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ressort de la loi divine, sur ce qui est à César, et sur ce qui est à Dieu. D'un côté, lorsque quelqu'un engagea Jésus à partager l'héritage entre son père et lui, Il répondit: O'homme, qui m'a établi pour être votre juge et pour faire votre partage (Luc XII, 43, 44)? D'un autre côté, St.-Paul nous exhorte à prier pour les rois, et tous ceux qui sont en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et gravité (1 Tim. II, 4, 2); et ailleurs, pour nous expliquer dans quel but les magistrats sont établis, il dit : les magistrats ne sont pas la terreur des bonnes œuvres, mais des mauvaises; or, veux-tu ne pas craindre l'autorité? pratique le bien, et tu recevras d'elle la louange; car le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien; mais, si tu pratiques le mal, crains, car ce n'est pas en vain qu'il porte l'épée (Rom. XIII, 3, 4).

Les magistrat porte l'épée, ce qui veut dire que son empire est celui des armes et de la force, matérielle, tandis que Jésus a dit à Pierre qui avait tiré son épée pour la défense de sa cause: Remets ton épée en son lieu; car ceux qui auront pris l'épée périront par l'épée (Matth. XXVI, 52). Ce n'est que lorsque les autorités manient l'épée qu'elles sont de par Dieu, et ordonnées de Dieu; de sorte que celui qui s'oppose à l'autorité résiste à l'ordonnance de Dieu, et que ceux qui › résistent attireront un jugement sur eux-mêmes (Rom. XIII, 1, 2). Mais, lorsqu'elles s'ingèrent dans le domaine des choses spirituelles, de cette cause pour laquelle Jésus ne veut pas qu'on emploie l'épée, elles font une œuvre pour laquelle Dieu ne, les a pas établies, elles sortent de leur sphère, et ne peuvent plus réclamer du chrétien l'obéissance qu'il leur doit quand elles restent dans l'enceinte de leurs attributions.

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Il est donc évident que, lorsque l'Etat établit une Eglise nationale, c'est là non-seulement un établissement purement humain, mais encore un établissement que le chrétien ne peut être tenu de reconnaître, auquel il ne peut être tenu de se soumettre, mais duquel il doit au contraire s'éloigner.

Et non-seulement le chrétien doit sortir des Eglises nationales parce que, pour lui, elles sont un mal auquel il ne doit pas participer, mais encore il doit, en dehors de ces Eglises, se rapprocher de ses frères, et s'assembler avec eux pour jouir avec eux de la présence du Seigneur au milieu des siens. N'abandonnez pas, est-il dit, notre réunion, comme c'est la coutume de quelquesuns (Hébr. X, 25).

M. Baumaine. Estimez-vous réellement que quiconque fréquente le culte national commet un péché?

M. Vermont. Je crois que les enfants de Dieu qui suivent le culte national se trouvent sur ce point dans un état d'ignorance qui durera aussi longtemps que Dieu ne les aura pas éclairés. Mais dès qu'ils voient le mal ils doivent s'en abstenir, car il y a péché pour celui qui sait faire le bien, et qui ne le fait pas (Jaq.'IV, 17). Celui-là donc qui, sachant que le culte national est contraire à la Parole de Dieu, continue à le fréquenter,' commet un péché, et fait douter assurément de la sincérité de sa foi.

M. Baumaine. C'est en toute innocence que, quant à moi, je fréquente notre culte, et je crois même, en le fréquentant, remplir un devoir.

M. Vermont. Je n'en doute pas; s'il en était autrement vous ne le fréquenteriez plus. Voilà aussi pourquoi je suis convaincu que, dès que Dieu vous aura

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montré sa volonté sur ce point vous le quittérez. Plat à Dieu que chacun fut aussi sincère que Vons!" wal M. Baumaine. Voulez-vous donc que tous ceux qui le suivent l'abandonnent? 169 50 m

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M. Vermont. Je voudrais que tous les hommes fussent convertis, et que tous ceux qui sont convertis fussent éclairés sur ce point, et marchassent en conséquence. Quant aux inconvertis, je désire que tous entendent l'Evangile; mais je crois que ce n'est qu'à l'assemblée des chrétiens, c'est-à-dire à l'Eglise, que s'appliquent ées paroles de St.-Paul Si tou's prophétisent, et qu'il entre quelque infidèle, ou quelque simple particulier," it est convaincu par tous, il est jugé par tous; et ainsi les secrets de son cœur sont manifestés ; et ainsi, tombant sur son visage,i adorera Dien, en déclarant que Dieu est réellement au milieu de vous (4 GorXIV 24, 25) Vous voyez que c'est dans l'Eglise que la prédication de l'Evangile produira le plus d'effet, même sur les infidèles, quoique l'assemblée soit essentiellement composée de ceux qui peuvent rendre culte à Dieu en, esprit et en vérité (Jean IV, 24)..

