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La première proposition de ce raisonnement est incontestable. Et en effet ? personne ne la conteste, ni les Juifs, ni les Païens, ni les nouveaux Philosophes : car, dès qu'un mort se ressuscite lui-même c'est-à-dire, qu'il se rend lui-même à la vie, et réunit son ame à son corps, qu'il en avait séparée librement, il est évident qu'il se ressuscite par sa propre puissance autrement ce ne serait pas lui-même qui se ressusciterait, mais il serait ressuscité par un autre. Or, la résurrection d'un mort ne peut être opérée que par la puis sance de Dieu, comme nous l'avons montré dans la Conférence précédente, Donc un mort qui se ressuscite lui-même, possède la puissance divine, et par consé quent il est Dieu; car il n'y a que Dieu qui possède la puissance divine. Il ne s'agit donc plus que de montrer que J. C. s'est ressuscité lui-même si ce fait est prouvé, il est incontestable que J. C. est Dieu; il n'est personne qui n'en tombe d'accord.

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Or, je dis ici, que de tous les miracles de J. C., il n'en est aucun qui soit aussi évidemment prouvé que sa résurrection, opérée par lui-même. Je vais plus loin, et je ne crains pas d'avancer que la résurrection de J.C. opérée par lui-même, est le plus constant et le plus avéré de tous les faits qui sont consignés dans toutes les histoires que nous connaissons.

Pour établir cette assertion, j'ai en main trois preuves dont chacune, prise à part, est une vraie démonstration, et qui, jointes ensemble, forment, par la force qu'elles se communiquent réciproquement, la plus invincible de toutes les démonstrations. Il faut d'abord indiquer ces preuves.

Première preuve. La résurrection de J.C., opérée par lui-même, est démontrée par la seule prédiction que J. C. en avait faite avant sa mort.

Deuxième preuve. La résurrection de Jesus-Christ, opérée par lui-même, est démontrée par le récit des Evangélistes, considéré comme purement historique.

Troisième preuve. La résurrection de J.C., opérée par lui même, est démontrée par le témoignage que les Apôtres et les autres Disciples de J. C. en ont rendu d'abord aux Juifs, ensuite à tout l'univers. ARTICLE I.

Résurrection de J. C. opérée par luimême, démontrée par la prédiction que J. C. en avait faite avant sa mort. Il est constant par le rapport de tous les Evangélistes, mon cher Théotime, que J. C. avant qu'il mourut, avait annoncé plusieurs. fois, non-seulement à ses Disciples dans le particulier, mais encore aux Juifs en public, que trois jours après sa mort il se ressusciterait lui-même; qu'il avait annoncé cette résurrection comme un miracle décisif pour

prouver la divinité de sa mission et de sa personne; comme un miracle qui donnerait une nouvelle force et un nouveau poids à tous ceux qui l'avaient précédé, et qui en serait comme la confirmation authentique; comme un miracle, enfin, après lequel les Juifs n'auraient plus rien à demander pour leur parfaite conviction, et seraient entièrement inexcusables, s'ils ne croyaient pas en lui.

«Comme Jesus allait à Jérusalem, (dit » S. Matthieu, chap. 20, v. 17) il prit » à part ses Disciples, et il leur dit: Nous » allons à Jerusalem, et le Fils de l'Homme » sera livré aux Princes des Prêtres, et aux » Scribes, qui le condamneront à la mort, >> et le livreront aux Gentils, afin qu'ils » le traitent avec moquerie, et qu'ils le >> fouettent et le crucifient ; et il ressus» citera le troisième jour. » On ne peut rien désirer de plus clair et de plus formel que cette prédiction. Le même Evangéliste rapporte, au ch. 12, v. 38, que quelquesuns des Scribes et des Pharisiens ayant dit à J. C.: « Maître, nous voudrions bien » que vous nous fissiez voir quelque pro>> dige; Jesus-Christ leur répondit : Cette >> nation corrompue et adultère, demande » un prodige, et on ne lui en donnera >> point d'autre que celui du Prophète

Jonas; car comme Jonas fut trois jours » et trois nuits dans le ventre d'un poisson,

» ainsi le Fils de l'Homme sera trois jours >> et trois nuits dans le cœur de la terre. »

Nous voyons ici deux choses: 1.° Que Jesus-Christ déclare aux Juifs, que Jonas englouti par une baleine, miraculeusement conservé pendant trois jours dans le ventre de cet énorme poisson, qui au bout de ce temps-là le rendit sur le rivage de la mer, avait été la figure de sa mort, de sa sépulture, et de sa résurrection. 2.° Que Jesus-Christ donne aux Juifs le miracle de sa résurrection, comme un signe ou un prodige par excellence, c'est-à-dire, comme une preuve authentique de la divinité de sa mission et de sa personne.

Ecoutez encore ces paroles de JesusChrist, rapportées au chapitre 10 de Saint Jean, V. 17: « Je quitte ma vie pour la » reprendre; personne ne me la ravit;

mais c'est de moi-même que je la quitte. » J'ai le pouvoir de la quitter, et j'ai le » pouvoir de la reprendre. » Ces paroles, comme on voit, ne laissent aucun nuage dans les esprits. Jesus-Christ dit nettement, que ses ennemis ne peuvent le faire mourir qu'autant qu'il le voudra, et qu'il peut se ressusciter après sa mort.

Ces prédictions de Jesus-Christ, touchant sa résurrection, étaient connues de tout Jérusalem avant sa mort; et c'est en conséquence de cette notoriété, que le lendemain du jour qu'il mourut, les

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Princes des Prêtres et les Pharisiens allèrent ensemble trouver Pilate, et lui dirent (comme il est rapporté au chapitre 27 de Saint Matthieu) « Seigneur >> nous nous sommes souvenus qué cet > imposteur a dit pendant sa vie : je res>> susciterai le troisième jour après ma » mort. Commandez donc que le sépul» cre soit gardé jusqu'au troisième jour, » de peur que ses Disciples ne viennent » l'enlever, et ne disent au peuple: il est » ressuscité d'entre les morts; et ainsi la » dernière erreur serait pire que la pre» mière. » Nous ferons, dans la suite, un grand usage de cette démarche des Princes des Prêtres et des Pharisiens. Il nous suffit, dans ce moment, d'observer qu'elle prouve deux choses, savoir : 1. Qu'il est certain que Jesus-Christ avait annoncé publiquement qu'il ressus citerait le troisième jour après sa mort, 2.° Que les Princes des Prêtres et les Pharisiens comprenaient très-bien que la résurrection de Jesus-Christ, si elle arrivait, serait un miracle après lequel il ne serait plus possible de nier qu'il était le Messie; puisqu'ils craignaient que la seule opinion de cette résurrection, si elle venait à se répandre et à s'accréditer, ne le fit regarder comme le Messie par tout le peuple Juif. Ainsi, ils portaient de ce miracle le même jugement qu'en portent

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