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n'est ni au-dessus de toi, ni loin de toi ; il n'est point dans le ciel, en sorte que tu puisses dire: Qui de nous peut monter au ciel et nous apporter ce commandement, afin que nous l'entendions et que nous l'accomplissions par nos œuvres? Il n'est point au delà de la mer pour que tu t'excuses, disant: Qui de nous pourra passer la mer, pour l'apporter jusqu'à nous, afin que, l'ayant entendu, nous puissions faire ce qui est ordonné? Mais ce commandement est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu l'accomplisses. Regarde: j'ai mis aujourd'hui devant toi la vie et les biens, et la mort et les maux ; car je t'ai ordonné d'aimer l'Éternel, ton Dieu, de marcher dans ses voies, d'observer ses préceptes, ses cérémonies et ses ordonnances, afin que tu vives, et qu'il te multiplie, et qu'il te bénisse dans la terre que tu vas posséder 1.

Je prends aujourd'hui à témoin le ciel et la terre que je t'ai proposé la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction: choisis donc la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, afin que tu aimes l'Éternel, ton Dieu, et que tu obéisses à sa voix, et que tu lui demeures attaché 2.

Moise alla donc et proféra ces paroles devant tout Israël : J'ai cent vingt ans aujourd'hui; je ne puis plus sortir et entrer; de plus, l'Éternel m'a dit : Te ne passeras point le Jourdain. L'Éternel, ton Dieu, lui-même passera devant toi; lui-même il exterminera devant toi ces nations, et tu les posséderas. Josué marchera devant toi, selon que l'Éternel l'a ordonné. Courage et fermeté! Ne craignez point, ne tremblez pas à leur aspect; car l'Éternel, ton Dieu, lui-même marche avec toi, et il ne détournera point la main ni ne t'abandonnera.

Et Moïse appela Josué et lui dit devant tout Israël : Sois ferme et courageux, car tu introduiras ce peuple dans la terre que l'Éternel a juré à ses pères de lui donner, et tu la partageras au sort entre les tribus. L'Éternel lui-même, qui marche devant ta face, sera avec toi. Il ne détournera point sa main, il ne t'abandonnera point; ne crains pas, ne te laisse point abattre.

Et Moïse écrivit cette loi et il la donna aux prêtres, enfants de Lévi, qui portaient l'arche de l'alliance de l'Éternel, ainsi qu'à tous les anciens d'Israël; et il leur ordonna, disant : Après sept ans, dans l'année de la rémission et en la solennité des tabernacles, quand tous les enfants d'Israël paraîtront devant l'Éternel, ton Dieu, au lieu qu'il aura choisi, tu liras cette loi devant tout Israël, à leurs oreilles ; tout le peuple étant assemblé, et les hommes et les femnies, les enfants et l'étranger qui est dans tes portes, afin qu'ils écoutent et qu'ils apprennent à craindre l'Éternel, votre Dieu, à observer et accomplir

1 Deut., 30, 11-17. 2 Ibid., 30, 19 et 20

toutes les ordonnances de cette doctrine, et que leurs enfants mêmes, qui maintenant l'ignorent, puissent entendre, et qu'ils craignent l'Eternel, votre Dieu, tous les jours que vous vivrez sur la terre que vous allez posséder, quand vous aurez passé le Jourdain.

Et l'Éternel dit à Moïse : Voilà que les jours de ta mort sont proches; appelle Josué, et présentez-vous tous deux devant le tabernacle du témoignage, afin que je lui donne mes ordres. Moïse et Josué allèrent donc se présenter devant le tabernacle du témoignage. Et l'Éternel parut là, dans la colonne de nuée qui s'arrêta à l'entrée du tabernacle; et l'Éternel dit à Moïse : Voilà que tu dormiras avec tes pères, et ce peuple s'élevant en tumulte se prostituera à des dieux étrangers, dans la terre où il va entrer pour y habiter. Il me délaissera et rendra vaine l'alliance que j'ai établie avec lui. Et ma fureur s'embrasera contre lui en ce jour, et je le délaisserai, et je lui cacherai ma face, et il sera en proie à tous les maux, et toutes les afflictions l'envahiront, de sorte qu'il dira en ce jour : N'est-ce point parce que Dieu n'est pas avec moi que ces maux m'ont envahi? Et moi, je cacherai et je cèlerai ma face en ce jour, à cause de tous les maux qu'il a faits en se tournant vers les dieux étrangers. C'est pourquoi maintenant écrivez-vous ce cantique et apprenez-le aux enfants d'Israël, et mettez-le dans leur bouche, afin que ce chant me soit un témoin parmi les enfants d'Israël.