M. Baumaine. Mais si les infidèles entendent l'Evangile dans nos temples, et, Dieu en soit béni, ils l'y ent tendent quelquefois, je pense que c'est bien dans LE glise qu'ils l'entendent.

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M. Vermont. Dans un bâtiment qu'on appelle église, - oui; mais dans l'Eglise de Christ, dans l'Eglise non, Comment pourrais-je considérer comme l'Eglise une organisation dont j'ai cru devoir sortir? M. Baumaine. Ce n'est pas là un argument.

M. Vermont. Vous voulez des arguments?

avez raison. Eh bien ! en voici :

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Vous

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L'Ecriture parle tantôt de l'Eglise, qu'elle com

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32;

prenne dans cette énonciation tous les rachetés passés, présents et futurs (Matth XVI, 48; Eph. 1, 22; III, 40, 24 V, 23, 24, 25, 27, 29, 32; Col. 1, 18, 24), ou plus particulièrement ceux qui, à une époque donnée, se trouvent sur la terre (Act. XX, 281 Cor. X, XV, 9 ; Phil. III, 6), tantôt des Eglises en général ( Act. IX, 34; Rom. XVI, 16); 1 Cor. XIV, 34), tantôt en particulier des Eglises de tel pays ou de l'Eglise de telle ville (c'est l'emploi le plus fréquent du mot); il est même parlé de l'Eglise qui se réunit dans telle maison ou chez telle personne (Rom. XVI, 5; Coloss. IV, 45; Philémon 2); et, pour désigner cette Eglise et ces Eglises, la Bible se sert toujours du même mot. Comme les chrétiens font partie de l'Eglise particulière à laquelle ils se\rattachent, de même ces Eglises particulières sont considérées comme faisant partie de l'Eglise universelle, qui comprend tous les chrétiens, et tous ne sont qu'un seul corps (Rom. XII, 5;4 Cor. X, 17), le corps de Christ (4 Cor, XII, 27; Eph. V, 30). Vous comprenez donc que, avec l'Ecriture, je ne puis appeler Eglise que la réunion ou des réunions d'enfants de Dieu, de chrétiens; et le terme qu'emploie la Bible s'y applique d'autant mieux qu'il signifie, au fond, une assemblée qui a été convoquée, ou, mieux encore, évoquée, par Christ.

Et veuillez remarquer, en passant, combien est fausse la notion que l'on donne de l'Eglise en la comparant, à une société, ou en disant même qu'elle est une société, c'est-à-dire une association volontaire d'un certain nombre de personnes. La Bible compare au contraire l'Eglise à un bâtiment (Matth. XVI, 18; Rom. XV, 20; 1 Cor. III, 40; 4 Pierre, II, 5); elle l'assimile à un troupeau (Luc XII, 32; Jean X, 44-46; Act. XX, 284. Pierre V, 2: elle l'appelle un corps, le corps de

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Christ (4 Cor: XII, ~27) for assurément les diverses pierres d'un même bâtiment, les diverses brebis d'an. même troupeau, les divers membres d'un même ? /corps ne se sont pas unis simultanément un beau jour par un acte spontané de leur propre volonté; ils ont au contraire été successivement rassemblés et unis par une volonté qui leur est étrangère et supérieure, par un Architecte, par un Berger, par un Créateur.D

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> Comme il n'est dit nulle part de combien de personnes doivent se composer ces assemblées, comme JésusChrist a même promis que là où deux ou trois seraient assemblés en son nom, il serait au milieu d'eux (Matth. XVIII, 20), je puis considérer comme une assemblée ou une Eglise toute réunion de chrétiens rassemblés nau nom de Christ, ne fussent-ils que deux ou trois. Mais je ne puis pas considérer comme une Eglise, et moins encore comme l'Eglise, une réunion de personnes quelconques convoquées par l'Etat, et surtout pas l'établissement même qu'organisent ses lois, ou le local dans lequel se réunissent ces personnes.

90M. Baumaine. Mais quelle garantie avez-vous donc, je vous prie, que ces réunions, et, par exemple, celles que vous avez chez vous, ne renferment réellement que des chrétiens, que des enfants de Dieu, que des élus?

M. Vermont. Je n'ai aucune garantie formelle, j'en conviens mais comme ces réunions ne peuvent être que le fruit de la foi, comme je ne comprends pas au nom de qui l'on s'y rendrait, si ce n'est au nom de Dieu, et que j'aime à considérer comme enfants de Dieu ceux qui se réunissent en son nom, je crois aussi pouvoir, au moins dans l'état actuel de nos lumières, considérer comme frères ceux qui se réunissent chez moi. Que si quelqu'une de ces personnes se conduisait de manière

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