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citoyens en témoignèrent leur satisfaction par des adresses à l'Assemblée. « Législateurs, s'écriaient, le 23 août, les administrateurs du district de Charolles, il fut un temps où les conspirateurs et les traîtres se repaissaient du fol espoir de renverser l'édifice de la Liberté; mais ce temps est passé; le 10 août 1792 sera désormais compté pour le premier jour de l'Égalité. Tremblez, tyrans, il est juste que vos forfaits soient dévoilés et que vous subissiez la peine due à vos crimes. Louis XVI, votre chef, est suspendu, et sa déchéance n'est pas éloignée; la Convention va la prononcer. Législateurs, marchez avec confiance dans la route que vous avez tracée depuis ce jour mémorable; soyez convaincus que votre constance et vos travaux donnent un nouvel élan au patriotisme et que l'aristocratie est terrassée. Chargés par devoir et par le civisme qui nous anime de faire exécuter les lois, nous ne trahirons pas nos serments; nous jurons de poursuivre par le glaive de la loi les ennemis du bien public dans leurs plus sombres retraites1. Recevez, Législateurs, notre reconnaissance; elle est sans bornes. Recevez aussi le serment que nous prêtons d'être fermes dans notre poste et de maintenir jusqu'à la mort la liberté et l'égalité. » Le 3 septembre, le conseil général du district de Marcigny rendait un hommage analogue au courage de l'Assemblée, à sa fermeté « lors de la découverte de l'horrible complot tramé pour favoriser l'ambition et les projets atroces d'une cour corrompue et perfide. » 2

Baudot n'eut pas le temps de se faire remarquer à l'Assemblée législative; mais il se trouva tout désigné pour passer à la Convention, où il joua un rôle assez considérable.

1. Arch. nat., CI 344.

2. Id., C. 165.

XIII

DÉPUTÉS SUPPLÉANTS

1o

BAUDOT

Marc-Antoine BAUDOT, dont la notice précède.

2o

GRISARD

Georges-Marie GRISARD, négociant à Anzy-le-Duc (arrondissement de Charolles).

Aux assemblées de 1789, il avait été un des députés du tiers état du bailliage de Semur-en-Brionnais. Le 20 juin 1790, il fut élu membre du directoire du district de Marcigny. Désigné pour être député suppléant à l'Assemblée législative, il ne se vit pas appeler à siéger. Il fit encore partie du directoire de son district en 1793, en fut même quelque temps président, et se comporta en auxiliaire du régime de la Terreur.

Le 6 prairial an III (25 mai 1795), le comité de législation le nomma juge au tribunal de Bourbon-Lancy et membre du directoire du département; mais, le 27 du même mois, le représentant Boisset le destitua comme ayant été réputé partisan de la Terreur et désarmé. Il revint promptement sur cette mesure, car, peu de temps après, il rapportait une partie des considérants de sa décision et proclamait, en vertu d'un arrêté du comité de législation, l'«< innocence »

de Grisard. Celui-ci rentra au directoire le 25 fructidor (11 septembre). Lors de l'établissement de la Constitution qui suivit le 18 brumaire, il consigna, le 4 nivôse (25 décembre 1799), son acceptation sur les registres. 2

3o

LAVAIVRE

Jean-Claude DE LAVAIVRE DE LA FORGE, né le 23 avril 1757, à Bourbon-Lancy, de Jean-Claude, seigneur de Rigny, la Forge et autres lieux, subdélégué de l'intendance de Bourgogne, et de Charlotte Delongchamp; homme de loi, maire de Bourbon-Lancy.

Frère puîné de François-Marie de Lavaivre de Rigny, dernier lieutenant général du bailliage de Bourbon-Lancy, il avait été un des députés de ce bailliage aux assemblées qui précédèrent les élections de 1789 et un des signataires du cahier général. Lors de la formation des municipalités constitutionnelles en février 1790, il fut élu maire et exerça ces fonctions jusqu'après la Terreur. Étant en même temps membre du bureau de conciliation et chef de légion, il opta pour la mairie le 21 vendémiaire an III (12 octobre 1794). La réaction thermidorienne l'en débusqua. Inscrit le 4 floréal an III (23 avril 1795) par le district sur la liste des citoyens à désarmer, il dut rendre la pique qui lui avait été remise le 18 août 1793. Quelques jours après, sur la proposition du même district, il était remplacé à la mairie par Claude-Ignace Verchère.

