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allié, par ses ascendants, à la famille bien connue des Guijon, dont Jean, fils de Hugues, seigneur de Saint-Léger-de-Fourche et de Huguette Legoux, était né à Saulieu et avait, après s'être établi à Autun pour y exercer la médecine, épousé Cécile Rolet, l'une des filles de Hugues Rolet précité. (Voir Mémoires de la Société Éduenne, tome XX, pages 8 et 15.)

» Notre confrère ne se recommande pas à notre souvenir que par des titres généalogiques. La fermeté de ses convictions, son souci éclairé et charitable des intérêts publics et du bien-être de ceux dont il avait charge directe, son affabilité simple et constante envers tous, ce sont là des qualités qui non seulement honorent un homme de son vivant mais rejaillissent sur sa mémoire et sur les sociétés mêmes dont il a fait partie. »

M. le président constate qu'on n'a jamais démoli autant de monuments, que depuis que tant de comités sont chargés d'assurer leur conservation. Chaque jour voit quelque édifice, église, chapelle, château, vieux logis, tomber sous le pic indifférent du démolisseur. Tous les prétextes sont bons pour faire disparaître un débris de la parure historique de la France. Aucune région n'est à l'abri de cet empressement à effacer du sol tout ce qui élève l'esprit au-dessus des conceptions utilitaires. L'œil attristé n'apercevra bientôt plus que des gares et des cheminées d'usine. Tout ce qui faisait le charme de nos paysages aura disparu.

C'est ainsi que l'intéressante chapelle Saint-Laurent est actuellement menacée par l'établissement du tramway à vapeur de Tournus à Louhans. Que pèse un monument en telle occurrence? Et, dans le cas présent, il s'agit cependant d'un édifice carolingien, remontant au dixième siècle, présentant l'appareil dit opus spicatum, si rare dans nos contrées. C'est vainement que l'Académie de Mâcon et la Commission des Antiquités de la Côte-d'Or ont fait entendre leurs cris; les ingénieurs ont fait la sourde oreille. On nous propose de nous joindre au débat, mais quelle serait l'efficacité de notre intervention? Heureusement, paraít-il, que le Touring-Club a pris la chapelle Saint-Laurent sous sa haute protection. Or, le Touring-Club est une puissance avec laquelle on compte et son concours peut être plus efficace

que n'importe lequel et réussir là où tous les autres ont échoué. En attendant, nous joindrons nos vœux à ceux de nos confrères de Mâcon et de Dijon, dans le but d'assurer la conservation d'un édifice qui se recommande à l'intérêt des archéologues et des touristes.

Dans un très intéressant mémoire sur les carrières d'où ont été extraits les moellons en grès rhétien, vulgairement appelés pâtureaux, ayant servi dans les constructions romaines d'Autun au petit appareil de revêtement, M. le vicomte de Chaignon a complété et rectifié l'état de nos connaissances. De ces recherches minutieuses, il résulte que les deux centres principaux d'exploitation semblent avoir été la carrière des Crots de Pauvray, située à la limite des communes de Curgy et d'Auxy, et celle du pré Lamelère, sur le territoire de la Celle d'Auxy, hameau de cette dernière commune.

M. A. de Charmasse fait connaître, d'après une relation inédite, les derniers jours et la mort de Robert Hurault, abbé de SaintMartin d'Autun, en 1567.

M. F. Dejussieu donne lecture de la communication suivante, concernant la météorologie locale, en 1903 et 1904 :

« A la séance du 23 avril 1903, j'ai exposé à la Société Éduenne, l'essai entrepris pour assurer des observations régulières de météorologie, à Autun, et d'autres concernant la pluviométrie, dans le département de Saône-et-Loire. A cette époque, six pluviomètres avaient été remis à des correspondants de bonne volonté; aujourd'hui quinze nouveaux appareils sont entrés en fonctionnement, ce qui porte à vingt et un le nombre de nos stations correspondantes. Ce sont : Autun, Saint-Léger-sous-Beuvray, Sainte-Croix, Épinac, Fley, Issy-l'Évêque, Gueugnon, Marcigny, Saint-Bonnet-de-Joux, Cluny, Pierre-en-Bresse, Verdun, Montcoy, Digoin, Baudemont, Montceau-les-Mines, Mancey, la Boulaye, le Creusot, Mazenay et le Port de Longpendu. Pour terminer notre tâche d'installation, quelques stations manquent encore pour que la surface du département soit entièrement observée. Il est désirable d'installer des postes à Lucenay-l'Évėque, Saint-Germain-du-Bois, Semur-en-Brionnais, Tournus, Matour, Tramayes, Chauffailles, Lugny-en-Mâconnais, Givry, le

Mont-Saint-Vincent, Palinges, Paray-le-Monial, Mesvres, Couches et Bourbon-Lancy, pour que chaque canton soit représenté dans les feuilles de statistique mensuelle. Malgré ces lacunes, que nous ne désespérons pas de combler, les observations ont été centralisées à Autun et transmises régulièrement, chaque mois, au Bureau central météorologique de France, ainsi que le constate la lettre suivante :

MONSIEUR,

Paris, le 26 octobre 1904.

J'ai l'honneur de vous accuser réception des bulletins d'observations météorologiques centralisées par la Société Éduenne, pour les mois de décembre 1903 à septembre 1904.

Veuillez agréer, Monsieur, avec tous mes remerciements, l'assurance de ma considération la plus distinguée.

Le Directeur du Bureau central météorologique,

E. MASCART.

» Cette lettre de remerciements est pour la commission un encouragement à continuer son entreprise; elle sera, nous n'en doutons pas, un appel à la bonne volonté de tous, pour engager de nouveaux correspondants à combler les vides signalés plus haut. Une demande est déjà parvenue; incessamment elle recevra satisfaction.

