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d'abord, en peu de mots, les principaux mystères de la religion Chrétienne. Je vous présenterai ensuite un plan fidelle de cette religion. Je montrerai après cela qu'il n'y a que Dieu qui ait pu concevoir ce plan; et de-là je conclurai que les mystères étant le fondement de ce plan de religion, ils sont donc autant de vérités divines. Je tàcherai de me proportionner à votre âge, autant que la profondeur du sujet me le permettra.

COURTE EXPOSITION

Des principaux Mystères de la Religion Chrétienne.

PREMIER REMIER Mystère. Dieu subsiste en trois personnes parfaitement distinctes, dans une parfaite unité de nature; ces personnes sont le Père, le Fils, et le SaintEsprit. Le Père n'est ni créé, ni fait, ni engendré, ni procédant d'une autre personne. Le Fils est engendré du Père seul, de toute éternité. Le sa nt-Esprit procède de toute éternité du Père et du Fils, par une même opération indivisible, et comme d'un seul principe. Ces trois personnes ont la même nature, la même essence, la même divinité; elles sont consubstantielles et parfaitement égales en toutes choses. Ainsi le Fère est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu, et cependant il

n'y a qu'un Dieu. Il n'y a qu'un Dieu, et cependant le Père, le Fils, le Saint-Esprit, sont trois personnes distinctes. Car la personne du Père, n'est ni la personne du Fils, ni la personne du Saint-Esprit: la personne du Fils, n'est ni la personne du Père, ni la personne du Saint-Esprit: la personne du Saint-Esprit, n'est ni la personne du Père, ni la personne du Fils.

Second Mystère. Le Fils de Dieu, c'està-dire, la seconde personne de la Trinité, s'est fait homme, en prenant un corps et une ame semblables aux nôtres. De sorte que de l'union du Fils de Dieu avec ce corps et cette ame, il ne s'est formé qu'un même tout physique. Cet adorable composé, c'est le Christ, dans lequel la nature divine et la nature humaine sont unies sans confusion, et distinctes sans sé paration. Ainsi, dans le Christ il y a deux natures, mais il n'y a qu'une seule personne, qui est la personne du Verbe, ou du Fils de Dieu. Ainsi le Christ est Dieu et Homme tout ensemble: Dieu parfait, Homme parfait. Ainsi, dans le Christ il y a une communication d'attributs entre les deux natures qui le composent. On dit du Christ qu'il a créé le monde, qu'il est éternel, qu'il est immortel, qu'il est impassible; et on dit encore de lui, qu'il est né dans le temps, qu'il a souffert, qu'il est mort. On dit, en parlant du Christ, cet Homme

a créé le monde ; cet Homme est l'immortel: et on dit encore, ce Dieu est né d'une Vierge, ce Dieu est mort : et l'on dit tout cela avec vérité, dans le sens propre et naturel des termes.

Troisième Mystère. Le Christ, c'est-àdire, l'Homme-Dieu, a souffert et il est mort pour la rédemption des hommes; c'est-à-dire, qu'il s'est offert à Dieu comme une victime d'expiation pour les péchés du monde, réparant tout-à-la-fois, par cette oblation, et l'injure que les hommes avaient faite à Dieu, et les maux qu'ils s'étaient attirés à eux-mêmes, et réconciliant ainsi le monde avec Dieu.

Voilà les trois principaux mystères de la Religion Chrétienne : le mystère de la Trinité, le mystère de l'Incarnation, le mystère de la Rédemption. Nous avons montré plus haut que le mystère de la Trinité ne renferme point de contradiction, ou du moins qu'il est impossible de prouver qu'il en renferme quelqu'une ; il en est de même des autres mystères. Mais d'ailleurs il est évident que ces trois mystères sont absolument incompréhensibles à l'esprit humain. Jamais l'homme ne concevra en ce monde, ni comment trois personnes distinctes, dont chacune est Dieu ne sont cependant qu'un seul Dieu; ni comment une de ces personnes s'unir si étroitement à la nature hu

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maine, que de cette union il n'en résultât qu'un seul tout physique, une seule personne; et par conséquent jamais l'homme ne concevra en ce monde comment il peut être vrai dans le sens propre et selon la force naturelle des termes, que Dieu a souffert et qu'il est mort. Car il est évident que l'incompréhensibilité du mystère de l'Incarnation reflue toute entière sur le mystère de la Rédemption, si j'ose m'exprimer ainsi. Exposons maintenant le plan de Religion dont ces trois mystères sont le fondement.

PLAN DE LA RELIGION Chrétienne.

DIEU créa le premier honime et la première femme après avoir créé le monde pour eux; il les créa dans l'état de la grace sanctifiante, et avec tous les priviléges que nous avons marqués ailleurs, et qui n'étaient point dus à leur nature (a) Il les plaça dans le Paradis terrestre, qu'il avait orné de tout ce que la nature produit de plus beau; il leur permit de se nourrir de tous les fruits que ce Jardin délicieux fournissait en abondance, à l'exception du fruit de l'arbre appelé de la science du bien et du mat, dont il leur défendit de manger, sous les peines les

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(a) Voyez la première partie du premier Volume, Conférence hors de rang.

plus terribles, mais les plus justes. Il exigea d'eux cette légère privation, comme un hommage qu'ils devaient à sa souveraineté sur eux; comme un acte de reconnaissance des bienfaits qu'ils avaient reçus de lui. Rien n'était si facile à nos premiers parens que d'observer cette loi, et rien ne devait leur paraître si doux.

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Cependant ils la violent : ils portent la main sur le fruit de l'arbre fatal; ils en mangent tous deux, Eve séduite par le démon, Adam par complaisance pour Eve. Les menaces du Seigneur ont leur effet dès le moment que le péché est commis. Adam et Eve sont dépouillés de la grace sanctifiante, et de tous les priviléges qui l'accompagnaient; et par un jugement impénétrable de Dieu, mais juste, toute leur postérité est enveloppée dans leur malheur. En se perdant eux-mêmes, ils ont perdu tout le genre humain. Tous les hommes qui viendront d'Adam et d'Eve, seront infectés de leur péché ; ils naîtront enfans de colère, sujets à la concupiscence, condamnés à de durs travaux, aux souffrances et à la mort, et déchus de l'espérance de la vie éternelle.

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Dieu pouvait laisser nos premiers paet avec eux tout le genre humain dans l'abyme de maux où ils étaient plongés; mais il aima mieux faire grace que d'user de la rigueur de ses droits; il aima

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