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Les premiers comptes, antérieurs à la ratification définitive du compromis, offrent cette particularité qu'ils partagent la recette de Glenne entre l'évêque d'Autun et le duc. Ils mentionnent, d'autre part, les produits de Grôme qui paraissaient peu importants, puisqu'ils s'élevaient, en 1347, seulement à la somme de 5" 16" 11d pour six mois. La recette de Roussillon, toujours pour six mois, était de 210" 11s 7d.

Le semestre de Glenne, à partager avec l'évêque, était de 3211 7$ 4 d.

En outre, la vente des blés avait donné 109" 16° 4°.

Il n'est pas fait mention, cette année-là, des recettes de la Toison.

Trois ans plus tard, les recettes se répartissent ainsi :

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Quant à Grôme, son administration ne dépend plus du châtelain de Glenne, mais du bailli de Chalon, Guillaume de Blaisy.

Les gages du châtelain étaient, en 1347, fixés à 50" pour Glenne, Roussillon et la Toison. Il reçut, en outre, 45" supplémentaires tant qu'il eut à s'occuper de Grôme, sans compter 50 sous qu'il devait donner à Jehan de Tholon, garde de la maison de Grôme et forestier des bois dudit lieu.

Nous n'approfondirons pas davantage les comptes du châtelain de 1347, car le résultat ne nous donnerait qu'une idée fort imparfaite des ressources et des charges propres aux châtellenies comprises dans son administration. Il existe, en effet, dans ces premiers registres, une certaine

confusion résultant du défaut d'organisation de quelques territoires voisins qui ressortirent ainsi momentanément du châtelain de Glenne.

Jean Pourchot, dès l'année qui suivit son entrée en fonctions, se trouva aux prises avec des difficultés imprévues. La coutume était, paraît-il, que les gens de Roussillon payassent, chaque année, sous forme de don gratuit, une redevance destinée à acquitter « la rançon d'une terre que messire Jehan de Roussillon havoit acquise doudit Mgr le duc. » Le châtelain de Glenne envoya, comme de coutume, ses sergents au temps des bordes de l'année 1448. Mais les habitants, las de payer ces contributions, accueillirent fort mal les collecteurs, s'armèrent comme ils purent et se mirent en révolte ouverte. Ils blessèrent assez sérieusement les sergents et tuèrent leurs chevaux. Instruit de cette échauffourée, Jean Pourchot dépêcha deux messagers, Prenot des Champs et Robert Dartois, à Aisey1 où se trouvait le duc, pour lui demander des instructions.

Le cas parut assez grave pour qu'on armât trente chevaux et quantité de gens à pied qui reçurent la mission de rétablir l'ordre. Cette petite armée se rendit au siège de la résistance, mais les habitants, avertis de son arrivée, avaient eu le temps de fuir dans les bois, de sorte que les soldats trouvèrent les maisons vides. Si, par la force des choses, la répression ne fut pas immédiate, il est probable que les malheureux contribuables en vinrent toujours à payer leur redevance, car le fisc n'était pas moins âpre alors qu'aujourd'hui.

A signaler encore une exécution capitale pour fait d'empoisonnement. Le coupable se nommait Quoquillat; on le fit conduire à Roussillon où plusieurs hommes furent chargés de le garder pendant dix jours, « quar, dit le compte, il n'y ha nulles prisons. » Après quoi, Quoquillat fut condamné

1. Aisy-sous-Thil (Côte-d'Or).

au bûcher et brûlé à Roussillon. Jean Pourchot mourut en 1350 et Girard du Mex lui succéda comme châtelain délégué par « nos seigneurs tenanz les comptes en Bourgogne pour Madame la reine haiant à présent le gouvernement du duchié de Bourgogne. » 1

Girard du Mex conserva son poste deux années seulement durant lesquelles une seule dépense mérite une mention spéciale; c'est le compte des frais occasionnés par le voyage que firent le prieur de Saint-Symphorien et Me Symon de Pontailler, bailli d'Auxois, avec leurs gens, pour se rendre à la journée tenue à Dijon entre le duc de Bourgogne et le duc de Bourbon, le lundi après la Toussaint 1352.

Guy de Marigny succéda à Girard du Mex en 1353, et fut en même temps qualifié garde de la viérie d'Autun. Pendant les onze années qu'il exerça sa charge, nul événement marquant ne fut mentionné aux registres des comptes. On y constate, entre autres dépenses, une rente à vie payée à dame Marguerite de Chatillon, religieuse de Saint-Andoche d'Autun. On y trouve le détail des réparations exécutées à Autun aux halles de Marchaux, ainsi que le rôle des redevances sur « les vins motaux » et sur les « charnaiges 3 qui se percevaient à Roussillon après la Noël.

