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à faire penser qu'elle n'est pas convertie, nous suivrions à son égard la marche qui, pour de pareils cas, a été prescrite aux Eglises; et lorsqu'ainsi, en obéissant à Dieu, nous aurions fait ce qui dépend de nous pour purifier l'assemblée, nous Lui laisserions avec confiance le soin de faire le reste. Il ne nous est nulle part ordonné de ne nous assembler qu'avec des élus, et l'essentiel n'est pas qu'une assemblée ne soit composée que d'enfants de Dieu, mais qu'elle soit selon la Parole de Dieu!

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"N'oublions pas, d'ailleurs, que même les fidèles se conduisent quelquefois d'une manière repréhensible (Gal. I, 14), et que nous bronchons tous en beaucoup de choses (Jaq. III, 2); et nous voyons par divers reproches, quelquefois assez vifs, que St.-Paul adresse dans ses épitres, à ceux qu'il envisage néanmoins comme formant des Eglises, que, même dans une Eglise, il peut y avoir beaucoup à reprendre.

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M. Baumaine. Mais croyez-vous réellement que tout ce qui, dans la Bible, est dit des Eglises, et que tout ce qui leur est promis, soit applicable à chacune de ces petites réunions éphémères qu'il vous plait d'appeler Eglises? Il est pourtant certain que bien des choses qui leur étaient abondamment distribuées du temps des apôtres ont complétement disparu aujourd'hui, comme le don des miracles, le don des langues et autres. A coup sûr ce que St.-Paul dit du don des langues n'est plus applicable aujourd'hui.

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M." Vermont. Tout ce qui, dans la Parole de Dieu, est dit aux Eglises, est dit à toutes les Eglises. Je ne coinprendrais pas pourquoi, par exemple, des directions qui ne concerneraient que l'Eglise de Corinthe telle qu'elle était lorsque St.-Paul lui écrivait sa pre

mière épitre, nous auraient été transmises à nous, si elles ne devaient pas aussi s'appliquer à nous. Mais pour qu'elles s'appliquent réellement à nous, et pour que nous puissions jouir des promesses qui sont faites aux Eglises, comme Eglises, il faut que nous nous placions, dans nos assemblées, en dehors du monde, et dans la position d'obéissance et de foi que Dieu prescrit. Je crois donc fermement que, si nous nous plaçons réellement, par la foi, aux pieds de Jésus, pour nous laisser conduire par son Esprit, et ne nous laisser conduire que par cet Esprit, tout ce qui, par exemple, dans le Chapitre XII de la première aux Corinthiens, est dit des dons nous concerne aussi bien que cette Eglise de Corinthe; mais précisément parce que ce sont des dons, et des dons de Dieu, Dieu les distribue à qui Il veut, et quand Il veut ; et, si aujourd'hui certains dons ne sont plus distribués dans la même mesure, ou même ne sont plus distribués du tout, c'est que Dieu ne le juge plus à propos. Nous n'avons à croire qu'une seule chose, c'est qu'll distribue ces dons quand et comme II le juge à propos.

Mais ce que je vous ai dit de l'Eglise me fournit encore une réponse à la question qui a donné lieu à notre entretien. L'Eglise doit être soumise à Christ (Eph. V, 24); elle est son corps (Eph. I, 23; Col. I, 24); Il est sa tête (Col. I, 18); et, dans plusieurs passages, Il est considéré comme son époux, et elle comme son épouse (Eph. V, 22-33; Ap. XIX, 7; XXI, 9; XXII, 17). Eh bien ! comme une épouse se doit tout entière à son époux, de même l'Eglise se doit tout entière à Christ, et si elle se donne à quelqu'un d'autre, notamment à l'Etat, ne lui donnât-elle que la moindre des choses, elle devient infidèle et s'expose à commettre un véritable adultère (Ap. II, 22).

M. Baumaine. Mais ce que vous dites-là ne s'applique qu'à l'Eglise dans son ensemble, à l'Eglise universelle, à l'Eglise dans le ciel, et non aux Eglises particulières qui, par le fait seul qu'elles sont dans ce monde, doivent bien avoir quelques rapports avec ce monde.

