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croyons qu'il servait de soubassement à un bassin métallique communiquant par quelque tuyau avec l'étuve.

A sa base, contre le mur en maçonnerie, du côté opposé au foyer, il est percé d'un petit canal à section rectangulaire, qui servait peut-être de passage à un tuyau de vidange. Au fond de cette sorte de cuve se trouvait un denier de la République romaine, de la gens Marcia (Babelon, no 28, an 60 environ avant Jésus-Christ). Dans la partie inférieure du mur de séparation, on ne remarque aucun vide indiquant le passage d'un tuyau. Celui-ci devait traverser le mur à sa partie supérieure.

Le bassin contenait-il de l'eau froide? Était-il au contraire chauffé par un brasero, facilement alimenté à l'aide des cendres du fourneau? Les substructions de ces ruines ne permettent pas de trancher cette question. L'eau qui remplissait la cuve métallique ne devait pas être amenée à l'aide d'une conduite, car le niveau du sol, sur ce point du Parc aux Chevaux, est un peu plus élevé que celui des fontaines Saint-Pierre et du Loup-Bourrou.

Cette même salle devait servir de lieu de dépôt pour le combustible et aussi semble-t-il de logement pour le serviteur ou l'esclave chargé de l'entretien. En effet, deux débris de moulin à bras, catillus et meta, du même type que celui de la fig. 6, y ont été recueillis.

La même pièce contenait encore:

1o Les débris d'un grand dolium en terre cuite, à larges rebords peints en noir. Ce type de poterie est commun à Bibracte. Les fragments 1-4 de la pl. XIX appartiennent à cette série. Ils se rencontrent sur tous les points de l'oppidum. On voit que le vase est généralement orné dans le haut d'un rang de traits parallèles, tracés en creux dans la pâte molle à l'aide d'un ébauchoir.

2o Deux fragments de poterie rouge sigillée, unie.

3o Deux demi-fibules, types de la Tène, l'une en bronze (pl. XIV, 3), l'autre en fer.

4° Une petite boule de bleu dit d'Alexandrie.

5o Un broyeur, sorte de galet cylindrique, aux extrémités arrondies (pl. XXI, 5).

En avant du massif en briques, presque au milieu de la chambre, on rencontra une nouvelle fosse funéraire. Elle contenait, comme à l'ordinaire, des débris d'amphores, dont deux ou trois pouvaient être reconstituées. Seuls le col et les anses manquaient. Dans le fond d'une de ces amphores encore en place, nous avons recueilli des charbons en très petite quantité, mêlés à des restes d'ossements incinérés et une monnaie de bronze coulé, au type du taureau cornupète. L'autre contenait, au lieu de monnaie, un disque de poterie découpé assez régulièrement dans un fond de vase à pâte noire, orné d'ondulations. Au-dessus de l'amphore, une gouge en fer. Nous nous trouvions donc bien. en présence d'un gisement funéraire, comme l'indique la présence de la monnaie et des os incinérés dans le même fond d'amphore.

La découverte du fragment de vase discoïde mérite de fixer l'attention. On en a trouvé maintes fois de similaires au cours des fouilles de Bibracte. En 1898, dans une tranchée de sondage à la Pâture du Couvent, nous sommes tombé sur une véritable cachette, se composant d'une cinquantaine de disques, tous découpés dans des tessons de vases de diverse nature, et d'un diamètre variant entre 60 et 20mm (pl. XX, 6-11). Ces tessons grossiers servaient-ils de jouets d'enfants ou constituaient-ils une sorte de monnaie de valeur infime à l'usage des habitants les plus pauvres de l'oppidum? La présence de l'un d'eux dans une amphore cinéraire, à côté d'une autre amphore contenant une pièce en bronze coulé, donnerait quelque consistance à cette dernière hypothèse.

Ajoutons qu'en remblayant cette fouille, on a recueilli une seconde monnaie de la République romaine, de P. Clodius Turrinus (Babelon, Claudia, 15, 43 avant Jésus-Christ).

Enclos voisin du balnéaire.'

Au sud de notre balnéaire, en sondant les alentours, nous avons trouvé un mur d'enclos, dépendance de la maison PC, 8, fouillée en 1883, par G. Bulliot. Les restes des murs de cet enclos ont leur crête à fleur de sol. Ces substructions n'ont que 040 à 0-60 de hauteur. Nous y avons trouvé, en suivant le tracé angulaire de ce mur, un dépôt d'amphores brisées, soit seize fonds gisant dans un grand désordre. Au milieu de ces débris, des restes d'ossements paraissant incinérés, plusieurs rondelles de poterie semblables à celles dont nous avons parlé plus haut, et enfin un denier dentelé, en argent, de la République romaine (Babelon, Sulpicia, 1). Cette pièce, frappée vers l'an 94 avant Jésus-Christ, est bien conservée.

