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pères! Éclatante réfutation de tout ce que nos adversai– res, anciens et modernes, ont dit et écrit de la prétendue cupidité de nos coreligionnaires. Au jour de leur triomphe, les israélites sujets d'Assuérus avaient à leur merci tous les biens de leurs ennemis, « car la crainte de Yehudim était tombée sur eux >> (VIII, 17); cependant ils ne touchèrent à rien, comme Abraham après sa victoire sur les quatre rois; et leur triomphe, au lieu de coûter une larme aux habitants paisibles de l'empire, fit que (( la ville de Suze retentit de joie et d'allégresse ». (Ibid:, V, 15.) A leur sortie de l'Egypte, les Hébreux se firent payer le juste et légitime salaire de leurs travaux de quatre siècles. A leur délivrance de la persécution d'Aman, ils distribuèrent des secours aux pauvres et contribuèrent à la puissance et à la prospérité de l'empire, «car Mardochée, le Juif, était le second après le roi et cherchait le bonheur de son peuple.» (X, 2-3.) Descendants de Benjamin, Mardochée et Esther ont accompli cette merveilleuse prédiction de Jacob: « Benjamin, un loup qui dévore, le matin il consume sa proie, et le soir il partage les dépouilles. » (Genèse, XLIX, 27.) C'est la distribution et la charité de Pourim!

« Et Mardochée écrivit ces événements et envoya des lettres à tous les Juifs de l'empire du roi Assuérus, leur disant de célébrer tous les ans le quatorzième et le quinzième jour du mois d'adar, en souvenir des jours où les Yehudim conquirent le repos sur leurs ennemis, et du mois où la douleur fut transformée pour eux en joie, et le deuil en fête; exhortant de célébrer ces jours en festins et en allégresse, et par l'envoi de présents l'un à l'autre et de dons aux pauvres. »

Voilà la vraie fête d'Israël, illuminée par la fraternité et la charité, ces deux grandes lumières resplendissant au ciel du monde israélite pendant les jours du bonheur

comme pendant la nuit de l'infortune. Aussi la solennité de Pourim a-t-elle toujours été marquée au milieu de nous par une abondance de charité et d'actes bienfaisants. Maimonide dit : « Il vaut mieux distribuer en ce jour plus de dons aux pauvres que de faire à soi-même un grand festin, ou d'envoyer des présents à ses amis. Il n'est point de joie plus grande et plus méritoire que celle de réjouir le cœur des nécessiteux, des veuves, des orphelins et des étrangers. » (H. Meguilia, II, 17.) (1)

(1) « Il faut donner à tous ceux qui tendent la main; car il n'est point de contentement plus grand et plus méritoire que de réjouir le cœur des pauvres, des orphelins, des veuves et des étrangers. Celui qui réjouit ces infortunés est comparable à la bonté divine dont il est dit : « Elle relève l'esprit des malheureux et le cœur des affligés.» (Ibidem.)

LES JEUNES.

הצומות

תשכך ימיני . ירושלים אם אשכחך

A côté de ses fêtes, demi-fêtes et jours fériés (1), Israël a des jours de jeûne et de deuil, en commémoration de tristes souvenirs. Ces jours de jeûne, pour lesquels est prescrite une abstinence rigoureuse de toute nourriture, sont:

1o Le 3 Tischri (b), pour rappeler le meurtre commis sur Ghedalyahu, gouverneur de la Judée, dont la mort a fait évanouir la dernière espérance d'Israël sous la domination babylonienne. (II Rois, XXV; Jéré– mie, XLI.) Ce jeûne est en même temps un des dix jours de pénitence de Tischri.

2o Le 10 Tebeth (nan), jour où commença le siége de Jérusalem par Nabuchodonosor. (II Rois, XXV, 1; Jérémie, XXXIX, 1; Ezéchiel, XXIV, 1-2.

(1) Ces jours fériés sont les Néoménies (rosch hodesch); le 15 schebat, commencement de l'année pour les arbres, dont les fruits sont soumis à la dîme à partir de cette époque; le 18 iyar (33° jour de l'omer), anniversaire de la cessation d'une épidémie; le 15 ab, anniversaire de la réconciliation de la tribu de Benjamin avec les autres tribus, et d'autres événements; le petit Pourim; la veille des fêtes et le lendemain ( 170N);

.(שלשת ימי הגבלה) les trois jours qui précédent la fete des Semaines

Ces jours ne se distinguent des jours ordinaires que par quelques changements dans les prières.

