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c'est le cas de la sous-préfecture. Si, au contraire, des solutions. existent dans la continuité du conducteur : ce qui arrive souvent quand un rayon de soleil a eu le temps de sécher des portions d'immeubles arrosées par une pluie d'orage, la résistance se développe dans les interstices; elle se traduit aussitôt par une brusque élévation de la température. L'eau passe instantanément à l'état de vapeur, sous une pression énorme à laquelle rien ne peut résister. Les ardoises sont réduites en morceaux, les enduits s'émiettent, les murs sont disloqués, les cheminées croulent sur leurs bases et leur matériaux tombent à terre; c'est ce qui est arrivé aux deux maisons atteintes dans la rue de l'Arquebuse. Les arbres sont pelés sur une partie de leurs tiges, où la vapeur a soulevé l'écorce quand elle n'a pas distendu les cellules de leurs tissus. L'orage du 16 juillet aura donné à Autun une revue d'ensemble des effets que la foudre peut produire; estimons-nous heureux qu'elle ait respecté la vie des gens et qu'elle n'ait allumé aucun incendie.

>> On s'est demandé si cet orage a sévi avec une force inusitée pour avoir causé les avaries qu'on a relatées? Ce n'est pas notre avis; nous n'avons rien remarqué dans sa marche qui ne soit le fait de tous les orages. Il a suivi leur trajectoire habituelle, sous l'influence du vent venant du sud-ouest; la forme et la nature des éclairs sont restées dans leur état le plus fréquent. Une seule circonstance, selon nous, l'a rendu plus malfaisant que d'autres, c'est la faible hauteur relative à laquelle il s'est produit. Le voile de pallio-cumulus gris noir qui formait la couche inférieure des nuages était très bas ; il a dû par là-même avoir une influence plus directe sur les aspérités du sol, et les décharges successives les ont maltraitées davantage, parce qu'elles se trouvaient plus à leur portée. Au moment de la dislocation, les fracto-cumulus nous ont semblé s'enfuir rapidement à une hauteur d'un millier de mètres environ, peut-être moins. Si l'orage eût éclaté à mille mètres plus haut, Autun en aurait beaucoup moins ressenti les mauvais effets.

>> On s'est encore inquiété de savoir si le paratonnerre de la sous-préfecture a fonctionné régulièrement pendant l'orage du 16 juillet? A n'en pas douter, cet instrument a rempli son devoir sans aucune faiblesse; la meilleure preuve qu'on en puisse donner

c'est qu'il a préservé l'hôtel du sous-préfet, qui n'a eu aucune avarie, tandis que, à droite et à gauche, deux maisons voisines ont été atteintes. Pourquoi cette exception si elle n'est pas le fait de la tige de fer?

On admet généralement qu'un paratonnerre exerce son influence dans un cercle qui a pour centre la projection horizontale de sa flèche, et pour rayon la hauteur de la pointe au-dessus du sol. C'est-à-dire qu'on n'a pas observé qu'un paratonnerre ait jamais exercé son influence en dehors de cette limite. On voit par là que celui de la sous-préfecture ne pouvait guère protéger la maison de M. de Charmasse qui a été touchée, encore moins celle de M. Roche où un corps de cheminées a été renversé. Mais aucun contrôle ne saurait établir plus exactement le bon fonctionnement de l'appareil, que l'immunité de l'immeuble auquel ce paratonnerre est fixé. Ce résultat qui a son importance rendait toute vérification superflue. Les éclairs, en effet, agissent rarement sur des points isolés; la plupart du temps, leur action s'exerce sur plusieurs kilomètres de longueur. Si des objets sont atteints sur leur passage et que d'autres soient épargnés, c'est que les derniers ont été abrités par un conducteur, naturel ou artificiel peu importe. Le 16 juillet, le passage des éclairs malfaisants a été constaté sur des points éloignés de plus de cinq cents mètres, sans compter ceux qui ont échappé à l'observation. La conséquence dès lors est facile à tirer; elle apparaît nettement comme nous venons de le dire.

