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et par un esprit d'indocilité et d'orgueil. Ainsi, tout ce qui arrive de là, c'est que par les choses même qu'on fait pour son avancement spirituel et pour se rendre plus agréable à Dieu, on parvient à s'éloigner davantage de la perfection, et à déplaire davantage à Dieu et à ses supérieurs. C'est une chose dangereuse d'avoir affaire à un cheval fort en bouche; car comme il n'obéit point au mors, on ne saurait en être maître, et il est capable d'emporter son homme à out moment et de le jeter dans un précipice. Il faut qu'un cheval, pour être bon, ait la bouche bonne, qu'il porte bien son mors, et qu'il obéisse bien à la main. Il en est de même d'un religieux; il faut qu'il ait l'esprit souple et aisé à gouverner, qu'il ne résiste point au frein de l'obéissance, et qu'il se laisse conduire comme on veut.

Nous lisons dans l'Histoire ecclésiastique, que saint Siméon Stylite ayant choisi sa retraite sur une colonne haute de quarante coudées, y pratiqua longtemps une pénitence qui, jusque-là, n'avait point eu d'exemple. Il demeurait continuellement exposé à toutes les injures et à toutes les rigueurs du temps; il passait tous les carêmes sans boire et sans manger, et il ajoutait tant d'autres austérités à celles-là, que quelques-uns ne pouvant s'imaginer qu'un homme fût capable de résister à une pénitenoe si prodigieuse, doutaient que ce fut véritablement un homme. Plusieurs saints Pères du désert, entendant parler d'un genre de vie si nouveau et si étrange, s'assemblèrent pour consulter ce qu'ils avaient à faire sur ce sujet, et le résultat de leur assemblée fut qu'on lui enverrait quelqu'un de leur part, avec ordre de lui dire ces paroles Quel nouveau genre de vie est-ce que vous nenez? Pourquoi, quittant la voie que les Saints nous ont marquée, avez-vous pris un chemin si étrange, et qui n'a encore été frayé de personne? Les Pères du désert se sont assemblés et vous commandent de descendre sur-le-champ du lieu où vous êtes, et de suivre la route de tous les autres solitaires, sans vous distinguer davantage par des singularités. Ils avaient, au reste, donné ordre que s'il refusait de descendre et d'obéir, on l'y contraignft par force, mais que s'il témoignait vouloir obéir, et qu'il se mît en devoir de descendre de sa colonne, on lui déclarât en leur nom qu'ils lui permettaient d'y demeurer, et de continuer dans ce genre de vie si nouveau et si austère, parce que son obéissance marquait assez que c'était Dieu qui le conduisait dans la voie qu'il avait prise. Celui qu'ils avaient chargé de ces ordres va trouver le saint, lui expose sa commission, et à peine eut-il achevé de lui dire que les Pères du désert lui ordonnaient de descendre de sa colonne, que le saint s'était déjà mis en état d'obéir et de descendre. Alors cet homme voyant une si grande soumission, exécute le second ordre qui lui avait été donné, et dit au serviteur de Dieu : Prenez courage, mon père, et continuez généralement dans le genre de vie que vous avez embrassé : c'est

Dieu qui vous y a appelé, votre obéissance le montre, et c'est le sentiment de tous les Pères du désert. Remarquons ici, d'un côté, la grande obéissance du saint, et son extrême détachement à l'égard d'une chose si sainte et qu'il croyait procéder de Dieu; et, de l'autre, quelle estime les anciens Pères faisaient de l'obéissance et de la soumission, puisqu'ils crurent qu'il ne fallait point d'autre marque pour connaître si l'esprit de Dieu le conduisait, et qu'au contraire, ils jugèrent que s'il n'obéissait pas, il n'en fallait pas davantage pour conclure que sa vocation n'était pas de Dieu.

