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tographiques de cette fouille (pl. V et VI), permettent au lecteur de connaître dans tous ses détails cette construction que nous n'avons pas remblayée sans regrets.

L'ensemble du tracé est sensiblement rectangulaire. Mais là encore on constate la même négligence des constructeurs dans l'établissement des murs, dont le parallélisme est imparfait.

Une cloison intérieure, également en maçonnerie, large de 040, divise le bâtiment en deux parties presque égales, dont l'une est encore subdivisée par une autre cloison de même épaisseur. La destination de chacune des trois pièces ne donne lieu à aucune incertitude. La pièce A forme le vestibule ou apodyterium; B, la salle de bains ou caldarium; C, l'officine, servant sans doute en même temps de chambre de dépôt pour le bois de chauffage.

a) Vestibule (pl. V, partie droite).

Cette première pièce, extrêmement étroite, ne mesure que 3m20 sur 1m10. Elle s'ouvre directement sur l'extérieur par une porte large de 120. Le seul détail qui mérite de fixer ici l'attention, c'est le pavement, carrelage de briques rouges, associées à des tablettes de pierre calcaire blanche.

L'ouvrier qui l'a établi ne s'est nullement préoccupé de composer un dessin géométrique à l'aide de ces deux sortes de matériaux. On retrouve par place, il est vrai, quelques losanges régulièrement disposés, mais l'ensemble du pavement comprend des carreaux ou des fragments de tuiles de toutes dimensions, juxtaposées sans ordre et auxquels sont associées çà et là quelques plaquettes de pierre blanche. Un examen attentif des briques ne permet pas de reconnaître à leur surface des traces d'usure. Les arêtes sont vives et l'argile garde encore cette espèce d'épiderme que les potiers désignent sous le nom de fleur. L'état de conservation des seuils dénote également une occupation de courte durée. Une porte, large de 0TM85, dont les jambages sont en moellons taillés, soigneusement

dressés, et le seuil en calcaire blanc, met le vestibule en communication avec l'étuve que nous allons décrire.

b) Étuve ou caldarium (pl. V, partie gauche).

Les dimensions de cette pièce sont également très réduites. Elle ne mesure que neuf mètres de superficie. Les fouilles ont mis ici à découvert les piliers d'un hypocauste de 040 de hauteur, qui s'étend sur toute la surface de la chambre. La suspensura, c'est-à-dire le carrelage de l'hypocauste, était soutenue par cinq rangées de petits piliers. Entre les rangées 2 et 3, en comptant de l'ouest à l'est, s'élève un épais massif en briques, large de 050, qui suit une direction parallèle à ces rangées. Il s'arrête à 090 du mur du vestibule, divisant ainsi l'hypocauste en deux parties inégales, mais communiquant entre elles. Ce petit massif en briques était revêtu d'un stucage peint en rouge et soigneusement poli. Ce n'était peut-être qu'une simple banquette servant de siège fixe.

Un de ces deux compartiments de l'hypocauste contient deux rangées de six piliers; le second trois rangées de quatre. Ce n'est pas sans étonnement que l'on constate une singulière faute de construction dans l'établissement de ces supports. Au lieu d'employer l'argile, le constructeur a fait usage de carreaux en calcaire blanc corallien, exposés à se désagréger sous l'action d'une chaleur intense. Ces carreaux sont semblables à ceux qui sont entrés dans le pavement du vestibule.

Les piliers supportaient, suivant l'usage, de larges et épaisses dalles en argile, brisées par l'effondrement de la toiture. Au-dessus du dallage s'étendait une couche de ciment mêlé à des débris de tuileaux. Enfin le revêtement extérieur de la suspensura se composait d'une mosaïque grossière dont les cubes de calcaire blanc et de schiste noir n'avaient pas résisté à l'action de l'humidité du sol. Toutefois, une petite portion de la mosaïque demeurait encore intacte à l'un des angles. On y distinguait de simples filets

noirs encadrant un semis de clous noirs sur fond blanc. La mosaïque ne constituait pas la seule décoration de cette salle. Les murs avaient reçu une couche de stuc orné de peintures, appliqué sur un revêtement de briques. Aucun vestige de figures ni même de motifs d'ornement n'apparaissait sur cet enduit qui ne présentait que de simples panneaux à tons unis, assez variés, rouge, blanc, noir, violet foncé, vert d'eau.