» M. Mathieu Brelot, de Mazenay (Saint-Sernin-du-Plain), nous a communiqué l'observation suivante :

>> Dans la nuit du 15 au 16 août 1904, à minuit quinze minutes, par un ciel sans nuages et bien étoilé, il s'est produit un éclair très vif; pendant au moins trente secondes, on a pu voir sur le ciel, dans une position fixe et dans la direction S.-S.-O., une raie lumineuse et brillante qui, de la terre, paraissait avoir environ 3 mètres de longueur sur 5 à 6 centimètres de largeur. Cette bande présentait une orientation SO-NE. Le phénomène a diminué peu à peu d'intensité; il a disparu complètement au bout d'environ deux minutes.

» M. E. Chateau, instituteur à Bourg-le-Comte, a signalé à la Société d'histoire naturelle d'Autun, le fait suivant : « Le

19 juillet 1904, à huit heures quinze minutes du soir, un point lumineux venant de l'Ouest a disparu au Nord-Nord-Ouest. Il a laissé après son passage une traînée blanche qui semblait immobile et a été visible à l'oeil nu, à Bourg-le-Comte, pendant trentedeux minutes, montre en mains. » 1

» Faut-il voir dans ces remarques, l'entrée de deux bolides dans les régions atmosphériques de la terre? Les observatoires nous renseigneront probablement sur ces apparitions.

» Un autre phénomène atmosphérique mérite d'être signalé: ce sont les rougeurs qui se sont manifestées au coucher et au lever du soleil, pendant la période sèche et surtout à l'automne de 1904. Avant les pluies survenues au commencement de décembre, il était facile de l'observer. Il consiste exactement en ceci quand le soleil vient de disparaître, une lueur d'un rouge orangé persiste au couchant; l'intensité acquiert son maximum dans la région qui avoisine le disque de l'astre, et l'éclairage se propage, de proche en proche, à droite, à gauche et à une hauteur variable au-dessus de l'horizon; il diminue progressivement jusqu'à se confondre avec la couleur du ciel. L'ouest est teinté d'une nuance saumonée d'un aspect agréable à l'œil; la coloration dure pendant une grande partie du crépuscule; elle ne s'éteint que lorsque le soleil est descendu trop bas pour faire sentir son influence. Elle décroit lentement et suit le mouvement du jour, pour réapparaître au matin.

» Ce phénomène a déjà été observé. G. de Champeaux l'a signalé dans le travail d'ensemble qu'il a publié en 1893 :

<< Pendant l'hiver de 1883 à 1884, dit-il, qui a été très beau et doux, il a été constaté une série de rougies remarquables, le matin au levant, le soir au couchant, précédant ou suivant à long intervalle le lever ou le coucher du soleil. Il a été donné plusieurs explications de ce phénomène dont la plus probante est la présence dans l'atmosphère, jusqu'à ses limites supérieures, de fine poussière volcanique provenant de l'explosion du volcan Krakatau, du détroit de la Sonde, qui eut lieu en août 1883. » 2

» Notre collègue avait trouvé cette explication dans un journal scientifique, m'a-t-il dit, et en entretint la Société Éduenne. Nous

1. Séance du 7 août 1904.

2. Mémoires de la Société Éduenne, 1893, t. XXI, page 50.

échangeâmes quelques explications à ce sujet, car les corps pulvérulents répandus dans l'air sont un des facteurs de la diffusion de la lumière, dans les couches atmosphériques inférieures. Mais tandis que j'inclinais à vouloir attribuer ces rougeurs à un effet d'optique, G. de Champeaux resta séduit par la théorie de l'émission et de la persistance des poussières volcaniques, au point qu'il tint à la mentionner dans ses Observations générales précitées. Soyons-lui reconnaissants d'en avoir conservé le souvenir et d'avoir noté les circonstances qui ont accompagné ces lueurs, en 1883 et 1884.

>> La sécheresse persistante de 1904 a ramené l'apparition de ces rougeurs crépusculaires, et je me suis empressé de les étudier à nouveau. Tout en regrettant que G. de Champeaux ne soit plus au milieu de nous pour chercher l'explication désirée, voici la réponse au point d'interrogation qu'il a posé en 1884.

