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bles et ne se manifestent pas toujours avec le même éclat, c'est que notre regard, obscurci par la matière, ne les aperçoit point, ou que la sagesse infinie du Très-Haut veut amener l'humanité, qui n'est plus dans l'enfance, à le connaître et à le comprendre, non en la frappant, en la subjuguant par des prodiges et des phénomènes foudroyants, mais en élevant sa raison, en éclairant son esprit, en purifiant et en ennoblissant son cœur.

5o Le droit exclusif de Dieu à l'adoration des humains. Il n'existe sur la terre et dans le ciel d'autres êtres que ceux créés par le Très-Haut, et qui tous lui doivent également leur culte et leur adoration. Les hommes sont tous égaux par leur origine de la poussière, leur retour à la poussière, leurs faiblesses et leurs passions. « Qu'estce que l'homme, pour qu'il soit juste? Le fils de la femme, pour qu'il soit innocent? Dieu ne se fie pas même à ses saints; les cieux ne sont pas purs devant lui. » (Job, XV, 14-15.) Mais les hommes sont aussi égaux dans leur grandeur, dans leurs aspirations vers les régions célestes, dans leur rang au sein du monde spirituel. « Tu l'as mis peu au-dessous des êtres divins; tu l'as couronné d'honneur et de gloire. » (Psaumes, VIII, 6.) Cette égalité en bas et en haut doit exclure toute vénération divine d'un homme, toute déification d'un mortel.

Le judaïsme ne canonise ni béatifie aucun des martyrs innombrables morts pour ses vérités; il ne reconnaît à aucun homme l'infaillibilité; il déclare : « Nul juste sur la terre n'est exempt de péché. » Nul fils de l'homme n'est donc digne de recevoir des honneurs divins. Et quand nous rendons hommage aux princes de la terre, c'est le pouvoir et la puissance de Dieu, dont ils

possèdent une partie, que nous vénérons en eux, mais non leur personne et leurs mérites individuels

.מכבודו לבשר ודם

שנתן

Adresser des prières aux anges n'est pas moins rẻpréhensible. «< Quiconque sacrifiera à d'autres dieux qu'à l'Éternel seul, sera exterminé: » (Exode, XXII, 19. Les anges sont incorporels, des intelligences actives (b); ils sont immortels comme la cause première, et ne sont point sujets aux accidents physiques ni à l'anéantissement. (Kusari, I.) « Leur séjour n'est pas

,Daniel, II) די מדרהון עם בשרא לא איתוהי - avec la chair

11.) Mais ce sont toujours des êtres créés, un souffle du Créateur comme l'âme humaine, une émanation de l'Esprit saint dans lequel les âmes spirituelles se réunissent et se fondent

רוח הקדש ממנה נבראים המלאכים הרוחניים Kusari, IV, 25.) Ce sont des) . ובה מתחברות הנפשות הרוחניות

messagers du Seigneur appelés à remplir diverses fonctions dans l'œuvre infinie de la création; des lumières que le Créateur a placées dans le ciel pour accomplir une mission tracée dès le commencement. Nous ne leur devons donc pas une adoration qui appartient seule au Très-Haut, dont ils sont, comme nous, les créatures et les serviteurs, les obligés de ses bienfaits et les missionnaires de sa parole.

LA LOI.

L'authenticité de la loi israélite, la preuve de son origine divine, se trouvent dans sa valeur intrinsèque, dans sa perfection, sa justice, sa sainteté, dans la satisfaction qu'elle donne à tous les besoins moraux et sociaux de l'humanité, dans sa parfaite conformité avec les plus

nobles aspirations du cœur et de l'esprit. Elle prouve sa vérité, comme le soleil sa présence, par la chaleur, la lumière et la vie qu'elle répand sur la terre. Dieu a appelé lui-même sa loi témoignage . (Exode, XXV,

16.)

que

On peut ajouter qu'aucune vérité historique, admise sans contestation par le monde entier, n'a en sa faveur des caractères plus évidents de véracité et d'exactitude la tradition israélite concernant l'Écriture sainte. Cependant lorsque nos pères, comme tous les hommes, plongés encore dans la matière, ne pouvaient s'élever par la pensée aux régions lumineuses des vérités éternelles, Dieu leur envoya des prophètes pour leur enseigner sa parole. C'étaient des hommes d'élite, qui, par leur vie d'une sainteté parfaite et leur âme illuminée par la foi, arrivaient à un haut degré de spiritualité où les ténèbres se dissipent, où le voile tombe, où ils pouvaient approcher de la majesté divine (schechina) et en recevoir l'inspiration, la clarté, le rayonnement. La lumière de Dieu pénétrait et rendait voyante l'âme pure. des prophètes comme la lumière des astres pénètre les

