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gogne n'était pas de qualité médiocre, puisqu'en observant toujours la même méthode d'évaluation, nous obtiendrions les prix de 720 fr. la queue de 450 litres, soit 360 fr. la pièce de 225 litres.

En l'année 1387, le duc Philippe fit racheter à Guillaume Regnart et à son frère, citoyens d'Autun, 40 sols de cens qui leur étaient dus annuellement sur les tailles de Glenne, et particulièrement sur celle de Champtroul. Ce rachat se fit pour 25 florins d'or, par acte du lundi avant la SaintGeorges 13871. On prit donc pour base d'évaluation du capital le taux de 9 %, environ calculé sur le cens considéré comme intérêt.

L'année 1389 fut signalée par une requête adressée à Mme la duchesse de Bourgogne par les habitants d'Arboul 2, dépendant de la châtellenie de Glenne. Ils obtinrent de la duchesse « remise de 80 bichots de blé en almosne pour cause de tempeste qui, environ le mois d'aoûst 1387, gasta leurs gaignaiges, et aussi pour les gens d'armes qui, environ Noël, passèrent par ledit lieu d'Arboul et leur gastèrent la plus grant partie de leurs blés. >>

En 1391, Guillemin Doret, clerc, demeurant à Autun, prit la succession de Philippe Boisserant et remplit les fonctions de châtelain jusqu'en l'année 1408. Quelques amendes, d'une application curieuse, signalent son entrée en charge. L'une d'elles concerne des malfaiteurs qui avaient brisé une porte dans le but de violenter une femme; une autre fut payée par un paroissien de Saint-Prix qui avait volé le bréviaire de son curé, « non en espérance qu'il le volit, mais en ses défenses, disant qu'il l'avoit pris pour certains desplaisirs que ledit curé luy avoit faits. >>

Les comptes de l'année 1392 mentionnent la vente de 449 gélines aux habitants de la châtellenie, à raison de

1. 22 avril 1387. Arch. de la Côte-d'Or, B, 1250.

2. Le Rebout, commune de Saint-Léger-sous-Beuvray (Saône-et-Loire).

8 deniers l'une1. Ce prix est sensiblement égal à celui que nous avons constaté aux registres de la châtellenie de Montcenis.

Six setiers de seigle sont portés à la recette de 1394, comme représentant le prix de l'amodiation du moulin du Péageur 2. La dépense relate le paiement de Jean Pillot qui avait loué à Monseigneur le duc une grande pièce située au fort Marchaux à Autun, pour y déposer les grains de la châtellenie.

Aux comptes de 1397 se trouve portée cette mention : << Soit vu le compte de Jehan Despoulettes, ancien receveur général, où Guillemin Doret est chargé de compter d'un voyage par ledit Despoulettes fait en Hongrie et Lombardie, et sur lequel voyage lui fust fait prest de 180 fr. » Ce fait coïncide avec l'expédition du comte de Nevers, fils du duc Philippe contre les Turcs, expédition malheureuse qui se termina, nous le savons, par la défaite de Nicopolis.

Une requête adressée au duc par les habitants de Glenne, en l'année 1400, est intéressante. Cette requête fait observer que les gens de la châtellenie sont « taillables à Monseigneur le duc trois fois l'an et lui doivent chaque année Ix livres dijonnoises environ et cent sestiers d'aveine, mesure de Glenne. » Elle demande pour l'année remise de ces redevances, à cause des tempêtes qui ont ruiné les campagnes. Il n'est pas mentionné qu'on fit droit à cette requête.

Deux dénombrements se retrouvent à cette époque le premier, daté de 1404, comprend la pêche et la chasse que Jehan Boussevault, écuyer, tenait en fief du duc de Bourgogne dans la châtellenie de Glenne; le second, daté du 7 avril 1407, est celui que présenta Pierre de Somant, licencié es lois et bachelier es décrets, chanoine d'Autun

1. Environ 1 fr. 35 de notre monnaie.

2. Le Péageur était situé près de la Boutière, commune de Saint-Léger-sousBeuvray.

et de Beaune. Il énumère quelques meix tenus en fief par Pierre de Somant, entre autres certains héritages situés à la Barre, dans la paroisse de Verrière-sous-Glenne. 1

En 1408, la châtellenie passa aux mains de Regnault de Thoisy, habitant Autun. Elle y demeura jusqu'à sa mort en 1449. Citons quelques particularités des comptes de Regnault de Thoisy :

Il exécute, en 1410, une série de réparations aux divers moulins de la châtellenie, c'est-à-dire aux moulins de Blain 2, de Valterne 3 et de Cussy 4. Ces moulins n'étaient pas uniquement employés à la mouture du blé, mais aussi au foulage des draps. C'est une preuve que cette industrie, plus tard centralisée dans les grandes manufactures, occupait alors une place dans les travaux de la campagne. Assurément les draperies, fabriquées par les paysans et destinées à leur usage, n'étaient que de grossiers tissus de camelot ou d'étamine, mais on conçoit que la difficulté des communications ait contraint les habitants des campagnes à se pourvoir eux-mêmes de vêtements.

