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garder son tombeau. Ce tombeau était taillé dans le roc une seule pierre en fermait l'entrée ; cette pierre était donc d'une grosseur énorme, et l'Evangile en fait la remarque. Le sceau des Princes des Prêtres avait été mis sur cette pierre. Il fallait donc passer au travers des soldats, rompre le sceau, renverser la pierre, entrer dans le tombeau, en sortir avec le corps de J. C., et tout cela à la hâte. Or je demande encore une fois, si tous ces mouvemens peuvent se faire sans bruit, et sans un bruit capable d'éveiller des hommes qui dorment d'un sommeil ordinaire et naturel?

Il est donc démontré, mon cher Théotime, que le corps de J. C. ne fut pas enlevé par ses Disciples du sépulcre où on l'avait mis; et comme, à raison des circonstances, il est absolument nécessaire qu'il ait été enlevé, ou que J. C. soit ressuscité, il est démontré que Jesus-Christ est ressuscité.

Cet événement, à jamais mémorable, montre avec éclat, mon cher Théotime, que, bien loin que la prudence humaine puisse quelque chose contre Dieu, Dieu au contraire peut tout contre la prudence humaine; puisqu'il fait servir, quand il veut, à l'accomplissement de ses desseins, tous les artifices et toutes les ruses que la prudence humaine met en œuvre pour les faire échouer. Si les Princes des Prêtres

n'eussent pas fait garder avec des soins extrêmes le sépulcre où le corps de J. C. avait été déposé, nous ne serions pas aussi assurés que nous le sommes de la résurrection de cet Homme-Dieu. On pourrait toujours nous dire que peut-être le corps de J. C. a été enlevé par ses Disciples. Mais le sépulcre où J. C. avait été déposé, ayant été gardé par des soldats Romains jusqu'au troisième jour après sa mort, et le corps de Jesus-Christ ne s'étant plus trouvé dans ce sépulcre dès le matin du troisième jour, il est évident qu'il en était sorti par une glorieuse résurrection.

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La Résurrection de Jesus-Christ démontrée par le témoignage que les Apôtres en rendirent, d'abord aux Juifs, et ensuite à toutes les Nations.

CINQUANTE jours après la résurrection de Jesus-Christ, les Apôtres, et plusieurs autres Disciples, qui s'étaient tenus cachés dans Jérusalem jusqu'à ce jour-là, sortirent de leur retraite; et ayant paru en public, ils déclarèrent hautement que Jesus-Christ était ressuscité.

C'est sur cette grande et étonnante démarche des Apôtres, et sur les suites qu'elle eut, que je vais maintenant

raisonner, mon cher Théotime; elle m'ouvre un vaste champ aux réflexions les plus intéressantes; et je suis assuré que vous m'écouterez avec un plaisir extrême, si, aidé de la grace de Dieu, je suis assez heureux pour bien rendre ce que je conçois, et ce que je sens là-dessus. Mais, avant que j'entre en matière, il est nécessaire que nous lisions ensemble les cinq premiers chapitres du livre des Actes des Apôtres. Vous lirez, en votre particulier, le reste de ce Livre admirable.

Lisez les cinq premiers chapitres des Actes des Apôtres. Le contenu des cinq chapitres que nous venons de lire, se réduit aux points suivans savoir que Jesus-Christ étant ressuscité, se montra plusieurs fois à ses Disciples, dans l'espace de quarante jours, et qu'il les convainquit, par des preuves de tout genre, de la vérité de sa résurrection; que le quarantième jour après sa résurrection, il monta au Ciel en leur présence et à leur vue, après leur avoir promis qu'il leur enverrait bientôt le Saint-Esprit ; qu'en effet, dix jours après l'ascension de JesusChrist au Ciel, les Apôtres, et avec eux plusieurs autres Disciples, reçurent le St. Esprit, et furent tout d'un coup changés en d'autres hommes. On célébrait alors à Jérusalem la fête de la Pentecôte, qui était une des grandes solennités du peuple

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juif, et la ville était pleine de Juifs étrangers, qui s'y étaient rendus de toutes les parties du monde connu. Ce jour-là même, les Apôtres, ayant S. Pierre à leur tête, et suivis des autres Disciples, se présentèrent en public tous ensemble, et tous avec la même intrépidité. Une grande foule de monde s'assemble autour d'eux, attirée par la nouveauté du spectacle. S. Pierre prend la parole au nom de tous les Disciples, déclare aux Juifs que J. C., qu'ils ont fait condamner à mort par PoncePilate, est ressuscité; que lui, et tous ceux qu'ils voient avec lui, sont témoins de cette résurrection; qu'ils ont vu JesusChrist, l'ont entendu, ont bu et mangé avec lui; qu'il est monté au Ciel en leur présence; que c'est ce même Jesus-Christ qui est le Messie promis de Dieu à Abraham et aux autres Patriarches; que le peuple d'Israël ne doit point en attendre un autre ; et qu'enfin la rémission des péchés et le salut éternel ne peuvent être obtenus que par J. C., unique Sauveur du monde. Saint Pierre et les autres Apôtres firent une multitude de miracles à la vue de tout Jérusalem, et au nom de JesusChrist même, pour prouver sa résurrection. Ils convertirent beaucoup de Juifs et entr'autres un grand nombre de Prêtres, qui reconnurent Jesus Christ pour le Messie. Les Princes des Prêtres, et les

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Sénateurs du peuple juif, n'oublièrent rien pour fermer la bouche aux Apôtres; mais tout fut inutile. Les Apôtres continuèrent à publier la résurrection de Jesus-Christ, avec la même intrépidité que la première fois ils ne s'étonnèrent ni des défenses ni des menaces qu'on leur fit, ni des persécutions qu'on leur suscita, ni des peines qu'on leur infligea. De Jérusalem, ils se répandirent bientôt dans le reste de la Judée, et de la Judée dans tout l'univers, et quoique par-tout persécutés à outrance, ils firent par-tout de grandes conquêtes à Jesus Christ; et avant qu'ils mourussent, le Christianisme formait déjà une société immense.

Vous voyez par vous-même, mon cher Théotime, que si le récit de Saint Luc auteur du livre des Actes des Apôtres, est fidelle, il est évident que Jesus-Christ est ressuscité. Celui que tant de miracles si grands et si inouis jusqu'alors, opérés dans un très-petit espace de temps, et comme tous à-la-fois, pour attester la résurrection de Jesus-Christ, ne convaincraient pas de la vérité de cette résurrection, ne mériterait pas de le nom porter d'homme, du moins si, pour être homme, il est nécessaire d'avoir la raison en partage.

Pour nier la résurrection de JesusChrist, il faut donc s'inscrire en faux contre la narration du livre des Actes des Apôtres,

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