» Lorsque le temps est serein, on voit, le soir, à mesure que le soleil s'approche de l'horizon, la partie du ciel voisine se colorer en rouge, et la lueur persister après le coucher de l'astre. Ce fait est dû à ce que les rayons lumineux qui ont traversé une grande épaisseur de l'atmosphère perdent, en chemin, par réflexion et par réfraction, la plupart de leurs rayons bleus, de sorte que l'œil ne perçoit que les rayons rouges. En même temps le ciel blanchit vers le zénith et la clarté va toujours en augmentant vers l'horizon occidental, jusqu'à ce que, le soleil se trouvant trop bas, ses rayons n'atteignent plus l'observateur. Le matin, le phénomène se produit également, mais dans un ordre inverse.

» S'il n'existait pas d'atmosphère et que celle-ci ne renfermât pas d'humidité sous forme vésicules de vapeur d'eau, la nuit succéderait au jour instantanément et nous serions privés du crépuscule et des lueurs qui l'accompagnent. Les rougeurs qui ont paru en 1883 et se sont reproduites en 1904, avec un éclat tout particulier, proviennent donc d'un effet d'optique et n'ont aucun lien avec les éruptions des volcans, dont on n'a pas signalé les effets en 1904.

» Un fait encore confirme cette manière de voir. En 1904, les lueurs crépusculaires ont atteint leur plus grande intensité en automne, c'est-à-dire à l'époque où les nuits devenant plus longues et où quelques pluies survenues autour de l'équinoxe ont laissé

un plus grand nombre de gouttelettes aqueuses séjourner dans l'air, sous forme vésicules de vapeur d'eau. La quantité de réflecteurs et de réfracteurs s'étant accrue, la lueur saumonée qui en résulte a suivi la progression; elle s'est montrée sous une plus grande largeur, sur une plus forte hauteur et avec un éclat plus vif et plus persistant. C'est ce qu'on pouvait encore observer facilement, au mois de novembre, surtout quand le refroidissement de l'air, à la tombée de la nuit, jetait dans l'atmosphère un léger voile de brume qui apportait un nouveau tribut de circonstances favorables à cette manifestation.

» Et maintenant quel pronostic peut-on tirer de ces rougeurs qui persistent après le coucher du soleil? On vient de voir que pour se manifester il leur faut un temps calme, un ciel clair, dans lequel le rayonnement permette la formation de vésicules élevées dans l'atmosphère, en nombre restreint pour se maintenir à l'état de vapeur et ne pas se condenser sous forme de liquide; toutes circonstances qui autorisent à considérer les rougeurs crépusculaires persistantes comme un indice de beau temps. C'est ainsi qu'elles se sont montrées en 1883 et en 1904; on serait tenté de les considérer même comme la marque d'une période chaude et sèche qui doit régner pendant un intervalle plus ou moins long. Ce dernier point ne manque pas d'intérêt; nous comptons en poursuivre l'étude, quand les circonstances favorables le permettront. »

M. A. Gillot présente le compte rendu suivant de la dernière excursion faite par la Société :

« Le 20 septembre dernier, la Société Éduenne reprenait la série de ses excursions en pays éduen. Le château et l'église de la. Rochepot, à cinq kilomètres de Nolay, avaient été cette fois proposés comme but de promenade. Cinquante personnes avaient répondu à notre appel.

» Une large et belle avenue nous conduit de la gare de Nolay

1. MMmes de Broqua; de Chatillon de Mac Mahon; Thibault; Tupinier; MMiles J. et A. Gillot; Leclerc; Lemelle; MM. Boëll; B. de Champeaux ; A. de Charmasse; l'abbé Chevailler; Duchemain; de Furnichon; E. Fyot; René et Roger Gadant; A. Gillot; le Dr V. Gillot; Antony Graillot; Henri Graillot; Grenot; l'abbé Hémery; J. Jarlot; Mauchien; Menand; Montarlot; l'abbé Muguet; Paul Olinet; l'abbé Preux; J. Reyssier et sa famille; Joseph Rérolle; Ferdinand Rodary et ses enfants; Roidot-Errard; Sirdey; A. Thibault; L. Tremeau; Tupinier; Verger; Vernin.

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