Nous savons quelles opérations subissait le drap lorsque les apprêts du tissage livraient au moulin l'étoffe bourrue. Pour dégraisser la laine huilée au cardage, on la battait au moyen de maillets, après l'avoir enduite de terre glaise délayée, puis on dégorgeait à pleine eau. La tonte aux ciseaux suivait, et une troisième opération ramenait l'étoffe sous le foulon pour la faire battre à l'eau chaude et parfois au savon, afin de coucher les fils de laine les uns sur les autres et de leur donner un pli définitif. Les coups de maillet étaient réglés de même que les battements d'une pendule, et comme le foulage pouvait, suivant la finesse et la longueur de la pièce, durer de huit à vingt heures, on

1. Arch. de la Côte-d'Or, B, 10557.

2. Blain-le-Vieil, commune de Roussillon.

3. Valterne, commune d'Anost.

4. Cussy-en-Morvan, canton de Lucenay.

TOME XXXII.

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comprend aisément que

bonne heure généralisé.

l'usage des moulins se soit de

Le moulin à foulon se composait d'une grande roue appelée « hérisson », d'une lanterne, d'un arbre, de levées ou parties saillantes faisant hausser les pelotes, de tourillons, de frettes pour lier l'arbre, de pilons avec leurs queues, de geolières, de vaisseaux ou piles, de moises et de l'arbre du hérisson auquel s'engrenait la grande roue à palette ou à augets qui recevait de l'eau son mouvement.

Lorsque le foulage était terminé, deux vigoureux ouvriers s'armaient de doubles croix en fer ou de chardons spéciaux, mouillaient le tissus et le brossaient pour faire sortir le poil. Ce brossage était encore perfectionné par le tuilage. On se servait, pour cette nouvelle opération, d'une planche de sapin nommée « tuile » qui était enduite d'un mastic de résine, de grès pilé et de limaille. La tuile s'appliquait sur l'étoffe et entraînait aussitôt les paillettes et les résidus des tontures qui altéraient la couleur et le lustre.

Ces quelques détails techniques étaient nécessaires pour permettre de mieux comprendre un compte de réparations dans l'un des foulons de Glenne.

Voici la partie intéressante du texte :

Achats de meules à Montcenis, provenant de la Meulière de Blanzy, III f. VII gr. 1. A Jehan Arnault, pour avoir fait et parfait tout à neuf la rouhe, l'abre 2 la mait 3 pour fouler draps, les noulz 4 pour batre chiende, les tielères dudit bateur, les paneroules 7, les deux pelons à batre chiende, les deux pinoz9 à fouler draps; restourtier 10

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1. Cette dépense paraît concerner le moulin à blé, à moins qu'on ait employé

les meules à fouler le drap avant les pilons.

2. L'arbre.

3. Cuve du pressoir.

4. Les nouds.

5. Chanvre.

6. Les tuiles dont il est question plus haut.

7. Paniers.

8. Pilons.

9. Vaisseaux, barils.

10. Restaurer.

le tabarnacle desdits pinoz et mettre à son point; faire les quarreaulx devers la mait et devers la rouhe, faire les entrepis 2 tout entour dudit bouteur 3 et le clourre d'aix tout alentours, le prix de vi f.

pour

Voici le résultat de l'amodiation des moulins au plus offrant, en 1413 le moulin de Blain, à Goiard de Leschenal, 4 bichots 2 boisseaux; le moulin d'Anoz, autrement de Valeterre, à Jehan Pillot, 4 sextiers 2 boisseaux; le moulin de Cucey, à Mathieu Garnier, 9 sextiers; le moulin de Roussillon, à Guiot Graillot, 3 sextiers. « Or, en ce temps la, dit le Journal d'un bourgeois de Paris, estoit le blé si cher que le sextier de bon blé valloit 32 frans et plus, le sextier d'orge, 27 frans, ung pain de seize onces à toute la paille huit blans, de fèves, de pois, nul pouvre homme n'en mangeoit qui ne les luy donnoit. »

A la même époque, le châtelain perçoit une rente annuelle que messire Jehan de Chaugy et Pierre de Norry, chevaliers, seigneurs chacun d'un cinquième de Roussillon, payent au duc de Bourgogne sur leur portion de

terre.

La recette de 1412 mentionne la vente des bêtes prises pendant la guerre de Château-Chinon, « lesquelles le chatelain fit prendre pour ce que les gentilshommes du pays les prenoient là où ils savoient que l'on en tenoit. » Deux bœufs furent vendus ensemble 6 fr.

Enfin, pour donner une idée plus exacte de la balance des comptes de la châtellenie, voici le relevé détaillé du registre de 1413-1414:

1. Coffre.

2. Supports, piédestals.

3. Fouloir.

4. Le clore de bois.

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