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tant de bruit dans le monde, et y causèrent tant de troubles; qui séduisirent tant de rois et tant de peuples? Elles ne sont plus. Que sont devenus les Ariens les. Nestoriens, les Manichéens et tant d'autres? Hs ont disparu. On en voit à peine quelques misérables restes; semblables aux ruines d'une ville que le fer et la flamme ont ravagée, et qui ne subsistent que pour annoncer à la postérité la victoire du peuple qui la détruisit. N'en doutons point, Théotime, toutes les hérésies que nous voyons encore dans le monde auront le même sort; elles périront à leur tour: la vérité, contre laquelle elles ont follement espéré de prévaloir, cette vérité toutepuissante prévaudra à la fin contr'elles, et demeurera éternellement ; et ainsi il n'y aura plus qu'un seul troupeau comme il n'y a qu'un seul Pasteur..

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Ainsi s'est accomplie, et s'accomplit encore tous les jours la célèbre et magnifique Prophétie renfermée dans le Pseaumedeuxième, par la lecture duquel nous terminerons cet entretien.

PSEAUME II

POURQUOI les Nations se sont-elles soulevées avec un grand bruit, et les Peuples ont-ils formé de vains desseins? Les Rois de la terre se sont opposés, et les Princes se sont assemblés contre le Seigneur, et

contre son Christ et son Oint. Rompons disent-ils, leurs liens, et rejetons loin de nous leur joug. Celui qui demeure dans les cieux se rira d'eux, et le Seigneur s'en moquera; il leur parlera alors dans sa colère, et les remplira de trouble dans sa fureur. Mais pour moi, j'ai été établi Roi lui sur Sion sa sainte montagne, par afin que j'annonce ses préceptes. Le Seigneur m'a dit: Vous êtes mon Fils, je vous ai engendré aujourd'hui. Demandez-moi, et je vous donnerai les Nations pour votre héritage, et j'étendrai votre possession jusqu'aux extrémités de la terre ; vous les gouvernerez avec une verge de fer, et Les briserez comme le vaisseau du potier. Et vous maintenant, ô Rois! ouvrez votre cœur à l'intelligence recevez les instructions de la vérité, vous qui jugez la terre.. Servez le Seigneur dans la crainte, et réjouissez-vous en lui avec tremblement. Embrassez étroitement la pureté de la discipline, de peur qu'enfin le Seigneur ne se mette en colère et que vous ne périssiez hors de la voie de la justice. Lorsque dans peu de temps sa colère sera embrasée, heureux tous ceux qui mettent en lui leur confiance.

Ce Pseaume est comme l'abrégé de toute l'Histoire Ecclésiastique, et toute l'Histoire Ecclésiastique n'est que le développement de ce Pseaume; et vous voyez

de vous-même, que tout ce qui a été dít dans cette Conférence en est l'interprétation.

Ici, Théotime

Théotime, vous me demandez quelle est cette Eglise principale et dominante dont j'ai fait le portrait ? et je vous réponds que c'est l'Eglise qui a pour Chef le Pontife Romain, seul successeur légitime de S. Pierre; l'Eglise Catholique dans le sein de laquelle nous avons eu le bonheur de naître, vous et moi. C'est sur quoi je me propose de vous entretenir dans quelques jours.

CATÉCHISME

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DE LA II. CONFÉRENCE. Sur la merveille de la conservation de la Religion Chretienne.

D. JE conviens sans peine que l'établis sement de la Religion Chrétienne est un miracle, et par conséquent une preuve incontestable de la divinité de cette Religion. Mais je ne puis regarder comme un miracle la conservation de cette Religion jusqu'à nos jours, parce que je n'y vois rien qui ne dût arriver selon le cours ordinaire des choses humaines..

R. Vous vous trompez ; et rien n'est si facile que de démontrer que la conserva tion de la Religion Chrétienne, telle que:

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je l'entends est un miracle aussi grand que celui de son établissement.

D. Vous m'avez dit que la Religion Chrétienne avait fait des progrès si prodigieux, qu'au bout de trois cents ans, c'està-dire sous le règne du grand Constantin, elle fut la Religion dominante dans l'Empire Romain, et qu'elle s'étendit même audelà des bornes de cet Empire. Or, il est évident qu'une Religion si étendue, devait se soutenir, par ses propres forces, durant plusieurs siècles, et même jusqu'à la fin du moude. Où est donc le miracle de la conservation de cette Religion?

R. Quand je dis que la conservation de la Religion Chrétienne jusqu'à nos jours, est un miracle, je n'entends pas par-là que c'est un miracle qu'il y ait encore des. Chrétiens dans le monde; mais je veux dire que c'est un miracle qu'il y ait toujours eu, et qu'il y ait encore dans le monde une grande société de Chrétiens une Eglise, principale et dominante, qui a conservé la Religion Chrétienne dans. toute sa pureté, et telle qu'elle fut donnée aux Apôtres par Jesus Christ.

D. Je ne comprends pas encore parfaitement votre réponse; je vous prie de me l'expliquer..

R. C'est ce que je vais tâcher de faire. Vous savez que la Religion Chrétienne propose des mystères incompréhensibles,

et que l'esprit humain est naturellement curieux, indocile, présomptueux, amateur: de la nouveauté et de la singularité. Vous savez que la morale de la Religion Chrétienne est austère et gênante, et que le cœur humain est vicieux et corrompu. Vous savez enfin que la Religion Chrétienne renferme une hiérarchie sacrée à l'autorité de laquelle tous les hommes doivent se soumettre, et que les hommes aiment naturellement la liberté et l'indépendance, etc.

D. Je sais tout cela; mais qu'en concluezVous ?

R. Je conclus de toutes ces oppositions qu'il devait donc s'élever parmi les Chrétiens une infinité de contestations touchant, les dogmes, la morale, le culte, la Hiérar chie sacrée et son autorité, etc.; que ces contestations devaient enfanter une infinité de sectes, et que cette multitude infinie de sectes devaient tout confondre dans le Christianisme..

D. J'en tombe d'accord; mais poursuivez..

la

R. C'eût donc été un miracle qu'il n'y eût jamais eu entre les Chrétiens aucune contestation. touchant les mystères morale et la. Hiérarchie, etc. puisqu'il eût fallu pour cela, que pendant près de dixhuit siècles Dieu mit un frein à toutes les

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