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nos docteurs à la négation de Dieu, car il est dit : « Votre cœur s'élèvera, et vous oublierez l'Éternel votre Dieu »>

Meme le roi d'Israel ne doit . ורם לבבך ושכחת את ה' אלהיך

pas se croire au-dessus des autres hommes-bab

(Deut., XVII, 19). Dans une société ayant un Père commun et une origine commune, parmi des êtres ayant tous les mêmes faiblesses, les mêmes besoins, les mêmes imperfections, l'orgueil est une atteinte à la justice, la raison, au lien sacré de la grande famille humaine. La modestie est le plus puissant préservatif contre le

.כל המתביש לא במהרה הוא חוטא .mal

La légèreté aussi est condamnée par notre religion comme un vice fort dangereux. « La frivolité et la légèreté habituent l'homme à l'impudeur.» (Aboth, III, 17.) «La gravité vaut mieux que le rire, car avec un visage sérieux le cœur reste bon.» (Ecclésiaste, VII, 3.)

C'est surtout la chasteté, la domination des sens, qui est l'objet de la plus vive, de la plus ardente sollicitude du judaïsme. Israël a reçu à cet égard des enseignements et des exhortations comme nul autre peuple; l'image de la séduction tracée par Salomon (Proverbes, VII) est restée inimitée. L'impureté des sens, la corruption des mœurs est la plus grande abomination aux yeux du Dieu de nos pères, une lâche désertion de notre divin drapeau, une abdication honteuse de notre dignité, le malheur de notre vie, la perte de notre salut éternel, la condamnation de notre postérité..... C'est à la pureté de ses mœurs qu'Israël doit son élection, sa force de résistance et son immortalité. Dieu semble avoir dit :

« Je veux former un peuplé durable qui, loin d'être anéanti par les nations, agisse puissamment sur leur

propre existence. De même que je construis au milieu de ce peuple une arche précieuse, où je dépose mes principes sacrés, je le constituerai comme une espèce d'arche, comme un vaisseau jeté au milieu des peuples; je me servirai du bois le plus dur, j'en resserrerai avec force tous les joints. Les vents et les tempêtes pourront l'agiter, le réduire à l'état le plus misérable, mais ils ne l'engloutiront jamais, et il survivra pour porter à leur destination les richesses que j'aurai confiées à ses flancs (1). »

Toutes les réunions consacrées à des plaisirs et des distractions incompatibles avec la pureté des mœurs ou dangereuses pour l'innocence du cœur sont rigoureusement défendues par le judaïsme. «Heureux l'homme qui ne s'asseoit pas dans les assemblées frivoles, qui sont les routes du péché.» (Psaume I.) Nulle loi humaine, nulle religion ancienne ou moderne, ne renferment autant de sévères prescriptions sur la chasteté que la loi de la religion israélite. «Que l'anathème frappe celui qui nourrit une pensée impure.» (Nidda, 13 b.) « Celui qui excite en lui des pensées impudiques n'approchera jamais de Dieu. » (Ibidem.) Il faut mourir plutôt que de violer certaines lois de chasteté. (Ketouboth, 19 a; Sanhedrin, 75 a.) La violation de la sainteté des mœurs, on pourrait dire les abominations publiques que des États civilisés tolè– rent dans leur sein comme un triste, épouvantable et nécessaire compromis avec le mal, ne pourraient pas exister dans une société ïsraélite. (Deut., 23, 18.) (2) Le

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(2) Les exhortations morales du Sermon de la montagne sont littéralement empruntées au Talmud, Nidda, 13 a et b.

péché le plus secret recevra un châtiment public, disent nos docteurs. (Aboth, IV, 4.) Un rabbi mourant a donné à ses disciples ce dernier enseignement : « Ne craignez pas Dieu moins que les hommes ! » (Berachoth, 28 b.).

La loi divine dit : «Levez-vous devant les cheveux blancs et honorez la vieillesse.» (Lévit., XIX, 32.) Puisse chacun de nous vivre de la sorte que ce divin commandement devienne facile et sacré aux hommes !

Mais la base de la loi morale et sociale est dans l'institution du mariage et dans le sanctuaire de la famille.

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Le mariage dans le judaïsme est d'institution divine. Aussi sa célébration n'avait-elle besoin d'aucune cérémonie religieuse spéciale, d'aucune intervention du pontife, du prophète, du docteur de la loi. Son accomplissement seul était un acte sacré inviolable auquel nulle formule, nul rite ne pouvait rien ajouter en sainteté ou en importance.

Seulement, lorsque dans la suite des temps et grâce au progrès de l'égarement social, le mariage devint une affaire, une spéculation, une réunion de fortunes au lieu d'une union des âmes, une association d'intérêts au lieu d'une fusion de vertus, les chefs de la religion, craignant de voir le saint commandement dégénérer en promiscuité des sexes, instituèrent une consécration religieuse particulière et des prescriptions obligatoires, fondées sur la loi écrite et la tradition, dont devait dépendre la validité du mariage.

Le monde était créé, le radieux soleil de la Genèse éclairait les splendeurs infinies de l'œuvre de Dieu, le paradis terrestre brillait dans toutes ses ravissantes magnificences, les cieux racontaient les grandeurs et les bienfaits de l'Éternel, les oiseaux sous la voûte étoilée

et les léviathans dans l'océan chantaient les merveilles du Très-Haut, et Adam, marqué du sceau divin, était là avec son âme immortelle pour achever et proclamer la glorification du Créateur... Tout était mélodie, parfum, lumière, céleste rayonnement; et pourtant l'univers attendait encore son plus précieux ornement, et pourtant son cœur soupirait encore après un bonheur ineffable et mystérieux........ il lui manquait la femme, la grâce du monde, la fleur de l'humanité, la bénédiction de l'homme, le sourire de la vie, l'ange de la terre.

Avant la création d'Adam, dit la Genèse, « il n'y avait pas d'homme pour cultiver la terre. » Avant la création. d'Eve, il n'y avait pas de femme pour embellir et sanctifier l'existence.

Alors Dieu dit : « Il n'est pas bon que l'homme soit seul, je veux lui créer une compagne à côté de lui. » Mais ce secours (), cet appui ne devait pas être fait d'une inerte argile, sortir d'une matière grossière; cet être bienfaisant et sublime, destiné à devenir l'aide de l'homme et le collaborateur de l'Éternel dans la création physique et morale du genre humain, ne devait pas s'appeler Adamah (Terre), mais Ischah (Feu), et sortir du sein même de l'homme, qui était créé à l'image de Dieu et animé de son souffle divin. Pour donner l'immortalité, la femme devait naître de la vie.

« C'est pourquoi l'homme quitte son père et sa mère, et s'attache à sa femme, et ils seront un seul être. » L'Écriture dit: à sa femme, au singulier, pour indiquer que la polygamie est contraire à la pensée du judaïsme et aux saintes mœurs de la famille israélite. Et si l'union de l'homme et de la femme par le mariage est exprimée ici d'une manière si profondément significative et

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