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« Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

« Je lègue mon âme à Dieu, qu'il veuille bien la recevoir dans son infinie miséricorde. In te, Domine, speravi, non confundar in æternum.

« Je lègue mon corps à la terre de mon Dieu, en attendant la résurrection générale. Credo resurrectionem mortuorum.

« Je soumets d'esprit et de cœur au jugement du Saint-Siége, c'est-àdire de notre Saint-Père le Pape, tout ce que j'ai écrit et tout ce que j'écrirai. Ubi est Petrus, ibi Ecclesia:

« 1o Le Catéchisme du sens commun. Dans les deux premières éditions, qui sont identiques, cet opuscule expose l'état de la controverse tel que je le concevais alors, plutôt que des idées définitivement arrêtées. La 3o édition, entièrement refondue et considérablement augmentée, publiée par l'abbé Migne, en 1842, a pour but d'éclaircir les questions fondamentales entre la raison et la foi, la philosophie et la théologie; afin que les catholiques puissent s'entendre à cet égard et marcher désormais à l'ennemi, sans s'exposer à tirer les uns sur les autres. D'après les découvertes que j'ai faites sur le vrai système de Descartes touchant la certitude, une nouvelle édition du Catéchisme du sens commun doit paraître ces jours-ci, 23 février, sous ce titre : Catéchisme du sens commun et de la philosophie catholique, quatrième édition.

« 2o Lettre d'un membre du jeune clergé à Monseigneur l'évêque de Chartres. Elle a été réimprimée dans un journal.

« 3° Lettres d'un anglican à un gallican. Réimprimées dans un journal. « 4° La Religion méditée. Seconde édition.

« 5o Des rapports naturels entre les deux puissances.

« 6o De la grâce et de la nature.

« 7° Motifs qui ont ramené à l'Église catholique un grand nombre de protestants et autres religionnaires. 3o édition.

« 8° Tableau des principales conversions, etc. 2o édition. J'en ai préparé une troisième.

« 9o Histoire universelle de l'Église catholique, en 29 volumes in-8°. L'impression, commencée à Nancy le 13 avril, fête de saint Justin, 1842, a été terminée au commencement de 1849. La seconde édition, commencée à Paris en décembre 1849, a été terminée en avril 1853.

« 10° Vies des Saints pour tous les jours de l'année, à l'usage du clergé et du peuple fidèle. 6 volumes in-8°, 1852.

« 11° En manuscrit : Justification des doctrines de M. de Lamennais contre une censure imprimée à Toulouse. Ce travail a été fait au mois de décembre 1832, après la première encyclique de Grégoire XVI, lorsque M. de Lamennais fut revenu de Rome, et que le Pape lui eut fait témoigner être content de sa soumission. Comme je n'ai pas revu depuis ce travail avec attention, j'ignore s'il y a quelque chose de contraire à la seconde encyclique. Quant aux doctrines philosophiques, mon dessein formel était de les tourner (et par conséquent les idées de M. de Lamennais, qui approuvait tout ce travail) dans le sens qui s'est trouvé celui de la seconde ency

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clique. Ce travail devait être publié comme les esprits commençaient à se calmer à cette époque, on crut plus sage de ne le publier pas. Il sera bon de conserver le manuscrit comme renseignement, d'autant plus qu'il en reste une copie entre les mains de M. de Lamennais. — Pour M. de Lamennais lui-même, Dieu veuille avoir pitié de lui et lui redonner la foi. Par celles de mes lettres qui se trouvent à la fin des 20 et 21o volumes de l'Histoire, on sait quelle a été ma conduite à cet égard. - Le 1er décembre 1852, je lui ai fait envoyer un exemplaire de la seconde édition de l'Histoire, après avoir su par une lettre de sa main que cela lui ferait plaisir. Je n'en ai pas eu de nouvelles. — Dans sa dernière maladie, je me suis transporté à son logis; des messieurs qui se trouvaient là me dirent qu'on lui parlerait de ma visite, et que, sans doute, il me recevrait dans huit jours. Je retournai : j'y trouvai son neveu, Ange Blaise, qui promit de m'écrire quand son oncle serait en état de me recevoir. Je n'ai pas reçu d'avertissement, et M. de Lamennais est mort sur les entrefaites. Écrivain en deux tomes : le premier dit oui, le second dit non; valeur totale, zéro. >>

Après être entré dans les détails de son testament, M. Rohrbacher finit en disant :

<< Telles sont mes dernières volontés, que je veux être fidèlement et ponctuellement exécutées. Pater, in manus tuas commendo spiritum meum ! « Jésus, Marie, Joseph, recevez-moi à jamais dans votre sainte famille! « Saints anges qui m'avez tant aidé à faire le bien que j'ai pu faire, aidez-moi surtout à bien finir! Mes saints patrons, soyez surtout mes patrons et mes protecteurs à mon heure dernière! Saints anges de mes neveux et nièces, conservez-nous tous à Dieu pendant la vie et à la mort.

<< Clos et signé au séminaire du Saint-Esprit, à Paris, le 24 février 1855, fête de saint Mathias, apôtre. »

PRÉFACE

DE LA TROISIÈME ÉDITION

AVEC CORRECTIONS ET ADDITIONS DE L'AUTEUR.