שפע נבואתו נתנו אל אנשי - pierres précieuses et sy reflete

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.סגלתו ותפארתו

Le regard de l'homme ordinaire est trop faible pour supporter cette clarté. Moïse conduisit nos pères devant le Sinaï pour leur montrer la lumière qu'ils auraient pu voir s'ils en avaient eu les facultés comme lui. Alors il appela les soixante-dix anciens, les plus vertueux, les plus purs, les élus du peuple, et « ils virent le Dieu d'Israël. » (Exode, XXIV, 10.) Puis, il réunit de nouveau soixante-dix anciens, sur lesquels descendit l'esprit prophétique (Nombres, XI, 25) et qui témoignèrent alors

de ce qu'ils avaient vu et entendu. (Kusari, IV, 11.) Voilà la mission des prophètes : le témoignage de la vérité divine. Il faut les croire, parce qu'ils sont les envoyés du Très-Haut et les organes de sa parole.

C'est surtout Moïse à qui nous devons une vénération parfaite et une foi entière. Il fut le plus grand des hommes, le plus grand des prophètes avant et après lui. Il était arrivé à un degré de clarté spirituelle que nul mortel ne put jamais atteindre, à la région des anges, où le regard n'est plus troublé par les images de la terre, ni l'entendement par le tumulte des passions et le bruit du monde. Tous les autres prophètes, même au milieu de leurs contemplations divines, ne purent se dégager entièrement de leur nature terrestre, de leurs besoins matériels; «< ils virent Dieu et mangèrent et burent. >> (Exode, XXIV, 11.) Moïse resta deux fois quarante jours et quarante nuits sur la montagne sans manger ni boire. Moïse, dit Maïmonide, se distingua des autres prophètes par quatre supériorités :

1o Les autres prophètes n'ont reçu la parole divine qu'indirectement, mais Moïse, par une communication directe,« bouche à bouche». 2° Tout autre prophète, pour recevoir l'esprit prophétique, devait se trouver dans un état particulier, quand il dormait, quand il était plongé dans le sommeil du corps, où, toutes les sensations physiques le quittant, il était livré à ses seules facultés spirituelles, à un songe, à une extase de l'âme, qui s'appelle vision; tandis que la parole de Dieu vint à Moïse en plein jour, dans son état naturel, quand il était placé entre les deux chérubins, ainsi qu'il est dit : « Je m'y révélerai à lui et je lui parlerai». (Exode, XXV, 22.) « S'il est parmi

vous un prophète de l'Éternel, je me révèle à lui dans une vision, et je lui parle dans un songe; il n'en est pas ainsi de mon serviteur Moïse, etc. » (Nombres, XII, 6-8.) 3° Quand l'esprit prophétique vient sur un autre prophète, que ce soit par une vision ou par un ange, ses forces l'abandonnent, tout son organisme s'altère, une grande épouvante le saisit comme s'il allait mourir, ainsi que dit Daniel après que l'ange Gabriel lui eut parlé : « Nulle force ne restait en moi, les traits de mon visage s'altéraient, je tombais étourdi la face contre terre. » (Daniel, X, 8–9 (1).) Moïse n'éprouvait aucun de ces accidents pendant ses visions divines; l'Éternel lui parla face à face comme un homme parle à son prochain

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sans que celui-ci en ressente une כאשר ידבר איש אל רעהו

souffrance ou une altération. 4° Tous les autres prophètes ne pouvaient recevoir l'esprit prophétique à volonté, quand ils le voulaient, mais par la volonté de Dieu; il leur arriva d'en être privés pendant des jours et des mois; alors ils priaient Dieu de les éclairer, ou cherchaient par des moyens extraordinaires à attirer sur eux la lumière d'en haut, comme Élisée qui fit venir un joueur d'instrument, dont les sons mélodieux lui aidèrent à trouver la faculté prophétique. Moïse, à toutes les heures, était voyant; il dit : « Attendez, et je veux savoir ce que l'Éternel ordonnera de vous. » (Nombres, IX, 8.) « Dis à Aaron, ton frère, qu'il n'entre pas en tout temps au sanctuaire. >> (Lévitique, XVI, 2); Aaron,

(1) On peut également citer ce passage de la vision du patriarche : « Le soleil allait se coucher, un sommeil profond tomba sur Abraham, et une grande et sombre terreur s'empara de lui. » (Genèse, XV, 12.)

.12-16 ,Voyez aussi Job, IV .(מורא ג ל זו גלוי שכינה)

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