Avec ce cantique, Moïse acheva d'écrire les tables de la loi dans un livre qu'il remit entre les mains des prêtres, avec ordre de le placer à côté de l'arche d'alliance, afin qu'il fût un témoignage contre Israël. Car je connais ton obstination et ta tête inflexible. Moi, vivant encore et marchant avec vous, vous avez toujours murmuré contre l'Éternel; combien plus quand je serai mort! Rassemblez-moi tous les anciens de vos tribus et vos magistrats, et je leur dirai ces paroles et j'invoquerai contre eux le ciel et la terre.

Moïse prononça donc aux oreilles de tout le peuple d'Israël les paroles de ce cantique, et le récita jusqu'à la fin.

Cieux, prêtez l'oreille, je vais parler: terre, écoute les paroles de ma bouche.

Que ma doctrine s'assemble en gouttes comme la pluie; que ma parole distille comme la rosée, comme la pluie douce sur l'herbe, comme une ondée sur le gazon; car j'invoquerai le nom de Jéhova. rendez gloire à notre Dieu.

Roc immuable, ses œuvres sont parfaites! toutes ses voies, le jugement même! c'est un Dieu fidèle et sans iniquité; il est juste et droit. La corruption de ses enfants retombe-t-elle sur lui? Nullement, mais sur eux-mêmes. A eux la honte, génération revêche et perverse.

Voilà ta reconnaissance envers Jéhova, peuple insensé et stupide ! N'est-ce pas lui ton père? lui qui t'a racheté? lui qui t'a fait? lui qui t'a constitué?

Souviens-toi des jours de l'antiquité, considère les années des générations et des générations. Interroge ton père, et il t'annoncera; tes vieillards, et ils te diront.

Quand le Très-Haut instituait les nations, quand il séparait les enfants d'Adam, il marqua les limites des peuples selon le nombre des fils d'Israël.

Car la part de Jéhova est son peuple, Jacob est la portion de son héritage.

Il le trouva dans une terre déserte, dans un lieu d'horreur et de vaste solitude; il le conduisit çà et là, et il l'instruisit, et il le garda comme la prunelle de son œil.

Comme l'aigle qui provoque ses petits à voler et plane autour d'eux, il a étendu ses ailes; il l'a pris et enlevé sur ses épaules.

Jéhova seul le conduisait, nul dieu étranger n'était avec lui. Il le voitura par-dessus les hauteurs de la terre, le nourrit du fruit des champs, lui fit recueillir le miel du rocher et l'huile de la pierre la plus dure;

Le beurre des troupeaux et le lait des brebis, avec la graisse des agneaux et des béliers de Basan, avec la chair des chevreaux et la fleur du froment; il l'abreuva du sang le plus pur de la vigne.

Le peuple bien-aimé s'engraissa et il regimba; engraissé, rassasié, plein d'embonpoint, il a délaissé le Dieu qui l'a fait, et dédaigné le roc de son salut..

Ils l'ont provoqué par des êtres étrangers, et ils ont excité sa colère par des abominations.

Ils ont sacrifié aux démons, à des non-dieux, à des dieux qu'ils ne connaissaient pas, à des nouveaux venus d'un jour, que ne craignaient point vos pères.

Le roc qui t'a engendré1, tu l'as perdu de souvenir, tu as oublié le Dieu, ton Créateur!

Jéhova le vit, son courroux s'est ému, provoqué par ses fils et par ses filles. Il a dit : Je leur cacherai ma face, je contemplerai leur fin; car c'est une race perverse, des enfants infidèles.

Ils m'ont provoqué par des non-dieux, ils m'ont irrité par leurs êtres de néant; je les provoquerai aussi par un non-peuple, je les irriterai aussi par une nation insensée.

Un feu s'est allumé dans ma colère; il brûlera jusque dans le fond

1 Comme le roc engendre un fleuve.

des enfers, il dévorera la terre avec ses germes, il consumera les fondements des montagnes.

J'assemblerai sur eux les maux, j'épuiserai sur eux mes flèches; ils seront en proie à la famine, dévorés par la fièvre et des contagions envenimées; jenverrai contre eux la dent des bêtes féroces et le venin brûlant de ceux qui rampent dans la poussière.

Le glaive les dévastera au dehors, et au dedans l'épouvante, l'adolescent et la vierge, l'enfant à la mamelle et l'homme à cheveux blancs. Je disais : Je les exterminerai, j'anéantirai leur mémoire du milieu des hommes.

Mais, à cause de la fureur de l'ennemi, j'ai différé, de peur que leurs adversaires ne s'enorgueillissent et ne disent : C'est notre main puissante, et non Jéhova, qui a fait toutes ces choses.

