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comme un axiome, cette proposition que la Bible ne donne aucune direction sur ce point, tandis que, comme c'est l'un de ceux où ses directions sont le plus nécessaires, c'est aussi l'un de ceux où elles sont le plus précises. Comment effectivement pourrait-on concevoir que notre Seigneur n'eût donné aucune règle pour la marche de son Eglise, de cette Eglise qu'Il a rachetée par son propre sang, et qu'Il s'est formée pour être son corps et sa gloire éternellement? Mais il est certain

que, lorsqu'on ouvre la Bible avec le préjugé qu'on n'y trouvera rien, on n'y trouve effectivement rien; car on ne peut y lire qu'avec l'œil de la foi. Il est certain encore que, lorsqu'on commence par donner à l'Eglise une forme tout humaine, et qu'on ne cherche ensuite dans la Bible que des choses qui puissent cadrer avec cette forme, on n'y trouve rien non plus. On a eu, sur ce point, le tort de vouloir absolument une forme, et de conclure de ce que la Bible n'en donne aucune, non qu'il n'en faut point, mais que l'homme a, au contraire, toute liberté pour la déterminer; on a eu le tort de partir d'un ensemble tout donné, au lieu de commencer par le laisser de côté; on a eu le grand tort de vouloir marcher sans cet œil qui est la lampe du corps (Matth. VI, 22), et sans Celui qui est la lumière du monde (Jean VIII, 12).

M, Baumaine. Mais exposez-moi, je vous prie, ce que l'Ecriture nous enseigne sur cette matière ; je vous écouterai avec d'autant plus d'attention que je dois avouer que je n'ai jamais étudié cette partie.

M. Vermont. Vous êtes comme la plupart de ceux qui ont été élevés dans l'Eglise nationale; c'est au point qu'on serait quelquefois tenté de croire qu'on y évite exprès ces questions. Ce que l'Ecriture nous enseigne sur

ce point est cependant, en général, d'une intelligence facile pour ceux qui la lisent sans prévention, et en priant Dieu de leur ouvrir les yeux. Et l'on ne comprend réellement pas pourquoi, lorsque Dieu a Lui-même formé son Eglise, et son service dans cette Eglise, les hommes ont cru devoir l'organiser, et ont cru pouvoir le mieux organiser, au moyen de leurs lois et de leurs règlements ecclésiastiques.

Vous savez que notre Seigneur nous a dit: Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation du siècle (Matth. XXVIII, 20). Mais pendant qu'Il est au ciel, assis à la droite de son Père, son Saint-Esprit le remplace sur la terre auprès des siens; car Il leur a dit aussi : Je ne vous laisserai point orphelins (Jean XIV, 18); le Père vous donnera un autre Consolateur, l'Esprit de la vérité ( Jean XIV, 16, 17); or, Lui et le SaintEsprit sont un (1 Jean V, 7).

L'Eglise, comme vous le savez encore, se compose de la réunion de tous les enfants de Dieu, lesquels, en cette qualité, sont un seul corps en Christ, et, chacun en particulier, membres les uns des autres (Rom. XII, 5). Or ce corps est le corps de Christ (4 Cor. XII, 27; Eph. I, 23), et Lui-même est la tête du corps (Col. I, 18).

Cela étant, l'Eglise ne peut évidemment avoir d'autre chef que Lui. Comme le corps tout entier est dirigé par la tête, de même l'Eglise tout entière, jusque dans ses moindres parties, doit être dirigée et gouvernée par Christ, et ne doit être gouvernée que par Christ. C'est à Lui, et à Lui seul, qu'elle doit s'en remettre pour désigner ceux qui rempliront quelque fonction dans son sein, et pour leur dire ce qu'ils auront à faire; c'est de Lui seul qu'ils relèvent, et à Lui seul qu'ils auront à rendre compte (1 Cor. IV, 4).

Aussi, a-t-il positivement annoncé qu'Il donnera à son Eglise, jusqu'à la fin, tout ce qui lui est nécessaire pour son édification et son administration. Il y a diversité de GRACES, mais le même Esprit; il y a diversité de services, et le même Seigneur; et il y a diversité d'opérations, mais c'est le même Dieu qui opère toutes choses en tous. Or, à chacun est DONNÉE la manifestation de l'Esprit pour l'avantage commun; car à l'un, par l'Esprit, est DONNÉE une parole de sagesse, et à un autre de la foi par le même Esprit, et à un autre des grâces de guérisons par le même Esprit, et à un autre des opérations d'actes de puissance, et à un autre une prophétie, et à un autre des discernements d'esprits, et à un autre diverses sortes de langues. Or, toutes ces choses, c'est le seul et même Esprit qui les opère, distribuant SES GRACES à chacun en particulier selon qu'Il le veut (1 Cor. XII, 4-11). Dieu a PLACE dans l'assemblée premièrement des envoyés, secondement des prophètes, en troisième lieu des docteurs, ensuite des actes de puissance, puis des grâces de guérisons, des secours, des administrations, diverses sortes de langues (1 Cor. XII, 28). Et ailleurs: A chacun de nous la grâce a été DONNÉE selon la mesure du DON de Christ; c'est pourquoi il dit : Etant monté en haut Il a emmené la captivité captive, et Il a DONNÉ DES DONS aux hommes. Et c'est Lui qui a DONNÉ les uns comme envoyés, d'autres comme prophètes, d'autres comme évangélistes, d'autres comme bergers et docteurs, pour la restauration des saints, pour l'œuvre du ministère, pour l'édification du corps de Christ (Eph. IV, 7, 8, 11, 12).

