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Mariage.

Baptême. Admission à la cène. Dimanche et fêtes religieuses.

M. Baumaine continua effectivement à fréquenter les réunions qui avaient lieu chez M. Vermont, et, à mesure qu'il avançait dans cette voie, il se faisait mieux aux choses qui d'abord l'avaient choqué le plus, et celles qu'il avait d'abord voulu comprendre par la raison lui paraissaient plus simples quand il essayait de les saisir par la foi. Cependant, telle est la tenacité du vieil homme, telle est la force de ces préjugés que nous avons, pour ainsi dire, sucés avec le lait, que même l'étude de la Bible et la prière ne réussissent pas toujours à les dissiper chez lui. D'un autre côté, il y avait beaucoup de choses qu'il avait été accoutumé à voir dans l'Eglise nationale, et qu'il ne retrouvait pas dans les réunions chez M. Vermont; et cependant ces réunions se proposaient de réaliser, autant que cela nous est encore possible, tout ce que l'Ecriture nous enseigne sur le caractère et la marche des Eglises. On conçoit que, sur ces divers points, ce qu'il voyait ne suffisait pas pour l'éclairer sur ce qu'il ne voyait pas, et que, quelquefois encore, il devait avoir recours à M. Vermont. Nous allons essayer de donner ici le résumé de quelques entretiens qu'il eut avec lui dans ce but.

Au fond, dit-il un jour à M. Vermont, de quelles

-Est-ce que

personnes se composent vos assemblées? chacun peut s'y présenter, quelles que soient ses opinions, et sans avoir besoin d'aucune admission ou introduction quelconque, ou faut-il une formalité de ce genre, et n'admettez-vous alors que ceux qui s'y soumettent? M. Vermont. Veuillez vous souvenir que, pour vous y admettre, on ne vous a fait subir aucun examen, qu'on ne vous a demandé aucune profession de foi, et, en particulier, qu'on ne vous a pas fait promettre de sortir de l'Eglise nationale. Mais il est vrai aussi que, si je ne vous avais pas connu comme chrétien, je ne vous aurais pas parlé d'y venir. Nos assemblées sont tout simplement des réunions de tous ceux qui invoquent le nom de Christ, de tous les enfants de Dieu. Ils y sont tous appelés, quelles que puissent d'ailleurs être leurs opinions sur des points moins fondamentaux ; nous nous réunissons aussi dans le but de nous éclairer et de nous instruire ensemble sous le regard de Dieu. Voilà pourquoi nous adoptons pour devise le principe le plus large et le plus catholique, dans le bon sens du mot, le principe que St.-Pierre rappela pour terminer une contestation sur un point secondaire, le principe de la réunion de tous ceux qui croient étre sauvés par la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ (Act. XV, 14).

C'est ainsi que nous pouvons être en communion avec tous les enfants de Dieu, quelles que soient d'ailleurs leurs vues particulières sur des points moins fondamentaux ; et comme nos assemblées n'ont aucune organisation particulière, que les dons qui s'y exercent ont tous été donnés pour l'édification du corps entier de Christ, et que nous voyons dans tout chrétien un membre de ce corps de Christ, et dans les dons qu'il peut avoir reçus des grâces qui nous appartiennent aussi comme mem

bres du corps de Christ, tout chrétien, quel qu'il soit, et d'où qu'il vienne, est accueilli dans nos réunions quand il s'y présente comme frère, et fait immédiatement, et sous tous les rapports, partie de l'assemblée.

C'est ainsi que nous cherchons à réaliser, autant qu'il dépend de nous, cette union de tous les enfants de Dieu en un seul corps, cette marche sous un seul Chef, qui, déjà dans ce monde, devrait être extérieure et visible, puisqu'elle devrait instruire le monde et lui être en témoignage : Je ne prie pas seulement pour eux, a dit notre Seigneur, mais aussi pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un, comme toi, Père, es en moi, et moi en toi, afin que eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que tu m'as envoyé (Jean XVII, 20, 24).

M. Baumaine. Et c'est pour réaliser cette union que vous commencez par vous séparer?

M. Vermont. Vous savez bien que nous ne nous séparons pas pour avoir le plaisir de nous séparer, mais par des motifs plus sérieux. L'essentiel est d'être d'accord pour le fond, dût-il en résulter quelque séparation dans la forme; or on semble beaucoup plus tenir à l'union dans la forme qu'à celle dans le fond; on se récrie dès que quelqu'un sort de l'Eglise, tandis qu'on ne voue que peu d'attention aux divergences de fond, quelqu'importantes qu'elles soient, pourvu qu'elles demeurent dans le sein de cette Eglise.