Le stuc et les couleurs par leur aspect et leur finesse ne différaient en rien de ce qu'on rencontre dans les maisons romaines. Le stucage était appliqué non pas directement sur le parement du mur, mais sur un revêtement de larges briques plates à rebords épais, fixées par des crosses en fer, en forme de T (pl. XVI, 7). Long. 170mm

Ici, se place une question importante. On sait, par le témoignage de certains auteurs, que l'invention de la suspensura, c'est-à-dire de l'étuve suspendue au-dessus d'une chambre de chauffe souterraine, à l'aide de pilettes, est attribuée à un certain C. Sergius Orata, contemporain de Cicéron 1. Ce dispositif de construction, qui ne cessa dès lors d'être en usage jusqu'à la fin de l'époque romaine, nous le rencontrons ici. Mais un autre perfectionnement ne tarda pas à y être apporté. Il consista à élever encore la température de l'étuve au moyen d'un chauffage des parois latérales, en faisant circuler l'air chaud dans l'épaisseur des murs. « Quelquefois, écrit M. l'abbé Thédenat, on recouvrait la muraille de larges briques carrées, pourvues à chacun de leurs angles, de saillies en forme de mamelon, ce qui leur fit donner le nom de tegulæ mammatæ. Fixées contre le mur, du côté où se présentaient leurs saillies, elles laissaient entre le mur et elles, un espace libre dans lequel circulait l'air chaud provenant de l'hypocauste. Ce n'était pas une

1. Pline, Hist. nat., IX, 79: Val. Max., IX, 1; Macrob., Saturn., II, 11; Nonius Marc., 193-194; p. 207-212, éd. Quicherat. Nous empruntons ces références à l'article Hypocausis de M. l'abbé Thédenat, dans le Dict. des Antiquités de Saglio.

invention nouvelle; Vitruve connaissait ces briques et en recommandait l'emploi pour maintenir les murs intacts dans les lieux humides (VII, 4). Il ne paraît pas avoir pensé à les utiliser pour le chauffage 1. » Outre les tuiles mamelonnées, on fit encore un usage très fréquent, comme on sait, de tuyaux en terre cuite, encastrés dans l'épaisseur du mur, ou bien on obtenait l'écartement du revêtement de tuiles en interposant des tampons de terre cuite entre ces tuiles et la maçonnerie.

Or, dans notre petite étuve, nous avons précisément trouvé un fragment unique, il est vrai, de tegula mammata (pl. XXI, 7). Détail curieux, il a été coupé régulièrement et en carré dans une des parties angulaires de la tuile, qui devait en porter quatre. Le mamelon mesure 65mm de hauteur. Il est traversé intérieurement par un canal circulaire, logement de la cheville en fer qui l'assujettissait à la muraille. Malgré nos recherches dans le remblai de la maison, nous n'avons pu en recueillir un autre échantillon. Peut-être s'en était-on simplement servi pour quelque réparation ou consolidation du revêtement. Il faut cependant remarquer que l'emploi des tuiles à mamelons paraît remonter en Italie à une époque antérieure à Vitruve, puisqu'on les a souvent rencontrées dans les ruines de Marzabotto, la célèbre « Pompéi étrusque », située près de Bologne (Montelius, Civil. primitive en Italie, I, p. 501, fig. d).

Au lieu de tuiles à mamelons, dont l'emploi n'a été que partiel, on s'était contenté d'employer ici de simples tuiles plates à rebords, mais ces rebords ayant près de trois centimètres d'épaisseur suffisaient à écarter du parement de maçonnerie le revêtement de tuiles; les stucs peints étaient ainsi garantis de l'humidité suivant les prescriptions de Vitruve. Toutefois, ce dispositif, au point de vue de la solidité, était loin de valoir l'emploi des dalles mamelonnées.

1. Henri Thédenat, ibid., p. 348.

Les tuiles en effet n'étaient fixées à la paroi qu'à l'aide de crosses en fer en forme de T, mesurant de 155 à 170mm

(pl. XVI, 7).

Ce vide intérieur des parois latérales était en communication avec la chambre de chauffe.

c) Officine du balneator (pl. VI).

La troisième pièce de notre balneum, plus grande à elle seule que les deux autres réunies, est un quadrilatère irrégulier, mais à peu près rectangulaire, mesurant 16m50 de superficie. Là, aucune trace de mosaïque ni de peintures murales. L'aire de la pièce, dont la destination ne laisse place à aucun doute, était seulement recouverte, suivant l'usage habituel, d'une couche de terre argileuse battue. Contre le mur de refend qui la sépare de l'étuve se dressait un massif de maçonnerie en briques, évidé intérieurement, et dont un des angles, à la base, était consolidé par une pierre de taille. Ce massif mesure 120 de longueur sur 088 de saillie. Sa partie supérieure est ruinée. Entre une de ses parois et le mur du fond s'ouvre l'entrée du fourneau (præfurnium) qui chauffait l'hypocauste et dont un des piedsdroits se compose d'une épaisse pile de briques, liaisonnées avec des lits d'argile 1. Ce fourneau était voûté et sa voûte a été retrouvée intacte sur la moitié de sa profondeur. Elle était faite de petites briquettes en terre réfractaire. Son extrados affleurait le gazon qui recouvrait ces. ruines. Le palier du fourneau était garni de larges carreaux de terre cuite, établis à un niveau un peu supérieur à celui de la pièce, soit à la hauteur du sol de l'hypocauste. Les carreaux portaient la trace de l'action du feu. Les débris d'une cruche en terre commune gisaient à l'entrée du fourneau que remplissaient à demi des cendres et du charbon de bois. Il est assez difficile de déterminer exactement la destination du grand massif de briques adjacent. Nous

1. On distingue nettement l'entrée du fourneau, avec son arc en briques, sur la planche V (partie gauche), et sur la planche VI (partie droite).

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