Voilà donc l'œuvre du ministère, voilà l'édification du corps de Christ, voilà ce qu'on peut appeler l'administration ou le gouvernement de l'Eglise. C'est donc

Dieu Lui-même qui détermine en quoi doivent consister, dans cette Eglise, les divers services ou ministères, et qui choisit et établit ensuite, dans chaque cas, et à chaque moment, ceux de ses enfants à qui Il veut bien confier l'un ou l'autre de ces ministères. Aussi, St.Paul écrit-il aux Ephésiens qu'il a été fait serviteur de l'Evangile selon le don de la grâce de Dieu (Eph. III, 7), et à Timothée que c'est Jésus-Christ qui l'a établi pour le ministère (1 Tim. I, 12).

Comme chaque membre du corps a, outre la qualité générale de membre du corps, encore quelque fonction spéciale plus ou moins importante et plus ou moins vitale à remplir dans ce corps, de même chaque chrétien a donc, outre sa qualité de chrétien et de membre du corps de Christ, encore quelque fonction plus ou moins importante à remplir pour l'édification ou la conservation de ce corps (Rom. XII, 4, 5; 1 Cor. XII, 12-27). Et cette dispensation toute spéciale du Saint-Esprit est appelée un don (Eph. IV, 7; 2 Tim. I, 6; 1 Pierre IV, 10), une grâce (Rom. XII, 6; 1 Cor. XII, 4), ou un don de la grâce (Eph. III, 7).

Il n'y a, dans tout cela, rien de ce que le monde appelle une organisation, c'est-à-dire une organisation extérieure et matérielle; mais il y a une organisation spirituelle, la seule qui doive exister dans les choses spirituelles, la seule qui marche par l'Esprit, et qui ne puisse marcher que par l'Esprit. Aussi, dès le moment où l'Esprit de Dieu se retirerait du milieu de nous, et ôterait ainsi au corps sa nourriture et son principe de vie, toute cette organisation s'évanouirait comme un corps qu'on priverait du sang qui soutient sa vie; et c'est précisément là ce qu'il faut.

M. Baumaine. Mais vous n'avez parlé ni des évêques, ni des anciens, ni des diacres.

M. Vermont. Quoique la Bible se serve de deux termes différents pour désigner les évéques ou surveillants, et les anciens ou vieillards, ces deux termes paraissent employés indistinctement pour désigner la même fonction (Act. XX, 17 et 28; Tite I, 5 et 7). Quant aux diacres ou serviteurs [ il y avait aussi des diaconesses ou servantes (1 Tim. III, 11; Rom. XVI, 1).], le terme dont l'Ecriture se sert pour désigner leurs personnes ou leurs fonctions est employé dans divers sens. Très-souvent il marque une aptitude ou vocation particulière qui était évidemment un don de Dieu, semblable à ceux dont je viens de vous parler (pour serviteur voyez 4 Cor. III, 5; 2 Cor. VI, 4; Col. I, 7; 1 Tim. IV, 6; Eph. III, 7; Col. I, 23; pour service voyez Hébr. I, 14; Rom. XII, 7; 2 Tim. IV, 5; Col. IV, 17; Eph. IV, 12). Mais d'autres fois il marque une fonction particulière que certaines personnes remplissaient dans l'Eglise (Phil. I, 4; Rom. XVI, 1), fonction qui est distinguée de services d'un autre genre (Act. VI, 1-4), et qui paraît être de même nature que celle des anciens ou surveillants (Phil. I, 4; 1 Tim. III, 1-13).

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Si vous me demandiez maintenant en quoi consistaient les fonctions de ces surveillants, de ces serviteurs et de ces servantes, et quelle était la différence entre ces fonctions et les dons spéciaux dont je vous ai parlé, l'incertitude dans laquelle nous sommes aujourd'hui sur la véritable signification de quelques-uns des mots qu'emploie l'Ecriture en parlant de ces fonctions ne me permettrait pas de vous répondre avec la précision que vous désireriez peut-être. Nous savons que les surveillants avaient à exercer une certaine surveillance, et que les serviteurs avaient à rendre certains services, et la manière dont l'Ecriture parle de ces surveillants et

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