Un des principaux moyens pour acquérir la perfection de l'obéissance, ou, pour mieux dire, le principal et le plus propre, est d'envisager Dieu même dans la personne de son supérieur, et de s'imaginer que c'est Dieu qui nous commande, et que c'est à lui et non pas aux hommes que nous obéissons. Ce moyen nous est extrêmement recommandé recommandé par l'Apôtre, qui nous le propose en plusieurs endroits de ses Epitres, et principalement dans celle aux Éphésiens, où, s'adressant aux serviteurs de Dieu, il leur dit Serviteurs, obéissez à vos maîtres selon la chair, avec crainte, avec respect, et dans la simplicité de votre cœur, comme vous obéiriez à Jésus-Christ. Si l'Apôtre ordonne, dit à ce sujet saint Basile, qu'on obéisse aux puissances de la terre comme à Jésus-Christ même, et, qui plus est, à des hommes qui étaient encore dans l'infidélité et dans la corruption du péché: selon que l'ordonne aussi saint Pierre, qui veut qu'on obéisse non-seulement aux mattres qui sont bons et doux, mais encore à ceux qui sont fâcheux et qui vivent dans l'infidélité, à combien plus forte raison les religieux doivent-ils obéir de la même sorte à leurs supérieurs spirituels, qui ne souhaitent autre chose d'eux que l'accomplissement de la volonté de Dieu ? C'est pourquoi le même saint Paul ajoute aussitôt Que ce ne soit pas seulement en les servant, lorsqu'ils vous voient, et comme pour plaire aux hommes, mais que ce soit en en faisant la volonté de Dieu de tout votre cœur, comme serviteurs de Jésus-Christ, et en servant volontiers, comme si c'était le Seigneur, et non pas les hommes que vous servissiez. Nous ne devons plus regarder l'homme dans la personne du supérieur qui nous commande, nous ne devons regarder que Dieu; en effet, nous ne sommes point entrés dans la religion pour servir les hommes, mais pour servir Dieu, et ce n'est plus avec des hommes que nous y vivons, mais avec Dieu même, puisque notre yie y est crucifiée avec JésusChrist. Tout ce que vous ferez, dit l'Apôtre en un autre endroit, faites-le de bon cœur, comme le faisant pour le Seigneur et non pour les hommes, et comme étant assurés que vous en recevrez la récompense du Seigneur.

Saint Ignace, appuyé sur celle doctrine insiste fort sur ce moyen dans ses Constitutions, et nous le recommande souvent. « II est très à propos et très-nécessaire, dit-il en un endroit, de s'abandonner à une obéis

la vertu d'obéissance, sans laquelle il perdra son temps et sa peine, et emploiera en vain toutes sortes d'industries pour les conduire à la perfection. Il aura beau conseiller, ordonner, exhorter, instruire; si le pénitent n'obéit pas, il ne fera aucun progrès, même avec la meilleure direction. Or, il y a deux moyens d'obtenir l'obéissance: premièrement, il faut s'attacher fortement à inspirer au pénitent une grande estime et un ardent amour pour cette vertu car il est impossible d'obtenir la possession d'aucune vertu, si la volonté ne se résout efficacement à chercher à y parvenir. Dans ce but, le directeur fera sentir tous les avantages de cette vertu, et la proposera pour sujet de méditation: car, les réflexions apportent cette lumière qui inspire à la volonté l'amour de la vertu et le désir de l'acquérir. Secondement, il faut que le disciple s'exerce constamment dans l'obéissance, puisqu'il n'y a pas d'autre moyen d'acquérir l'habitude uned' vertu quelconque que par le fréquent exercice des actes qui lui sont propres ; et quant à la vertu dont il est ici question, il est évident que celui qui s'accoutume à suivre sa volonté propre n'obtiendra point la facilité de se soumettre à la volonté d'autrui. C'est pourquoi qu'en toutes choses, autant que possible, il l'assujétisse à ses conseils, et non-seulement pour l'usage des sacrements, mais aussi pour les exercices de pénitence, les mortifications, les méditations et pour les autres œuvres extérieures, même indifférentes. Il faut donc briser la volonté du pénitent, en lui refusant certaines choses quoique permises, comme les communions, les pénitences, ou d'autres exercices de piété pour lesquelles il a plus d'inclination et cela uniquement pour que sa volonté s'assouplisse et se reconnaisse sous la dépendance d'une autre volonté. Sainte Thérèse, parlant d'ellemême, rapporte qu'elle avait eu autrefois un directeur qui travaillait particulièrement à briser sa volonté, et qu'elle en avait excessivement souffert; puis, eile ajoute que ce directeur lui avait plus servi que tous les autres. Le démon qui connaissait mieux qu'elle combien ce directeur lui était utile, la poussait souvent à le quitter. Mais lorsqu'elle s'attachait à ces suggestions du démon, elle sentait intérieurement la grâce divine lui faire d'amers reproches et lui représenter l'avantage d'avoir un tel directeur.