Les variations de la politique l'y rappelèrent bientôt. La mesure de désarmement prise contre lui fut levée le

1. Arch. nat., Fib Saône-et-Loire, 1.

2. Id., BI 380.

4 fructidor (21 août), à la demande des représentants Montgilbert et Gelin, qui affirmèrent son attachement à la Constitution et déclarèrent connaitre parfaitement «< ses principes de justice et d'humanité 1. » Le 25, le comité de législation l'investit à nouveau des fonctions de maire en même temps qu'il appelait son frère aîné à la présidence du district.

A l'avènement du Directoire, Montgilbert le signala au gouvernement comme le patriote « le plus pur, le plus probe, le plus désintéressé » qu'il eût connu, et le proposa pour la place de commissaire près l'administration municipale du canton d'Issy-l'Évêque. Il ne dissimulait pas cependant que son client pouvait tomber sous l'application de la loi du 3 brumaire « comme frère d'une femme d'émigré, laquelle n'a pas émigré et est restée fidèle à sa patrie 2. » Une sœur de Lavaivre, Marie-Charlotte de Lavaivre avait, en effet, épousé le comte Pierre de Laval, officier d'infanterie, qui avait émigré et servait dans l'armée de Condé. Une autre de ses sœurs, Élisabeth-Henriette, avait également vu inscrire sur la liste des émigrés le nom de son mari, le maréchal de camp Jean-Baptiste de Lamouroux de Laroque; mais il s'était trouvé, par une saisissante coïncidence, qu'à la date même où l'administration de Saône-et-Loire le déclarait passé à l'étranger, il combattait à Jemmapes et, à la tête de la troisième brigade, enfonçait le flanc droit des Autrichiens, dont il prenait l'artillerie. On ne pouvait répondre plus victorieusement à l'absurde inculpation des bureaucrates de Mâcon. 3

Lavaivre fut nommé plus tard premier suppléant du juge de paix de Bourbon-Lancy. Lors de l'établissement de la Constitution impériale, il déclara l'accepter 4. Il mourut

1. Arch. nat., F7 4569.

2. Id., AF7 1 301, n° 1189.

3. Id., F7 5597

4. Id., B 813D

dans sa quatre-vingt-septième année, le 28 novembre 1843. De son mariage avec N. Monnier, il avait eu un fils, Hector Lavaivre (1797-1876), qui épousa N. Boucaumont et en eut quatre enfants, entre autres le colonel Lavaivre, dont le fils aîné a obtenu le droit d'ajouter à son nom celui de son grand oncle le général de Lamouroux de Laroque.

4o

LANNEAU

Pierre-Antoine-Victor de LANNEAU, né le 25 décembre 1758, au château de Bard-lès-Époisses (Côte-d'Or), de Charles-François de Lanneau, seigneur de Marey, et d'Henriette de Prémieux; vicaire épiscopal à Autun. 1

Destiné d'abord à l'état militaire, il fit ses études au collège de la Flèche, puis à l'École militaire de Paris. La mort d'un de ses frères modifia les projets de sa famille, qui le fit entrer dans les ordres et pourvoir d'un canonicat à Langres, dont elle disposait. Victor de Lanneau ne s'accommoda point de cette vie paisible; il s'affilia à la congrégation des Théatins et fut envoyé comme préfet des études au collège de Tulles. Bientôt la Révolution l'entraîna dans les pires excès; mais, au début, ses visées n'allaient pas au delà d'une monarchie constitutionnelle dont Louis XVI eût été le chef aimé et respecté. En qualité d'aumônier de la garde nationale, il célébra, le 14 juillet 1790, la messe solennelle de la Fédération, et prononça un discours dont les traits principaux méritent d'être transcrits: 2

1. ARMES d'azur, à un barbeau d'argent posé en fasce, au chef cousu d'azur, chargé de trois besants d'or.

2. Discours prononcé à la messe solennelle de la Fédération du département de la Corrèze, Victor Lanneau, clerc régulier théatin, préfet du collège, notable, un des aumôniers de la garde nationale. (Bibl. nat. Lb39 9051.)

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