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M. Vermont. Je crois que, sur ce point, vous êtes complétement dans l'erreur. Il n'est pas dit que l'Eglise sera, mais qu'elle est le corps de Christ; il n'est pas dit qu'll sera, mais qu'Il est sa tête; c'est donc déjà actuellement t et sur cette terre qu'elle doit savoir et sentir ce qu'elle est, et se conduire en conséquence. Quant aux Eglises particulières, si elles ne sont pas l'Eglise, elles font cependant partie de l'Eglise; et l'Eglise universelle se compose d'Eglises particulières, comme les Eglises particulières se composent de chrétiens; or, la Parole nous dit que le chrétien EST déja actuellement le sel de la terre (Matth. V, 13), qu'il EST la lumière du monde (Matth. V, 14), qu'il est parfait (Phil. III, 45) et saint (Rom. I, 7; 1 Cor. I, 2; Eph. I, 1; Col. 1, 2; Héb. III, 4), et qu'il ne s'agit ainsi, pour chaque chrétien individuellement, que de le croire et de marcher en conséquence, de même, pour chaque Eglise particulière, et en général pour l'Eglise sur cette terre, il ne s'agit que de croire qu'elle est cette assemblée n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, étant au contraire sainte et irréprochable (Eph. V, 27), et de prendre la position que cette vocation lui assure.

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La distinction niême que vous faites entre l'Eglise dans le ciel et l'Eglise sur la terre est étrangère à l'Ecriture, en ce sens au moins qu'elle les désigne toujours par le' même mot et leur donne toujours les mêmes caracteres, et qu'elle ne fait entre elles d'autre différence "'et que celle qui résulte du temps. Je crois que cette dis

tinction, ainsi que la théorie qu'on a construite sur elle, n'ont été inventées que par l'effet d'un défaut de foi. Comme on ne pouvait pas croire que tout ce que la Bible dit de l'Eglise lui fût déjà actuellement applicable, on en a conclu que cela ne pouvait pas lui être applicable; et, à mesure que la foi s'est affaiblie, on a retranché tantôt l'un, tantôt l'autre des caractères que la Bible donne à l'Eglise, et augmenté la différence entre l'Eglise de Dieu et l'Eglise des hommes. Mais cette distinetion et ces retranchements sont un exemple de plus de la manière dont l'homme a toujours, au lieu de saisir la vérité par l'Esprit, dénaturé cette vérité pour l'accommoder à la faiblesse et à la corruption de la chair, et elles doivent être repoussées par celui qui sait que l'Eglise, comme le chrétien, n'a qu'une seule chose à faire, savoir, de croire ce que Dieu lui dit et de s'y confor

mer.

Chaque fois donc que je vois une assemblée qui se dit une Eglise mettre ce devoir de côté et se confondre avec le monde, je dois me séparer d'elle pour rentrer dans la bonne voie. Comme le mari peut répudier sa femme pour cause d'adultère (Matth. V, 32; XIX, 9), de même Christ répudie son Eglise quand elle commet adultère avec le monde (Ap. II, 22; XVII, XVIII, XIX, 4-4), et le disciple de Christ doit alors aussi sortir du milieu d'elle, afin de ne pas participer à ses péchés (Ap. XVIII, 4).

M. Baumaine, Je crois qu'il y aurait bien des choses à relever, soit sur ce que vous venez de dire, soit sur ce que vous m'avez dit auparavant, et surtout beaucoup d'explications à vous demander; mais ces matières sont assez importantes pour exiger quelques moments de réflexion. Veuillez donc avoir la complai

sance de me marquer par écrit les principaux passages dont vous vous êtes servi dans votre argumentation ; je les relirai tranquillement chez moi, en priant Dieu de m'ouvrir les yeux sur leur véritable sens, et dans quelques jours je reviendrai vous voir..

M. Vermont s'empressa d'accéder au désir de M. Baumaine, et ils se séparèrent en se disant : Au revoir!

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M. Baumaine avait été frappé du ton de conviction avec lequel M. Vermont lui avait exprimé sa pensée et rendu compte de sa conduite. Il s'était d'ailleurs, dans toutes ses assertions, appuyé sur des passages de l'Ecriture, et cette circonstance seule recommandait ses paroles à un sérieux examen. M. Baumaine s'y livra pendant plusieurs jours; mais, chaque fois qu'il voyait un argument en faveur de l'opinion de M. Vermont, un argument contraire venait se placer à côté de lui et l'étouffait comme les épines étouffent la bonne semence. Cependant elles ne l'étouffaient pas complétement; le combat recommençait, et aucun des deux partis n'avait assez de force pour réduire l'autre au silence. Angoissé par ces incertitudes, fatigué de ces luttes, M. Baumaine

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