tiques ne veulent pas exécuter ce qu'il leur commande.

La conséquence que vous devez tirer de-là, c'est que la véritable Eglise de JesusChrist est nécessairement celle qui croit tout ce que Jesus-Christ a révélé, et qui pratique tout ce qu'il a commandé ; et qu'une société de Chrétiens qui refuserait de croire une seule des vérités que JesusChrist a révélées, ou de pratiquer un seul des commandemens qu'il a faits, ne pourrait être la véritable Eglise de JesusChrist.

Ce que nous disons ici est clairement marqué, 1. dans ces paroles de JesusChrist (S. Jean, chap. 10, v. 16.) « J'ai encore d'autres brebis qui ne sont » pas de cette bergerie; il faut que je » les amène; elles écouteront ma voix, » et il n'y aura qu'un troupeau et qu'un » Pasteur. >>

2.° Par ces paroles de S. Paul (aux Eph.ch. 4, v. 5): « Il n'y a qu'un Seigneur, » qu'une Foi et qu'un Baptême. »

3. Enfin par ces paroles que Jesus dit à ses Apôtres, avant que de monter au Ciel: (Saint Matth. chap. 28, v. 19 et 20.) «Allez, instruisez tous les peuples, les > baptisant au Nom du Père, et du Fils, et » du Saint-Esprit, et leur apprenant à » observer toutes les choses que je vous > ai commandées. »

Vous voyez par ces paroles que JesusChrist n'a qu'un seul troupeau, c'est-àdire, qu'une seule Fglise sur la terre; que cette Eglise n'a qu'une même foi, qui consiste à croire tout ce que JesusChrist a révélé ; et qu'elle n'a qu'une même loi, qui est de pratiquer tout ce qu'il a commandé.

Par tout ce qui vient d'être dit, il vous, est facile de comprendre que parmi cette multitude de Sociétés de Chrétiens qu'on a vues et qu'on voit encore dans le monde, il ne peut y en avoir qu'une seule qui soit la véritable Eglise de Jesus-Christ. Pourquoi ? Parce que toutes ces Sociétés ont des dogmes et des doctrines contraires; ce que l'une reçoit, l'autre le rejette; ce que l'une croit, l'autre le uie. Par exemple, les Catholiques croient que Jesus-Christ est réellement dans l'Eucharistie, et les Protestans croient qu'il n'y est qu'en figure; et ainsi des autres Sociétés Chrétiennes.

Or, Dieu ne peut révéler le pour et le contre, le oui et le non; parce qu'il est la vérité même. Il ne peut non plus permettre aux hommes de croire le contraire de ce qu'il a révélé, comme nous l'avons montré. D'où il faut conclure que parmi les différentes Sociétés de Chrétiens qui sont dans le monde, il ne peut y en avoir qu'une seule qui soit la véritable Eglise de

Jesus-Christ; parce qu'il est évident qu'il n'y en a qu'une seule qui croie tout ce que Dieu a révélé par J. C.

Les Protestans, pour se tirer d'embarras, se sont avisés de dire qu'il y a des articles de foi fondamentaux qu'il est absolument nécessaire de recevoir, et des articles non fondamentaux qu'on peut ne recevoir pas. Mais, 1.0 cette distinction des articles de notre créance n'est point dans l'Ecriture; 2.0 personne ne l'avait imaginée avant eux; 3.o elle est injurieuse à Dieu, qui mérite également d'en être cru sur sa parole, dans tout ce qu'il révèle; 4.° elle donne à tous les hommes la liberté de croire et de rejeter tout ce qu'ils voudront, chacun d'eux pouvant prendre pour article fondamental ou non fondamental, tout ce qu'il jugera à propos; ce qui tend à renverser la Religion de fond en comble, en permettant à l'esprit humain de se jouer de la parole de Dieu et de la Foi.

Mais il ne servirait de rien d'avoir montré que toutes les Sociétés chrétiennes qui sont dans le monde, ayant des doctrines opposées entr'elles, il est impossible que toutes soient la véritable Eglise de JesusChrist; ce ne serait pas même assez d'avoir prouvé que, parmi ces différentes sociétés, il ne peut y en avoir qu'une seule qui soit la véritable Fglise de Jesus-Christ: il faut

de plus faire voir qu'il y a toujours eu dans le monde, et qu'il y a encore une société de Chrétiens qui est la véritable Eglise de Jesus-Christ, cette Eglise que Jesus-Christ reconnaît pour son épouse, qui engendre des enfans que Jesus-Christ reconnaît pour siens, et qui, en cette qualité, sont les héritiers légitimes de son Royaume qui est le Ciel; il faut enfin vous faire connaître quelles sont les marques et les caractères distinctifs de cette Eglise, afin que vous ne puissiez ni la prendre pour une autre, ni en prendre une autre pour elle, ce qui serait pour vous le plus grand des malheurs; et c'est ce que nous

allons faire voir.

Vous savez, Théotime, que le monden'a été créé que pour la Religion. Ce monde est un temple que Dieu a construit; et il n'a placé les hommes au milieu de ce temple que pour être adoré par eux. Si donc Dieu veille avec tant de soin à la conservation du monde, qui n'a été fait que pour la Religion, il doit veiller avec bien plus de soin encore à la conservation de la Religion même: le Temple serait inutile s'il n'y avait point d'adorateurs, et Dieu le briserait. Il y aurait donc de la folie à croire que Dieu a laissé périr la Religion qu'il a donnée aux hommes par Jesus-Christ; cette Religion, qui est la fin de toutes les œuvres de Dieu; cette

Religion, qui est la plus excellente que Dieu pût donner aux hommes; cette Religion, dont l'établissement lui a coûté si cher, si je puis m'exprimer ainsi. Compre-nons par-là, que la Religion de JesusChrist s'est conservée jusqu'à nous, et se conservera jusqu'à la fin du monde, dans toute sa pureté, et que par conséquent il y a dans le monde une société de Chrétiens qui est la véritable Eglise de J. C.

Cependant je vous dois quelque chose de plus convaincant, et il est nécessaire de joindre l'autorité des saintes Ecritures aux lumières de la raison..

J'ai déjà marqué que Jesus-Christ, avant que de monter au ciel, dit à ses Apôtres: << Toute puissance m'a été donnée au ciel » et sur la terre; allez donc, et instruisez > tous les peuples, les baptisant au nom » du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, » et leur apprenant à observer toutes les >> choses que je vous ai commandées : et » voilà que je suis moi-même tous les jours » avec vous jusqu'à la consommation des > siècles. >>

Par ces paroles, Jesus-Christ ordonne à ses Apôtres d'instruire toutes les nations,, et il leur promet qu'il sera avec eux, non par intervalle, mais tous les jours, jusqu'à la consommation des siècles, c'est-à-dire, jusqu'à la fin du monde. Il leur promet, dis-je, qu'il sera avec eux, c'est-à-dire,