Le but principal que nous nous sommes proposé dans ce long travail, c'est de contribuer pour notre part à raffermir les fondements ébranlés de la société humaine, en montrant, par l'ensemble et le détail des siècles, la vérité de ce que Bossuet résume dans les paroles suivantes :

« Quelle consolation aux enfants de Dieu! mais quelle conviction de la vérité, quand ils voient que, d'Innocent XI à Pie IX, qui remplit aujourd'hui si dignement le premier siége de l'Église, on remonte sans interruption jusqu'à saint Pierre, établi par Jésus-Christ, prince des apôtres! D'où, en reprenant les pontifes qui ont servi sous la Loi, on va jusqu'à Aaron et Moïse; de là jusqu'aux patriarches et jusqu'à l'origine du monde !

« Quelle suite, quelle tradition, quel enchaînement merveilleux! Si notre esprit, naturellement incertain et devenu par ses incertitudes le jouet de ses propres raisonnements, a besoin, dans les questions où il y va du salut, d'être fixé et déterminé par une autorité certaine, quelle plus grande autorité que celle de l'ÉGLISE CATHOLIQUE, qui réunit en elle-même toute l'autorité des siècles passés et les anciennes traditions du genre humain jusqu'à la première origine!

<«< Ainsi la société que Jésus-Christ, attendu durant tous les siècles passés, a enfin fondée sur la pierre, et où saint Pierre et ses successeurs doivent présider par ses ordres, se justifie elle-même par sa propre suite, et porte dans son éternelle durée le caractère de la main de Dieu.

« C'est aussi cette réunion que nulle hérésie, nulle secte, nulle autre société que la seule Église de Dieu, n'a pu se donner. Les fausses religions ont pu imiter l'Église en beaucoup de choses, et surtout elles l'imitent en disant, comme elle, que c'est Dieu qui les a fondées; mais ce discours, en leur bouche, n'est qu'un discours en l'air, car, si Dieu a créé le genre humain; si, le créant à son image, il n'a jamais dédaigné de lui enseigner le moyen de le servir et de lui plaire, toute secte qui ne montre pas sa succession depuis l'origine du monde, n'est pas de Dieu.

<< Ici tombent aux pieds de l'Église toutes les sociétés et toutes les sectes que les hommes ont établies au dedans et au dehors du christianisme 1. »

1

Ce que Bossuet disait au dix-septième siècle, saint. Épiphane le disait déjà au quatrième, dans son Histoire et sa réfutation générale de toutes les hérésies. Il en compte quatre-vingts jusqu'à son temps, à partir de l'origine du monde; vingt avant Jésus-Christ et soixante après. L'idée qui lui sert de base, c'est que l'Église catholique est de l'éternité ou du commencement des siècles. Adam ne fut pas créé circoncis, il n'adora pas non plus d'idole; mais, étant prophète, il connut Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Il n'était donc ni juif ni idolâtre, mais montrait dès lors le caractère du christianisme; autant en faut-il dire d'Abel, de Seth, d'Énos, d'Hénoch, de Mathusalem, de Noé, d'Héber, jusqu'à Abraham. Jusqu'alors il n'y avait de principe d'action que la piété et l'impiété, la foi et l'incrédulité : la foi avec l'image du christianisme, l'incrédulité avec le carac

1 Discours sur l'histoire universelle, c. 31.

tère de l'impiété et du crime: la foi sans aucune hérésie, sans aucune diversité de sentiments, sans aucune dénomination particulière, tous s'appelant hommes, ainsi que le premier; la même foi que professe encore aujourd'hui la sainte et catholique Église de Dieu, foi qui a existé dès l'origine et a été manifestée de nouveau dans la suite. Du premier homme au déluge, l'impiété s'est produite en crimes violents et barbares: première phase, que saint Épiphane appelle barbarisme; du déluge au temps d'Abraham, elle se produisit en mœurs sauvages et farouches, comme celles des Scythes. Cette seconde phase, saint Épiphane l'appelle scythisme, usant de cette distinction de saint Paul : En Jésus-Christ, il n'y a ni barbare, ni Scythe, ni Hellène, ni Juif. L'hellénisme ou l'idolâtrie commença vers le temps de Sarug, bisaïeul d'Abraham, et le judaïsme à la circoncision de ce patriarche. Abraham fut d'abord appelé avec le caractère de l'Église catholique et apostolique, sans être circoncis. De l'hellénisme naquirent les hérésies ou systèmes de philosophie grecque; de l'union de l'hellénisme et du judaïsme, l'hérésie des Samaritains avec ses diverses branches; du judaïsme, les hérésies des saducéens, des scribes, des pharisiens et autres; du christianisme, il en était sorti jusqu'alors soixante, parmi lesquelles il compte et réfute les hérétiques qui niaient la divinité du SaintEsprit; prouvant contre eux que le Saint-Esprit est coéternel et consubstantiel au Père et au Fils, et qu'il procède de l'un et de l'autre. Il termine tout l'ouvrage par la pensée première que l'Église catholique, formée avec Adam, annoncée dans les patriarches, accréditée en Abraham, révélée par Moïse, prophétisée par Isaïe, manifestée dans le Christ, et unie à lui comme à son unique épouse, existe à la fois et avant et après toutes les erreurs 1.

:

Ce sont ces hautes et profondes considérations de saint

1 S. Epiphane, t. II, édit. Petau.

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