Car c'est une nation qui n'a ni sens ni intelligence. S'ils étaient sages, ils y réfléchiraient, ils considéreraient la fin.

Comment un seul en poursuit-il mille, et deux mettent-ils en fuite des myriades? n'est-ce pas parce que celui qui les protégeait comme un roc, les a vendus, et que Jéhova les a livrés en proie?

Car le roc qui nous protége n'est pas comme le leur; nos ennemis mêmes peuvent en être juges.

Mais leur vigne est de la vigne de Sodome 1, du terroir de Gomorre; leur raisin est un raisin de fiel, leurs grappes ne sont qu'amertume; leur vin est l'écume des dragons et le venin mortel des aspics. N'est-il pas renfermé dans mes secrets, scellé dans mes trésors? A moi la vengeance, à moi de leur rendre au temps que leur pied chancellera! Le jour de la perdition est proche, et l'avenir se hâte pour eux.

Car Jéhova jugera son peuple, il aura pitié de ses serviteurs; il verra que leur main est défaillante, que le plus en assurance a succombé aussi bien que le reste.

Et il dira: Où sont leurs dieux sur lesquels ils s'appuyaient comme sur un roc, qui mangeaient la graisse de leurs victimes et buvaient le vin de leurs libations? Qu'ils se lèvent, qu'ils viennent à votre secours, qu'ils vous protégent dans votre détresse !

Reconnaissez maintenant que c'est moi, moi seul, et qu'il n'y a point de Dieu à côté de moi. C'est moi qui tue et moi qui fais vivre, c'est moi qui frappe et moi qui guéris: nul ne délivre de ma main. Je lève ma main vers les cieux, et je dis : Aussi vrai que je vis dans l'éternité !

Si j'aiguise la foudre de mon épée, si mon bras s'arme du juge

1 Aujourd'hui encore, il croît dans les environs de la mer Morte une espèce de plante ou de vigne dont les grappes produisent un suc très-vénéneux.

ment, je me vengerai de mes ennemis, je paierai leur salaire à ceux qui me haïssent.

J'enivrerai mes flèches de sang, mon épée dévorera leur chair : les uns seront livrés à la mort, les autres, la tête nue, iront en captivité. Nations! louez son peuple, parce qu'il vengera le sang de ses serviteurs, qu'il tirera vengeance de ses ennemis, et qu'il sera propice à la terre de son peuple.

Moïse vint donc et récita toutes les paroles de ce cantique aux oreilles du peuple, lui et Josué, fils de Nun.

Et Israël chanta dès lors, avec sa future histoire, celle des grandes nations de la terre. Pour lui, comblé de bienfaits, et cependant ingrat et rebelle, il sera châtié; mais l'Éternel ne l'exterminera point; une bénédiction finale lui est réservée. Les nations qui, en exécutant les desseins de Dieu à l'égard de son peuple, s'en attribuaient la gloire et ne se proposaient que leur ambition à satisfaire, seront visitées à leur tour : le carnage, la captivité, la morf les attendent; aucun espoir ne leur est laissé. Et de fait, où sont maintenant les Assyriens de Nabuchodonosor, les Mèdes et les Perses d'Assuérus, les Grecs d'Alexandre, les Romains de César? Ils ont disparu avec leurs vastes empires, tandis qu'après trente et quarante siècles, Israël est encore là pour redire son cantique.

Lorsque Moïse eut achevé de dire ces choses à tout Israël, il conclut: Appliquez vos cœurs à toutes les paroles que je vous donne en témoignage aujourd'hui, afin que vous ordonniez à vos fils de garder et d'accomplir tout ce qui est écrit dans cette loi; car ce n'est pas une parole vaine pour vous; c'est votre vie; c'est elle qui prolongera vos jours dans la terre que vous allez posséder au delà du Jourdain.

Le même jour l'Éternel dit a Moïse : Monte sur la montagne d'Abarim, sur la montagne de Nébo, qui est dans la terre de Moab, visà-vis de Jéricho, et regarde la terre de Chanaan que je donnerai aux fils d'Israël pour la posséder. Et meurs sur la montagne, après y être monté, et sois réuni à ton peuple, comme ton frère Aaron mourut sur la montagne de Hor et a été réuni à son peuple parce que vous avez prévariqué contre moi aux eaux de Contradiction, en Cadès, du désert de Tsin, et vous ne m'avez pas sanctifié parmi les enfants d'Israël. Tu verras la terre que je leur donnerai, mais tu n'y entreras pas 1.

Moïse, comme un père sur le point de quitter sa famille, donna sa bénédiction à chaque tribu et termina par ces mots : Nul n'est semblable à ton Dieu, ô Israël : il monte les cieux comme un char

Deut., 32.

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