sance entière, reconnaissant que le supérieur, quel qu'il puisse être, tient la place. de Jésus-Christ même. Il est très-nécessaire, dit-il ailleurs, d'obéir non-seulement au supérieur général de la Compagnie, ou au supérieur particulier de chaque maison, mais aussi à tous ceux qui ont autorité de lui, et de s'accoutumer à regarder dans l'obéissance, non pas la personne du supérieur à qui on obéit, mais la personne de JésusChrist, pour l'amour de qui on obéit, et à qui tout le monde doit obéir. » Il établit la nême chose pour fondement, dans la sixième partie des Constitutions, où il traite plus expressément de l'obéissance; et il dit que si l'on veut acquérir la perfection de cette vertu, il faut avoir continuellement devant les yeux celui pour l'amour duquel on obéit, qui est Dieu lui-même, notre Créateur et notre Sauveur. L'efficacité de ce moyen pourra très-bien se connaître par la supposition suivante. Si Jésus-Christ lui-même Vous apparaissait et vous commandait de faire telle ou telle chose, avec quelle promptitude, avec quelle joie, avec quelle soumission d'esprit et d'entendement ne vous porteriez-vous point à obéir? il ne vous viendrait pas la moindre pensée de juger de ce qu'il vous commanderait; pas le moindre doute si ce serait une chose juste ou non; mais vous vous porteriez aveuglément à l'exécuter, par cette seule raison qui est au-dessus de toute autre raison: c'est Dieu qui me le commande, c'est Dieu qui le veut, c'est ce qu'il y a par conséquent de meilleur. Vous vous estimeriez même heureux que Dieu voulût se servir de vous; et plus ce qu'il vous commanderaii serait pénible, plus vous le tiendriez à grâce, Or, voilà précisément le moyen que nous vous proposons. Saint Basile le propose de même dans ses constitutions; et afin de nous en donner toute l'estime qu'il mérite: ce n'est pas, dit-il, de moi-même que je m'avance de faire cette comparaison; c'est sur la foi et sur l'autorité de Jésus-Christ, qui dit celui qui vous écoule m'écoute; c'est-à-dire celui qui vous obéit, c'est à moi-même qu'il obéit. Tous les saints interprètent ainsi ces paroles, et ils disent qu'elles ne doivent pas seulement s'entendre des apôtres, mais de tous les supérieurs spirituels; et cette doctrine était tellement reçue parmi les anciens Pères du désert, qu'ils regardaient les commandements de leurs supérieurs comme des commandements de Dieu même. Ils ne s'attachaient point à regarder l'homme dans la personne de leur supérieur; mais ils regardaient Dieu dont il occupait la place; et c'est ce que Jésus-Christ nous recommande expressément, quand il dit: Les scribes et les pharisiens sont assis sur la chaire de Moïse. Observez donc tout ce qu'ils vous diront et faites-le; mais gardez-vous bien. de faire ce qu'ils font. (RODRIG., Perf. ch.) AVIS PRATIQUES TOUCHANT LA VERTU d'oBÉISSANCE. I. Le directeur doit s'appliquer avec le plus grand soin à implanter profondément dans le cœur de ses disciples

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II. Il ne faut pas oublier, cependant, qu'en mortifiant et en brisant ainsi la volonté on ne doit agir qu'avec prudence et modération; autrement il en résulterait plus de mal que de bien. C'est pourquoi le directeur se gardera de prescrire des choses impossibles. Il se gardera même d'imposer des choses trop audessus des forces corporelles ou spirituelles du pénitent autrement ce ne serait pas briser, assouplir sa volonté, mais le jeter dans de profondes angoisses. Il faut examiner, peser avec soin les progrès qu'il fera dans les voies spirituelles, et, en proportion de ces progrès, s'opposer à ses inclinations, lui

dans les personnes spirituelles. C'est pourquoi, si elles doivent se vaincre elles-mêmes, il vaut certainement mieux qu'elles le fassent avec la paix de l'âme et sans inquiétude.

imposer e joug de la mortification. En un mot, pour que la direction d'un pénitent puisse obtenir un heureux résultat, il faut commencer par examiner quelles sont ses forces, ce que ses épaules refusent ou sont capables de porter.