Dans ce même enclos, nous avons recueilli les monnaies suivantes :

Edui. Bronze coulé au taureau barbare. 1 exemplaire. Atlas, pl. XVI, 5368 et 5401; Inventaire général, no 34. Tête de face. Bronze coulé, 2 exemplaires.

pl. XVI, 5253; Inventaire général, no 36.

Bronze coulé à l'hippocampe, 2 exemplaires. taire général, no 37.

Atlas,

Inven

Sequani. Droit fruste. R. [Q]DOCI. Cheval sanglé, à gauche. Argent, 1 exemplaire.

Inventaire général, no 67.

Atlas, pl. XVI, 5405;

Arverni. IIPAD. Buste imberbe, casqué, à droite. R. Guerrier debout, tenant de la main droite une enseigne, de l'autre un bouclier et une lance. 1 exemplaire. - Atlas, pl. XII, 3900; Inventaire général, no 4.

Mais une trouvaille numismatique plus importante fut faite près de l'angle de l'enclos, à l'extérieur du mur. Au

1. Fouille indiquée sur le plan ci-joint, par un trait bleu formant un angle obtus au nord des bâtiments que coupe le mot aux de l'indication Parc aux Chevaux.

milieu des débris d'une amphore écrasée contenant des os incinérés, nous recueillîmes une belle monnaie en électrum ou or pâle, des Bituriges Cubi :

Tête nue, à droite, cheveux en grosses mèches, avec fleurons sortant de la bouche. R. Cheval à droite. Au dessus, une grue ou un oiseau similaire entre deux annelets à point central. Derrière la croupe du cheval, un autre annelet centré. Au dessous, un fleuron tréflé. Poids: 3 grammes. Excellente conservation. Atlas, pl. XIII, 4072.

C'est la cinquième monnaie d'or ou d'électrum recueillie au mont Beuvray depuis le commencement des fouilles. Rappelons que les quatre premières sont comme celles-ci étrangères au monnayage éduen elles appartiennent aux Helvètes (Inventaire général, nos 44 et 45), aux Rémois (ibid., no 56), à un type indéterminé (ibid., n° 84, exemplaire fruste).

On voit que si les monnaies de bronze et d'argent sont communes dans les ruines de Bibracte, l'or y est extrêmement rare.

Nous avons encore à signaler ici une découverte assez intéressante, celle d'un fragment de fourreau en fer appartenant au type de la Tène (pl. XV, 2). L'extrême rareté des armes dans cette forteresse de Bibracte constitue un fait assez étrange, d'autant plus que les épées, les lances et les umbos de bouclier en fer sont au contraire abondants dans la plupart de stations gauloises. Les habitants de Bibracte ont eu soin d'emporter toutes leurs armes en abandonnant l'oppidum, mais il est assez étonnant que parmi les déchets. de fabrication des ateliers de forgerons, on ne trouve presque que des débris d'outils et d'ustensiles. M. Bulliot a cependant signalé la découverte d'une lance et d'un fragment d'épée dans la case d'un forgeron 1, celle d'une autre lance et d'un second débris d'épée dans les ateliers de

1. Fouilles du mont Beuvray, I, p. 4.

la Come Chaudron 1. Ces trouvailles sont bien minimes à côté du nombre des autres objets retirés des fouilles et elles ne nous paraissent pas suffisantes pour justifier le nom d'Arsenal que M. Bulliot avait cru pouvoir donner au quartier métallurgiste de la Come Chaudron. 2

Nous croyons plutôt que la période d'activité des ateliers découverts à la Come Chaudron doit se placer à l'époque de César et d'Auguste, durant le demi-siècle qui s'écoula entre la prise d'Alésia et l'abandon de Bibracte. Il est fort probable que pendant les temps qui ont suivi immédiatement la conquête, les Romains ont dû interdire aux Gaulois la fabrication des armes de guerre.

Ce petit fragment de fourreau, du type de la Tène, est le seul débris d'arme que nous ayons nous-même découvert. Il appartenait au sommet du fourreau, comme l'indiquent nettement les deux échancrures latérales de sa partie supérieure, dont la forme est caractéristique. La légère courbure et les dimensions de cet objet (largeur cinq centimètres) achèvent de lever tous les doutes sur la destination que nous lui attribuons.

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Le grand bâtiment que nous avons déblayé en 1901, durant notre campagne la plus récente, constitue un type de construction nouveau pour l'oppidum. Après avoir successivement découvert un vaste atelier de forgerons, des maisons d'artisans, un petit balnéaire privé, ce fut pour nous une heureuse surprise que de rencontrer une villa rustica dont les substructions étaient encore intégralement conservées, à quelques centimètres au-dessous du gazon. Le hasard tenait ainsi en éveil notre curiosité de fouilleur, en

1. Fouilles du mont Beuvray, I, p. 73.

2. Ibidem, I, p. 82.

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