation, cette puissance et ce génie? Qui a fait de la société actuelle ce qu'elle est avec l'auréole de lumière autour de son front, ce qu'elle espère devenir avec l'auréole de sainteté autour de sa conscience? Quelle est la base de notre état social si avancé et si splendide? Quelle est l'idée qui germe dans son cerveau, quel est le sang qui circule dans ses veines, quel est l'écho du passé qui fait tressaillir tous ses nobles instincts, quelle est la voix de l'avenir qui fait vibrer et battre son cœur? C'est le judaïsme.

C'est le judaïsme qui a enseigné aux hommes l'existence d'un Être Suprême, c'est-à-dire l'encouragement à tout ce qui est bien et vertu, l'amour de tout ce qui est beau et juste, noble et grand; c'est-à-dire aussi la sainte ambition et le devoir de monter si haut sur l'échelle de la perfection, de marcher si droit dans la clarté morale et intellectuelle, qu'on devienne réellement l'image du Créateur, le reflet de son âme, l'étincelle de sa lumière, le souffle de son immortalité.

C'est le judaïsme qui a donné aux hommes les lois sociales, la pureté de la vie de famille, l'amour du prochain, le respect du bien d'autrui, les dix Commandements, et toutes les mœurs polies et honnêtes qui con

stituent la civilisation. Les peuples les plus civilisés et les plus avancés en toutes grandes choses ne sont-ils pas ceux qui se sont le plus et le mieux approprié l'esprit, la pensée et les aspirations israélites?

Aussi que de puissantes sensations, que de douces et saintes émotions le souvenir de la Révélation fait-il naître dans toute âme israélite! Cette montagne enflammée, ces éclairs qui sillonnent la nue, ce tonnerre qui gronde dans l'espace, ces éléments en fureur, ces trompettes invisibles qui portent au loin la terreur et l'épouvante, ce ciel ouvert et ces anges en prière et en adoration, ce peuple prosterné, silencieux et tremblant au pied du Sinaï, cette attente et ce frémissement, et enfin, Ô mystère auguste et inexprimable! - cette apparition de Dieu à quelques faibles mortels, cette voix divine qui dit à Israël en peu de mots toute la loi de l'humanité dans le présent et dans l'éternité, et toute cette grande scène lorsque, « ô Seigneur, tu marchas devant ton peuple, et que la terre fut ébranlée et que les cieux fondirent devant le Dieu de Sinaï, devant le Dieu d'Israël » (Ps. 68, 8): n'est-ce pas là un spectacle qu'aucune autre religion ne peut montrer, un poëme qu'aucune imagination ne peut concevoir, une gloire que rien ne peut égaler, une lumière que nulle société n'a vue, une vérité que tous les siècles réunis, que tous les esprits en travail, que tous les génies dans leur plus sublime essor n'auraient su découvrir, et dont ils n'auraient pu supporter l'éclat!

Voyez ce peuple d'esclaves affranchis. Les plus mauvais instincts doivent germer en lui; il a faim et il a soif, il n'a ni gîte ni asile, il est brûlé par le soleil du jour et glacé par le froid de la nuit. Privé depuis si longtemps

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