III. Outre la modération, le directeur a besoin d'un sage discernement pour le choix des mortifications qu'il doit imposer au pénitent dont il veut mortifier la volonté. C'est pourquoi, s'il lui prescrit quelque chose de contraire à ses inclinations, il doit agir de manière à ne lui pas faire connaître son intention. Nous parlons ainsi, parce qu'il n'est pas rare de rencontrer certaines personnes, et surtout des femmes, qui, si elles s'aperçoivent que le directeur s'applique à les exercer à la mortification, ne retirent de là qu'une vaine complaisance en elles-mêmes, au lieu de devenir plus humbles, parce qu'elles voient en cela une preuve que le directeur a une haute idée de leur avancement spirituel; de sorte que la mortification. dégénère enfin en vanité; ce qui n'arrive pas, si pour leur imposer une mortification on attend quelque occasion où elles ont fait une faute, car alors elles s'imaginent qu'elles ont mérité cette mortification. Il faut, en outre, s'abstenir de paroles dures, vives et humiliantes, à moins qu'on n'ait à traiter avec une personne de telle vertu qu'elle peut supporter toute sorte d'épreuves; car de telles paroles ne produisent point ordinairement la tranquillité de l'âme, même

IV. Que le directeur ait recours à la sainte obéissance pour discerner les qualités des esprits, surtout à l'égard des personnes qui se livrent à des mortifications extraordinaires, ou qui reçoivent de Dieu des faveurs particulières, comme visions, extases, révélations. L'obéissance, plus que toute autre vertu, fera facilement connaître si l'esprit du pénitent est droit et sincère, ou s'il est faux et déguisé. Et la raison en est évidente: toute la perfection ou l'imperfection de la vie spirituelle a sa source dans la volonté, puisque toutes nos actions intérieures et extérieures, si elles sont bonnes, tirent leur éclat et leur beauté de la volonté qui leur donne le lustre de la vertu, et, si elles sont mauvaises, reçoivent de la volonté encore le voile qui couvre l'ignominie du vice. Car comment une volonté indocile, intraitable, inflexible, et que l'obéissance n'a point encore soumise à Dieu et aux supérieurs, pourrait-elle devenir le temple du SaintEsprit, le sanctuaire où Dieu vienne habiter pour y fixer sa demeure et y faire ses délices.

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REMIER AVERTISSEMENT.

Ils se conserveront saints pour leur Dieu et ils ne souilleront point son nom; car ils présentent l'encens du Seigneur, et ils offrent le pain de leur Dieu : c'est pourquoi ils seront saints. (Levit. xx1, 6.)

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DEUXIÈME AVERTISSEMENT.

Vous serez parfaits et sans tache (Deut. XVIII.)

Par la science

divine,

ecclésiastique,
civile.

Servez d'exemple aux fidèles. (1 Timoth. iv.)

Comme vous avez rejeté la science, je vous rejetterai, pour que vous n'exerciez point les fonctions du sacerdoce (Ose iv, 6.)

Par la prudence

dans les conseils,

dans les jugements,

dans les commandements.

Le chef sans prudence fera périr beaucoup de monde. (Prov. xxvIII.)

Par la modestie

et la gravité

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dans les vêtements,

dans les discours,

dans les mœurs.

L'habillement d'un homme, son sourire et sa démarche le font connaître. (Eccli. XIX.)

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{

dans les richesses,

dans les festins,

dans les consolations.

Ne laissez pas appesantir votre cœur par la débauche et l'ivrognerie, ni par les soucis de cette vie. (Luc. xxi.)

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Gardez-vous vous-mêmes, ainsi que votre àme, avec sollicitude (Deut. iv.)

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Celui qui me suit, ne marche pas dans les ténèbres. (Joan., vIII.)

Celui qui vous écoute, m'écoute celui qui vous mévrise, me méprise. (Luc., x.)

TROISIÈME AVERTISSEMENT.

Soyez purs, vous qui portez les vases du Seigneur. (Isa. LII.)

Que vos prêtres soient revêtus de justice. (Ps. cxxxi.)

Rappelez-vous qu'il y a dans, vos fonctions

une dignité

une admirable
puissance

une stricte obligation
de vous appliquer à

redoutable aux anges;

plus élevée que la dignite royale;
vénérable pour tous.

sur le corps et le sang du Fils de Dieu
sur la rémission des péchés;

sur les esprits célestes et infernaux.

la pureté angélique,

la ferveur séraphique,

aux progrès dans la vertu.

l'interprète et l'ambassadeur de Dieu, celui qui promulgue ses decrets éternels; le prêtre éternel, immolant et offrant en sacrifice le Fils du Père

Par elles, vous êtes devenu (éternel:

Prenez donc garde de devenir

le médiateur entre Dieu et les hommes, par l'offrande du sacrifice du pain et des prières des fidèles;

le dispensateur des célestes mystère.

contempteur des choses sacrées;

peu soumis à l'autorité du Souverain Pontife,
sectateur d'une doctrine périlleuse ou douteuse;

fâcheux et désagréable, ou trop large et trop faible pour les pénitents; avare,—immonde, —impudique,—enclin au vin,—avide d'un gain honteux. (I Tim. ш; Tit. 1.)

