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Tout ce que nous pourrions conclure de sa non- résurrection (permettez-moi cette façon de parler), c'est qu'après la mort de Jesus-Christ, Dieu se sépara de la nature humaine, dont il ne s'était revêtu que pour un temps.

Mais J. C. ayant annoncé sa résurrec tion, et l'ayant annoncée de la manière la plus expresse et la plus affirmative, dèslors l'effet de ses miracles demeurait en suspens jusqu'à l'accomplissement de cette prédiction. En sorte que si, par impossible, J. C. ne fût pas ressuscité, le seul fait de sa non-résurrection aurait infirmé tous ses miracles précédens, et il aurait été décidé, par cela seul, que J. C.. n'était pas Dieu. Ce que je dis ici est très-clair, et je crois que vous le comprenez parfaitement.

D'après ces observations, je soutiens, Théotime, qu'il est absurde de supposer

que

Jesus-Christ ait annoncé sa résurrec tion, sans être assuré qu'il ressusciterait en effet. Car si Jesus-Christ savait qu'il ne ressusciterait pas, en annonçant sa résurrection, et en l'annonçant aussi affirmative." ment qu'il le faisait, il ruinait tout l'effet de ses miracles précédens, il leur ôtait tout leur poids, il faisait à sa réputation une tache irréparable, il se couvrait d'un opprobre éternel; il terminait, cet homme si sage, la plus belle et la plus illustre carrière qu'aucun homme eût jamais four

nie, par un trait de folie inconcevable; il finissait sa vie par se mettre lui-même, et cela de gaieté de cœur, au rang des imposteurs et des fourbes; au lieu qu'en se taisant sur sa résurrection future, il laissait ses miracles dans toute leur force; il s'assurait, pour tous les siècles à venir, nonseulement la vénération qui est due au plus grand des Prophètes, mais encore les hommages qui sont dus à Dieu. Il est donc absurde, je le répète, de supposer que Jesus-Christ ait annoncé sa résurrection future, sans être assuré qu'il ressusciterait. Donc, quand Jesus-Christ annonçait sa résurrection future il était très-assure qu'il ressusciterait. Donc, Jesus-Christ est ressuscité. Donc, nous devrions croire la résurrection de Jesus-Christ, quand nous n'en aurions point d'autre preuve que sa prédiction. Mais quand J. C. n'aurait jamais prédit sa résurrection, nous devrions la croire sur le rapport des Evangélistes.

ARTICLE II.

La Résurrection de Jesus-Christ démontrée par le récit qu'en font les Evangélistes, considéré comme purement historique.

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quatre Evangélistes rapportent que Jesus-Christ ressuscita le troisième jour après sa mort, et que ce jour-là même il se

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montra plein de vie à plusieurs personnes. Voici de quelle manière St. Matthieu raconte ce grand événement, ch. 27 et 28. « Sur le soir du jour auquel Jesus-Christ » mourut en croix, un homme riche de la ville d'Arimathie, nommé Joseph, > etc. » (a)

Il règne, comme vous voyez, dans cette narration, une simplicité, une candeur, un air de sincérité et de bonne foi, que le lecteur sent, malgré qu'il en ait, et qui le convainc de la probité de l'historien et de la vérité de son récit. Mais rien n'est plus frappant que la manière dont St. Matthieu expose l'indigne et puéril moyen que les Princes des Prêtres employèrent pour étouffer les preuves de la résurrection de Jesus Christ. Quel plus beau champ pouvaient lui fournir les auteurs de cette imposture, pour les rendre également ridicules et odieux? Quel avantage n'avaitil pas contr'eux? Que ne pouvait-il pas dire au sujet de ces témoins endormis, qui avaient déposé sur ce qui s'était passé durant leur sommeil, et dont la déposition avait été reçue? Quelles réflexions ne pouvait-il pas faire sur une contradiction si honteuse, si manifeste et si absurde toutà-la-fois? Cependant il ne se permet pas le moindre trait de satyre, pas la moindre

(a) Lisez ces deux chapitres tout entiers.

réflexion; il dit ce qui s'est passé, et s'en tient là.

Les récits que font les trois autres Evangélistes, de la résurrection de JesusChrist, ont tous les mêmes caractères. Faisons-en la lecture, mon cher Théotime.

Récit de St. Marc, depuis le verset 42 du chapitre 15, jusqu'à la fin du chap. 16. Récit de St. Luc, depuis le verset 50 du chapitre 23, jusqu'à la fin du chapitre 24. · Récit de St. Jean, depuis le verset 38 du chapitre 19, jusqu'à la fin du dernier chapitre.

Vous voyez, Théotime, que les diffé rentes relations de la résurrection de JesusChrist ont été dictées par la bonne for et la candeur. Il n'y en a aucune qui contredise les autres, et aucune d'elles ne ressemble exactement à aucune autre. Le fond de ces quatre relations est le même, mais la forme ne l'est pas. Chaque Evangéliste fait mention de quelque particularité que tous les autres ont omise, et nul d'eux ne rend dans les mêmes termes les particularités. qu'un autre a touchées... Le style de chacune de ces relations est original et propre à l'écrivain qui l'a faite. Ainsi on ne peut pas accuser les Evangé Listes de s'être concertés entr'eux; bien moins encore peut-on les soupçonner d'avoir imaginé les faits qui composent

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leurs quatre relations. Encore un coup, l'esprit humain ne feint pas ainsi. Les Evangélistes étaient des hommes simples, on le voit par leurs écrits; mais quand ils auraient été les plus grands génies de leur siècle, ils n'auraient jamais pu inventer une histoire de la résurrection, telle qu'on la lit chez eux. On ne peut imputer aux Evangélistes d'avoir embelli leur récit. On n'y voit rien qui sente la rhétorique, rien qui annonce le dessein de relever la gloire de leur Maitre; tout y est simple et naïf: on ne peut dire des faits plus naturellement et d'un air plus vrai ; la vérité ellemême ne pourrait dire autrement les mêmes choses. I ufin on ne peut pas prétendre que les Evangélistes ont péché contre la vraisemblance. Dans cette dernière partie de leur ouvrage ou de leur histoire, les caractères de Jesus Christ, des Apôtres et des autres Disciples sont parfaitement bien conservés. Ce qu'ils racontent de la résurrection et des différentes apparitions de Jesus Christ, est merveilleux; mais ce. merveilleux est parfaitement assorti à ce qu'ils avaient dit de sa naissance, de sa vie et de sa mort. Tout y est digne de Jesus Christ, tout le rappelle; c'est vraiment lui. C'est ainsi qu'un Homme-Dieu, qui avait subi volontairement la mort pour le rachat du genre humain, devait ressus il devait se montrer après sa résur

citer ;

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