Quant à l'union, ce n'est que sur un terrain neutre qu'on peut avoir quelqu'espoir de la réaliser. Voilà pourquoi nous nous séparons de toute Eglise qui, dans ses conditions d'admission, ajoute quoi que ce soit à la condition de la foi en Christ. On ne pourra réaliser l'union que lorsqu'en renoncera à dire : Moi je suis de Paul, et

moi d'Apollos, et moi de Céphas (1 Cor. I, 12), et qu'on se contentera d'être de Christ; c'est là la seule devise que nous ayons inscrite sur notre étendard.

Pour répondre à tous les reproches d'étroitesse et . d'exclusisme qu'on nous adresse, je vous ferai observer que cette devise est plus large que ne l'est, au fond, celle de la plupart des Eglises; car, pour en être membre, il faut, dans la règle, avoir été baptisé dans leur sein, il faut avoir ratifié dans leur sein le vœu du baptême, il faut approuver leur position et leur organisation, tandis que nous n'exigeons que la foi en Christ et en la présence et l'action de son St.-Esprit au milieu des siens, et que nous n'y joignons aucune de ces conditions négatives ou condamnations qu'on nous prête communément. Si une Eglise est plus large que nous, ce ne peut être qu'en ce que, au moyen de cette largeur, elle admet des gens qui n'ont pas la foi; or il me semble qu'il n'y a pas là pour elle de quoi se glorifier. Il n'y a que l'Eglise qui ne prend pour ralliement que la foi en Christ qui puisse réellement se dire l'Eglise de Christ; toute Eglise qui y ajoute autre chose est, quant à ces adjonctions, une Eglise des hommes, et s'il y a séparation, s'il y a déchirure en ce que des enfants de Dieu croient devoir se séparer et s'éloigner de ce qui n'est pas de Dieu, c'est cette Eglise qui aura été la véritable cause du schisme (1 Cor. I, 10), et non ceux qui s'en sont séparés pour se tenir au solide fondement de Dieu (2 Tim. II, 19).

Mais, pour que ce fondement soit réellement pour nous le signe de ralliement, il faut que nous le plantions hors du monde, puisque Jésus a dit: Je ne suis point de ce monde (Jean VIII, 23; XVII, 16), et il faut que nous le plantions dans le désert; car Moïse aussi se plaça à la

porte du camp pour crier Qui est pour l'Eternel, qu'il vienne vers moi (Ex. XXXII, 26)! et c'est hors du camp qu'il tendit le pavillon, l'éloignant du camp; et tous ceux qui cherchaient l'Eternel sortaient vers le pȧvillon d'assignation qui était hors du camp (Ex..XXXIII, 7). Sortons donc vers Lui, dit St.-Paul, hors du camp, en portant son opprobre (Hébr. XIII, 43)! Ce n'est que hors du camp que nous pourrons porter cet opprobre, parce que nous serons alors dans la position que Luimême a occupée dans ce monde.

M. Baumaine. Pour se conformer complétement à cet ordre il faudrait sortir de l'Etat, et même de tout établissement mondain, pour grouper les chrétiens dans quelqu'île déserte.

M. Vermont. Dans aucun des passages que je viens de vous citer le camp ne représente le monde. C'est du milieu du peuple de Dieu, mais d'un peuple de Dieu qui s'était corrompu en s'alliant avec le monde et en sacrifiant aux idoles, que Moïse invita à sortir ceux qui étaient pour l'Eternel, et c'est aussi de l'Eglise, mais de l'Eglise corrompue, que St.-Paul invite à sortir ceux qui veulent porter l'opprobre de Christ. Je vous ai écrit, dit-il aux Corinthiens, de ne point vous mêler avec des fornicateurs, ce que je n'entends pas entièrement des fornicateurs de ce monde, ou des avares, ou des ravisseurs, ou des idolâtres, puisqu'ainsi vous devriez sortir du monde. Mais maintenant je vous ai écrit que si quelqu'un qui se nomme frère est fornicateur, ou avare, ou idolâtre, ou médisant, ou ivrogne, ou ravisseur, vous ne mangiez pas même avec un tel homme (1 Cor. V, 9-14). St.-Paul entend que nous devons sortir, non du monde, mais de tout ce qui, en se disant Eglise, continue néanmoins à ressembler au monde, de toute insti

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