DE LA MÉDECINE HOMOEOPATHIQUE, Deuxième Série.-IV Année. PUBLIÉES PAR MM. LIBERT ET LÉON SIMON, DOCTEURS EN MÉDECINE. Similia similibus curentur. (HAHNEMANN, Organon.) Scientia et potentia humana in idem coïncidunt, (BACON, Nov. org., lib. I, § III.) TOME PREMIER. PARIS, libraire de l'ACADÉMIE ROYAle de médecine, LONDRES, MÊME MAISON, 219, REGENT-STREET; ET CHEZ LES PRINCIPAUX LIBRAIRES DE France et de L'ETRANGER. 1838. DE LA MÉDECINE HOMOEOPATHIQUE. DE LA GASTRALGIE ET DE LA GASTRITE CHRONIQUE. Par le docteur LIBERT. La gastralgie et la gastrite chronique ont entre elles tant de points de ressemblance, que M. Broussais et tous les médecins de son école les ont confondues, et n'ont voulu voir dans ces affection's morbidos que des phlegmasies chroniques de l'estomac. Cette opinion, soutenue avec un rare talent par le professeur du Valde-Grâce, et combattue avec passion par ses adversaires, est généralement abandonnée aujourd'hui. Les pathologistes ont pensé qu'il existait des différences assez tranchées entre ces deux états morbides pour les distinguer et en former deux maladies de nature différente. Du point de vue où l'homœopathie nous a placé, les termes du problème sont changés, nous ne devons plus nous attacher à découvrir si l'une et l'autre formes mor 198705 bides sont des variétés de l'irritation, ou bien si l'une est de nature nerveuse et l'autre de nature inflammatoire, mais nous devons chercher à connaître la cause qui engendre ces maladies, les circonstances qui favorisent leur développement, et enfin tous les symptômes qui les constituent. Car, comme Hahnemann l'a fort bien dit, ce sont là les seules choses qu'il nous soit permis de connaître des maladies, et ce sont aussi les seules dont la connaissance soit utile pour parvenir à les guérir. L'école anatomo-pathologique ne voit qu'une affection locale dans les maladies qui nous occupent; l'estomac est seul malade, nous dit-elle, et, si d'autres organes présentent en même temps un certain trouble dans leur manière de sentir et de fonctionner, c'est le fait des sympathies ou d'une maladie concomitante. Tout en admirant l'adresse avec laquelle les médecins allopathistes cachent leur ignorance à l'aide du mot sympathie, il ne nous est pas permis de partager leurs erreurs. Nous savons que les maladies envahissent tout l'organisme, et que, dans les cas où elles semblent se localiser, il y a уа seulement prédominance sur un organe. Mais nous démontrerons bientôt que la gastralgie et la gastrite chronique ne sont pas des maladies spéciales, qu'elles ne sont en réalité qu'une des variétés de forme sous lesquelles la psore peut se montrer. Pour exposer avec plus de méthode ce que j'ai à dire sur ces maladies, je diviserai mon travail en deux parties. Dans la première, je rapporterai avec détail des observations prises sur des sujets de sexe et d'âge différens; la |