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» Un de nos correspondants, M. Chassignol, instituteur à la Boulaye, a bien voulu résumer les indications que mentionnent nos feuilles pour l'année 1903. Son travail a consisté surtout à relever les totaux pluviométriques et les moyennes mensuelles, pour chacune des stations en correspondance avec la Société Éduenne. Malheureusement, cette année 1903 a été une année de début dans nos observations qui n'ont pas toutes commencé à la même époque; de là des lacunes qui rendent difficilement les résultats comparables entre eux. Par contre, en 1904 la plupart des lacunes auront disparu; nos recherches seront donc plus heureuses cette année; nous y reviendrons aussitôt que le dépouillement des Bulletins nous l'aura permis. Toutefois et malgré la défectuosité inhérente au début de 1903, l'observation pluviométrique semble donner à Autun une indication qui a son intérêt. Sur huit mois seulement de mesures opérées, le total de l'eau tombée atteint 498m/m 9 et la moyenne mensuelle 62mm 36.

En portant la hauteur totale à 660 m/m, en tenant compte des quatre mois qui manquent, on obtient des chiffres en concordance avec ceux qu'a donnés notre ancien collègue Georges de Champeaux, dans le tome XXIe des Mémoires de la Société Éduenne, pour certaines années, parmi les trente sur lesquelles ses études ont porté. On verra plus tard le parti qu'on peut tirer de ce rapprochement.

» L'année 1904 qui va bientôt finir est caractérisée par plusieurs faits qu'on est en mesure de signaler dès à présent. Une sécheresse prolongée a fait baisser le niveau des rivières et des sources, aussi bas si ce n'est plus qu'en 1893 où la disette de fourrages s'est fait vivement sentir. Cette année, ce sont les récoltes d'automne qui ont été victimes de ses rigueurs. La pluie a été peu abondante depuis le commencement de l'été, el cependant le thermomètre n'a pas dépassé les niveaux ordinaires. A Autun, il n'est monté au-dessus de 30° que dans certaines expositions particulièrement abritées. Le manque d'eau qui a persisté jusqu'au milieu de décembre semble dû à la continuité de la chaleur plutôt qu'à son intensité, puisque le thermomètre n'a pas enregistré une émission plus grande que de coutume. Par leur persistance les vents secs ont amené une évaporation plus considérable que la pluie n'a pas comblée. De là vient le déficit dont se sont plaints les agriculteurs.

» En 1904, les orages ont été rares dans notre région; ils ont peu troublé le calme de l'atmosphère. Par contre l'un d'eux survenu le 16 juillet a marqué son passage dans la ville d'Autun. Le voile et la tête de la statue monumentale de la Vierge qui couronne la Tour des Ursules, à Saint-Blaise, ont été endommagés; la foudre a laissé des traces dans l'avenue de la Gare, à la Gennetoye, au Pont-l'Évêque et près des Baraques. Dans la rue de l'Arquebuse, la première maison, appartenant à M. de Charmasse, a subi une avarie aux ardoises de la toiture situées à proximité d'un ornement en forme de pointe. A côté la sous-préfecture, munie d'un paratonnerre, n'a pas été atteinte; plusieurs personnes de la maison ont éprouvé une secousse. Plus loin, sur la maison à façade sculptée appartenant à M. Roche, un corps de cheminées a été démoli et les matériaux projetés à terre. A peu de distance un lilas a été atteint, et la cime d'un arbre a

été frappée dans un jardin. A l'angle de la rue aux Cordiers et de celle de la Terrasse, dans plusieurs maisons on a senti des commotions; dans le voisinage un jeune homme a eu la main coupée par un éclat de verre brisé provenant d'une fenêtre. Une cheminée a été renversée dans la maison de M. Neyrat et une autre dans celle occupée par M. Reyssier; un châssis en fer grillagé a été déplacé sur le mur sud de l'église Notre-Dame; au collège, dans une classe voisine de ce dernier accident, les élèves ont ressenti un frisson. Enfin un peu partout, les sonnettes électriques ont vibré et dans les lampes Edison servant à l'éclairage, des lueurs ont brillé, aussi vives mais aussi fugitives que les éclairs qui les ont produites.

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» On voit, par ce résumé sommaire, que l'orage du 16 juillet a passé sur la ville avec son cortège d'avaries et de phénomènes qui peuvent sembler bizarres au premier abord, mais dont la science a depuis longtemps donné l'explication. Ils sont tous dus à l'influence qui est toujours accompagnée d'effets lumineux, calorifiques et musculaires, suivant les objets qui sont atteints.

» Sur les personnes, le voisinage d'un conducteur, fer, eau ou humidité, amène une contraction subite des muscles; c'est la commotion si la cause apparaît et disparaît comme l'éclair, bien qu'elle puisse aller jusqu'à produire une lésion cérébrale qui amène la mort.

» Sur les canalisations de lumière ou d'énergie, des télégraphes, des téléphones et même des sonnettes d'appartement, l'influence se traduit par un mouvement de force motrice qui actionne les électro-aimants, ou par un effet lumineux et calorifique occasionné par une résistance. C'est le cas des lampes électriques qui s'éclairent et des fils métalliques de faible section, qui fondent selon l'effort qu'oppose leur conductibilité relative au passage du courant.

» Sur les murs, les toits, les arbres en sève et en général sur tous les objets qui renferment de l'humidité, ou qui sont capables d'absorber de l'eau, c'est un effet calorifique d'influence qui cause les avaries. Si le corps est bon conducteur comme les métaux, ou s'il est mouillé sans intermittence comme le sont les maisons au moment des averses, la jonction avec le sol s'opère sans solution de continuité et l'effet de la foudre passe inaperçu ;

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