3o Le 13 Adar (no ), jeûne d'Esther. (Esther, IV, 16; IX, 31.)

4o Le 17 Tammuz ( ), anniversaire de plusieurs événements malheureux. Le culte, dans le premier temple, cessa en ce jour avant la destruction; au siége du second temple par les Romains, la muraille principale de la ville fut renversée. En ce jour aussi, les tables de la loi furent brisées par Moïse à la vue du veau d'or. (Taanith, 26 b.)

5o Le 9 Ab (en), jour de deuil et de larmes, qui a vu la destruction de deux temples de Jérusalem. (II Rois, XXV, 8; Josèphe, Guerres des Juifs, VI, 4, 5; Taanith, 29 a; Rosch Haschana, 18 b.)

Ce lugubre anniversaire du cinquième mois est célébré par la Synagogue dans l'affliction la plus sombre et la plus profonde. Jour néfaste et épouvantable, marqué de sang, de larmes et de désespoir, où notre couronne fut brisée, notre gloire plongée dans la poussière, notre peuple dispersé au vent, nos princes et nos pontifes enchaînés au char de triomphe du vainqueur, où l'idolâtrie fut victorieuse et Dieu, en quelque sorte, exilé de la terre!... En vérité, non-seulement Israël, mais tout le genre humain, devrait pleurer la chute du temple qui a arrêté le monde dans la marche de son développement, reculé de longs siècles le vrai progrès de l'humanité, sa perfection, son bonheur et son salut.

L'histoire raconte la résistance héroïque, désespérée, inouïe, faite par les israélites aux légions romaines. Titus dut lancer toute son armée, l'enflammer par des discours enthousiastes, fanatiques, promettre des récompenses brillantes et menacer par des châtiments terribles, pour vaincre chez ses soldats la terreur que les

Juifs leur inspiraient (1). Et, sans la discorde que de longues souffrances et la trahison avaient fait naître dans

(1) Il leur disait entre autres :

« Cette constance invincible que les Juifs témoignent au milieu de tant de maux qui étonneraient des âmes lâches, ne doit-elle pas aussi vous animer? Quelle honte serait-ce que des soldats romains, des soldats que je commande, des soldats qui en temps de paix s'occupent continuellement aux exercices de la guerre, et qui dans la guerre sont accoutumés à toujours vaincre, cédassent en courage aux Juifs?.... Quelle infamie vous serait-ce de témoigner moins de cœur que ceux sur qui vous avez tant d'avantage? Quoi! les Juifs, qui ne doivent point avoir de honte d'être vaincus, puisqu'ils sont accoutumés à la servitude, ne craignent pas, pour s'en affranchir, de mépriser la mort et de nous attaquer avec tant de hardiesse, non par espoir de nous pouvoir vaincre, mais par vaillance; et nous qui avons assujetti à notre domination presque toute la terre et toutes les mers, et à qui il n'est pas moins honteux de ne pas vaincre qu'aux autres d'être vaincus, nous attendrons avec une si puissante armée que la famine et le besoin achèvent d'accabler les révoltés, sans oser rien entreprendre de glorieux, quoiqu'il n'y ait rien que nous ne puissions entreprendre sans grand péril ?.... Je ne vous parlerai point des louanges que méritent ceux qui finissent leurs jours les armes à la main, et qu'une gloire immortelle rend toujours vivants, même après leur mort, dans la mémoire des hommes; mais je vous dirai seulement que je souhaite qu'une maladie emporte durant la paix ces lâches dont les âmes et les corps descendent ensemble dans la tombe: car, qui ne sait que ceux qui meurent en combattant avec un courage invincible ne sont pas plutôt dégagés de la prison de leurs corps qu'ils vont prendre leur place dans le ciel entre les étoiles, d'où leurs âmes héroïques paraissent à leurs descendants comme des esprits bienheureux, pour les animer à la vertu par le désir de posséder un jour une même gloire; et qu'au contraire les âmes de ceux qui meurent de maladie dans un lit, quelques tourments qu'elles souffrent dans un autre monde pour être purifiées de leurs taches, sont ensevelies avec leur nom dans des ténèbres perpétuelles?.... Je m'engage à récompenser de telle sorte le mérite de celui qui montera le premier sur la brèche, que, soit qu'il vive ou qu'il meure après avoir fait une si belle action, il sera digne d'envie, puisque s'il survit il commandera à ceux qui auparavant lui étaient égaux, et que si cette brèche devient son tombeau, il n'y aura pas d'honneurs que je ne rende à sa mémoire. » (Josèphe, Guerre, VI, 4.)

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