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Vous serez mon peuple saint, parce que je suis saint, moi qui suis le Seigneur, et que je vous ai séparés de tous les autres peuples, afin que vous fussiez à moi, (Levit. xx, 26.)

QUATRIÈME AVERTISSEMENT.

Je vous conjure de vous conduire d'une manière qui soit digne de l'état auquel vous êtes appelés. (Eph. iv, 1.)

la crainte { de Dieu.

l'amour

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OBLIGATIONS D'UN RELIGIEUX. peut-être n'a mieux que Louis de Blois retracé les obligations du religieux. Nous laisserons parler le pieux auteur en conservant son langage d'une admirable simplicité. Son opuscule intitulé: Le directeur des ames religieuses, est dédié à Odon, l'un de ses amis.

vocale,

mentale,

d'examen de conscience

des sacrements.

Dieu,

la bienheureuse vierge Marie
les saints.

dans les affaires,

dans les conversations,

dans les consolations.

« I. Vous me demandez, mon cher Odon, un ouvrage de piété qui, comme un miroir fidèle, vous représente vous-même à vos yeux, avec tout ce que vous pouvez avoir de bon ou de mauvais. Je vous avoue que votre prière me surprend. Sans doute yous ne me connaissez pas, quand vous exigez une chose toute spirituelle d'un homme terrestre et charnel. Je ne veux pourtant pas qu'on puisse m'accuser d'avoir regardé avec indifférence ou avec trop peu d'égard une demande aussi édifiante que la vôtre. Je me rends donc à vos instances, et je vous envoie un petit recueil de maximes spirituelles. Ma pauvreté ne me permet pas de vous faire un plus riche présent. Recevez celui-ci tel qu'il est. Il vous servira au moins comme d'une ébauche pour entrevoir ce que vous êtes, ce que vous n'êtes pas encore et ce que Vous devez être.

« II. Je vous exhorte d'abord à vous rappeler souvent et sérieusement le motif qui vous a fait entrer en religion. C'est afin de mourir au monde et à vous-même, c'est afin de ne vivre que pour Dieu seul. Voilà tout ce que vous vous êtes proposé en renonçant au siècle; il faut donc en venir à bout, quoi qu'il vous en coûte. Pour cela, mon cher frère, apprenez à mépriser tout ce qu'il y a d'objets sensibles sur la terre, accoutumez-vous à rompre votre volonté par de généreux efforts, à vous renoncer vous-même par un saint abandon de tout ce que vous

faire un bon emploi du temps;
sanctifier les jours de fête ;

remplir chaque jour des exercices de piété.

avez de plus cher, à détruire vos passions et vos mauvaises inclinations par la mortification chrétienne. Travaillez à fixer les pensées vagues qui dissipent l'esprit, et affermissez-vous contre les dégoûts et les ennuis qui abattent le cœur. Telle doit être votre Occupation tous les jours et tous les moments de votre vie. J'avoue que c'est une guerre difficile à soutenir, mais elle sera suivie d'une couronne de gloire; c'est un état de souffrances et de peines, mais il est accompagné des plus précieux avantages. Evitez surtout l'indolence et le relâchement, et soyez exact, vigilant, attentif, ferme, intrépide dans les combats qu'il vous faudra livrer à vous-même. Allez-y, pour ainsi dire, à corps perdu, et ne vous épargnez point par une délicatesse mal entendue. Dieu le demande, et la sainteté de votre état l'exige. Vous portez le nom de religieux, il s'agit de l'être en effet, et d'en remplir les obligations, d'en combattre le vice et de le chasser de votre âme, d'être enfin toujours en garde contre le déréglement de la nature, les saillies de l'humeur, les plaisirs des sens et les attraits de la volupté.

« III. Comprenez bien ce que je vous dis. Si vous permettez à l'orgueil, à la vanité, à une secrète complaisance de vous-même de prendre l'ascendant sur votre raison; si vous suivez votre propre sens dans votre conduite, si vous regardez avec mépris ce qui est bas et petit aux yeux des hommes, vous n'êtes pas vraiment religieux.

« Si vous ne réprimez l'envie, la haine, les amertumes du cœur, les mouvements d'indignation; si vous n'avez soin d'écarter les défiances, les soupçons injustes, les jugements téméraires, les plaintes puériles, et à plus forte raison les murmures qui sentent la révolte, vous n'êtes pas religieux. Si, dans un différend qui s'élève entre un de

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