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Aux comptes de 1356, Guy de Marigny est encore qualifié châtelain de Roussillon, de Glenne et de Grôme. « Excepté seulement que pour ladite terre de Grôme il ne compte que jusques au premier jour de juing l'an devant dit 1356, pour ce que ou dit jour icelle terre de Grôme fut bailliée et delivrée à Mons. l'evesque d'Ostun, selon la teneur des lettres de Mons. le duc Philippe, que Dieux pardonne sur ce faites facent mention que leschange fait entre lesdiz seigneurs d'icelle terre et de certaine portion

1. La reine était alors Jeanne de Boulogne, veuve du duc Eudes IV et mère de Philippe de Rouvres. Elle avait épousé Jean II, roi de France.

2. Vins de redevances.

3. Droits sur les troupeaux.

de la terre de Glenne que ledit Mons. l'evesque havoit et tenoit avecques ledit Mons. le duc. » Jusqu'alors, le châtelain percevait dix livres de gages en ce qui concernait la seigneurie de Grôme.

De 1364 à 1366, les fonctions de châtelain échurent à messire Jehan Champdehot ou Champdou, ou encore Chandio, chevalier et maître d'hôtel du duc de Bourgogne.

Après lui, l'administration de la châtellenie fut confiée à Philippe Boisserant, bourgeois d'Autun, qui demeura châtelain de Glenne pendant une période de vingt-cinq années, de 1366 à 1391. C'est ici qu'apparaissent surtout les attributions pacifiques et purement administratives de la châtellenie de Glenne. A une époque où les Grandes Compagnies ravageaient la province, où les Anglais envahissaient la France, les comptes de Glenne, presque muets sur tous ces événements, se bornent à enregistrer les recettes avec une monotonie désespérante, pour en faire l'application aux diverses dépenses non moins régulières nécessitées par les besoins du duché, gages d'officiers, voyages ou réparations.

Quelques recettes et dépenses imprévues sont, toutefois, intéressantes à signaler:

Une recette de 1368 permet de constater la présence des Grandes Compagnies dans l'Autunois. C'est une amende de quatre marcs d'argent payée par Guillaume Mathey « qui avoit conversé avec les ennemis de la Vesvre. >> Cette amende intéresse à un autre point de vue, en ce qu'elle délimite les droits d'attribution des ducs et des seigneurs de Roussillon en matière judiciaire. Une note en marge indique, en effet, que la somme fut réduite à dix francs au profit des coseigneurs de Roussillon, et que le duc eut six francs pour sa part.

En outre, chaque compte mentionne diverses réparations exécutées en plusieurs lieux différents. Tantôt ce sont les halles de Marchaux qui sont en question, tantôt les halles

de Cussy 1, construites en 1371. D'autres fois, il faut remettre en état la chaussée des étangs de la Toison ou de la Goulaine. Le plus souvent enfin, les frais de réparations s'appliquent à la maison forte de la Toison, au fort de Vauteau ou même aux dépendances de Montcenis, lorsque les ressources de la châtellenie de Montcenis étaient insuffisantes pour en solder les travaux. Nous n'insisterons pas maintenant sur la Toison et sur Vauteau qui feront l'objet d'une note spéciale.

Les comptes de l'année 1371 portent à la dépense une première somme de 9 fr. et une seconde de 4 fr. 11⁄2 qui furent employées à divers voyages et démarches nécessitées par l'information secrète sur l'affaire de Huguenin de Vernisi, sergent du duc, « lequel Hugues l'évesque d'Ostun avoit fait prandre et gehainer. » Cette question, touchant aux conflits de juridiction entre le duc et l'évêque, fut traitée d'autre part.

Aux comptes de 1378 se trouvent deux achats de porcs, l'un de 115, l'autre de 122, pour l'usage de l'hôtel du Duc. Ces achats se faisaient au détail et au marchandage. L'un vend 4 porcs pour 7 fr. 4 gros, l'autre 3 porcs pour 5 fr. 1/2, un troisième 2 porcs pour 3 fr. 7 gros, un quatrième 1 porc pour 22 gros 1/2. Si, pour l'appréciation de ces prix, nous nous reportons aux évaluations monétaires données au cours des comptes de la châtellenie de Montcenis, nous pourrons constater que les prix d'achat par tête correspondent à des prix variant de 50 à 80 fr. de notre monnaie actuelle.

Les achats de 1381 nous fixent également sur le cours des vins. C'est ainsi que le vin acheté à Jehan Rolin, d'Autun, par Guyot de Rupt, sommelier des échansonneries en l'hôtel de Bourgogne, fut payé à raison de 18 fr. la queue. Ce qui nous montre que le vin de l'hôtel de Bour

1. Cussy-en-Morvan, canton de Lucenay.

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