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aussi invinciblement prouvée qu'elle l'aufait été par toutes les apparitions de cet Homme-Dieu, qu'on ose réclamer aujourd'hui, et l'est d'une manière plus digne de Dieu.

2.° Cette objection n'est pas moins téméraire qu'elle est injuste. Car enfin la résurrection de Jesus-Christ est démontrée; et dès qu'elle est démontrée, chaque homme doit la croire, et nul n'a droit d'exiger rien de plus. Dieu ne devait pas aux hommes toutes les preuves possibles de la résurrection de son Fils; mais des preuves évidentes, capables de convaincre des esprits droits, et il les a données. Dieu ne doit rien à l'orgueil des hommes; il ne doit rien à leurs passions; il ne doit rien à leur vaine curiosité; il ne doit rien au caprice de leur imagination bizarre et fantasque. Et depuis quand les faibles et misérables mortels ont-ils acquis le droit de chicaner et de subtiliser avec Dieu ? Depuis quand ont-ils acquis le droit de lui prescrire la manière dont il doit prouver ce qu'il veut leur faire croire ? Les preuves que Dieu a données de la résurrection de son Fils, ont persuadé les plus beaux génies et les plus savans hommes que le monde ait vus depuis la naissance➜ du Christianisme, les Tertullien, les Cyprien, les Origène, les Eusèbe de Césarée, les Grégoire de Nazianze, les Basile, les Chrysostome, les Jérôme, les Am

broise, les Augustin. Ces mêmes preuves ont persuadé les Constantin, les Théodose et une foule d'autres grands Rois; elles ont fait des millions de martyrs; elles ont converti le monde entier: aucun homme ne doit donc être reçu à rejeter ces preuves comme insuffisantes. Car, c'est le comble de la folie de prétendre que le monde s'est fait Chrétien, sans raison; et c'est en même temps le comble de l'orgueil de ne pas se rendre à des raisons qui ont converti le monde.

,

3.o L'objection à laquelle nous répondons, est souverainement ridicule. Car si vous demandez pourquoi Jesus-Christ ne se montra pas à Jérusalem et dans les autres villes de la Judée, après sa résurrection; je demanderai, à mon tour, pourquoi il ne se montra pas chez tous les peuples, dans toutes les villes, dans tous les villages, dans tous les hameaux, et à chaque homme en particulier; pourquoi il n'a pas répété ces apparitions de géné ration en génération? S. Pierre et les autres Apôtres avaient-ils plus de droit que je n'en ai de voir J. C. ressuscité? Ainsi, je forcerai Dieu à en passer par tout ce qu'il me plaira de lui prescrire, et à se rendre l'esclave et le jouet de mes fantaisies, pour obtenir ma créance.

Ajoutons, enfin, que cette objection est dictée par la mauvaise foi la plus insigne,

et

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et ne prouve que la détermination où sont ceux qui la font, de ne se rendre à aucune preuve. Je vais les en convaincre euxmêmes. Supposons, pour un moment, qu'en effet J. C., après sa résurrection se montra publiquement et en plein jour, d'abord à Jérusalem, et ensuite dans tout le reste de la Judée. Que serait-il arrivé de-là? De deux choses l'une: ou la nation entière des Juifs se serait convertie, ou elle se serait obstinée dans son incrédulité. Si la nation entière des Juifs se fût convertie, nous n'aurions plus de Juifs depuis près de dix-huit cents ans; et alors nos adversaires ne manqueront pas de dire que jamais il n'y eut de Juifs; que ce peuple est un peuple fabuleux, comme celui des Amazones; que les Ecritures qu'on nous donne comme ayant été aux Juifs, ont été fabriquées après coup par les Chrétiens. Si la nation entière des Juifs ne se fût pas convertie, ces mêmes adversaires en concluraient que toutes les apparitions de J. C. sont supposées: car, diraient-ils, si Jesus-Christ, après sa résurrection, se fût montré publiquement à Jérusalem et dans tout le reste de la Judée, certainement la nation entière des Juifs se serait convertie. Les miracles de Moïse furent faits en présence d'un grand peuple. Ces miracles furent les plus étonnans que le monde eût jamais vus.

Ces miracles durèrent quarante ans. Toute l'histoire des Juifs atteste ces miracles, et cependant nos adversaires ne les croient pas. Tant il est vrai que les hommes sont capables de résister à la plus grande évidence, par orgueil et par intérêt, et que Dieu lui-même ne peut rien prouver celui qui s'est une fois déterminé à ne jamais dire.... je me suis trompé.

CATECHISME

DE LA V.e CONFERENCE Sur la Résurrection de Jesus-Christ.

à

D. JE conviens que Jesus-Christ a fait les plus grands miracles; qu'il les a faits en Dieu; qu'il les a faits pour prouver qu'il était Dieu. Ainsi, je ne puis douter de la divinité de Jesus Christ. Cependant JesusChrist est mort, et mort sur une croix ; et je ne conçois pas qu'un Dieu puisse mourir, et bien moins encore qu'il puisse mourir d'une mort aussi infâme. Je vous avoue que ces contrariétés confondent mon esprit, et que je ne puis les concilier.

R. Rien n'est cependant si facile que de concilier ces contrariétés apparentes. J. C. était Dieu et Homme tout ensemble, ainsi que nous l'avons montré. Comme homme, il pouvait mourir, et il est mort

en effet; mais comme Dieu, il était essentiellement immortel, et jamais la mort n'a eu d'empire sur lui. D'ailleurs J. C. est mort en Homme-Dieu, et le troisième jour après sa mort il est ressuscité, qu plutôt il s'est ressuscité lui-même, par la même puissance par laquelle il en avait ressuscité tant d'autres.

D. Montrez-moi donc d'abord que J. C. est mort en Dieu.

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R. Jesus-Christ, avant que de mourir, avait prédit plusieurs fois sa mort, et les principales circonstances de sa mort; et il mourut en effet de la manière qu'il l'avait annoncé. Jesus-Christ avait déclaré qu'il était le maître de quitter sa vie, ou de la reprendre à son gré; que personne ne lui ôterait sa vie, mais qu'il la donnerait librement pour le rachat des hommes: et nous voyons en effet dans l'Evangile, que son heure étant venue, il alla luimême au-devant de ses ennemis, se fit connaître à eux, et ne se mit entre leurs mains qu'après les avoir renversés par terre d'une seule parole, pour leur faire sentir leur faiblesse. Nous y voyons encore, qu'après avoir enduré des tourmens capables d'épuiser l'homme le plus robuste, et de le réduire à une extrême défaillance, il mourut en jetant un grand cri; nous y voyons enfin qu'au moment de sa mort, il fit les plus grands miracles, et

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