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seulement préoccupés de donner à cette muraille de terrasse la force nécessaire pour qu'elle résistât à la poussée des terres. Ils voulaient faire un ouvrage durable. Il leur semblait qu'un long avenir de prospérité était encore réservé au grand oppidum éduen, et nul sans doute ne prévoyait que ce quartier du Parc aux Chevaux, centre aristocratique d'une cité industrieuse, ne serait à brève échéance qu'un amas de ruines et un lieu de solitude.

En fouillant le mur de cet enclos, nous avons trouvé les marques BR (pl. XXII, 13), et ATEI (pl. XXII, 14).

RVFIO

VW

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Rufio est un esclave connu de L. Umbricius, potier d'Arezzo, et cette marque doit peut-être se compléter ainsi : Rufio || [L]. Umbr(ici) (Cf. C. I. L., XI, 6700, 804).

On sait que la fabrique d'Ateius, dont les produits sont très communs en Italie et dans les provinces, n'a pas encore été localisée avec certitude. C'est à l'époque d'Auguste que se place son activité. 1

1. Oxé, Die Terra-Sigillata-Gefaesse des Cn. Ateius dans les Bonner Jahrbuecher, cahier 101, 1897, p. 22-37.

TOME XXXII.

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A la fin du mois de septembre 1899, en déblayant le mur dont nous venons de parler, la tranchée amena, comme nous l'avons dit, une découverte que rien ne faisait prévoir, celle d'une case de fondeur qui se trouvait à deux mètres du mur, près de l'angle en pierres de taille. Ce petit atelier n'était entouré d'aucune substruction maçonnée. Il avait été bâti en matériaux légers dont les traces avaient disparu, sans doute au cours de quelque travail de nivellement. Son emplacement restait néanmoins bien marqué par une sorte de fosse circulaire, remplie d'une terre noire, compacte, pétrie de charbons de bois et mêlée à de petites scories de bronze. Nous n'étions plus ici devant un atelier de forgerons, mais en présence d'une petite officine d'un fondeur de bronze. C'est ce qui résulte clairement de l'inventaire des nombreux et intéressants déchets retirés de cette fosse :

1o Un petit creuset en terre réfractaire à fond sphérique. Les parois calcinées et vitrifiées mesurent 7 à 8mm d'épaisseur. Le diamètre intérieur n'est que de 30mm (pl. XIX, 5).

2o Autre fragment de creuset similaire de même épaisseur, dont le fond contenait encore un résidu métallique de couleur verte qui ne peut être que du cuivre ou du bronze (pl. XIX, 6).

3o Un fragment d'une de ces curieuses tablettes d'argile, que G. Bulliot a rencontrées dans les ateliers de la Come Chaudron et qu'il a considérées comme des moules à gaufre, à cause de leur ressemblance avec les gâteaux de ce nom. Nous avions déjà émis l'hypothèse que ces tablettes en terre réfractaire creusées d'alvéoles rectangulaires, disposées en échiquier, devaient être classées de préférence parmi les ustensiles de fondeurs ou d'émailleurs,

sans que l'on puisse d'ailleurs en préciser exactement l'emploi. Quoi qu'il en soit, ces creusets à alvéoles comptent parmi les vestiges industriels les plus caractéristiques de l'époque de Bibracte, puisque les fouilles de Stradonic en ont livré de semblables 1. Le fragment recueilli dans cette fouille (pl. XIX, 7) gisait à travers une masse de débris de charbons. Si menu soit-il, il n'en demeure pas moins tout à fait caractéristique et sa présence dans la case d'un fondeur fortifie notre opinion.

4° Un grand fragment de terrine d'argile, de forme circulaire. Diam. 32 cent. (pl. XIX, 9). Le rebord très épais de ce récipient est percé d'une ouverture tubulaire.

5o Douze monnaies gauloises:

a) Denier éduen au type de la tête casquée et du cheval. Argent, 3 exemplaires. Atlas, pl. XVI, 5099 et 5138;

Inventaire général, nos 25 et 26.

b) Bronze coulé à légende SEGISV. 1 exemplaire. pl. VII, 4628; Inventaire général, no 38.

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c) Bronze coulé au taureau cornupète, 3 exemplaires. Atlas, pl. XVI, 5368 et 5401; Inventaire général, no 34. d) Bronze coulé, type dit à l'hippocampe, 1 exemplaire. Atlas, pl. VII, 2935; Inventaire général, no 37.

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e) Quatre bronzes coulés gaulois complètement oxydés. 6o Une fibule en bronze, type de la Tène III (pl. XIV, 4). Ressort à quatre spires, sans griffe. Porte-agrafe ajouré, arc aplati à sa naissance et gravé finement de quatre petites bandes guillochées, parallèles. Longueur 93mm. Cette fibule appartient au type connu sous la dénomination de fibule de Nauheim. L'ardillon est brisé.

7° Autre fibule en fer, oxydée. Type de la Tène. Le pied

manque.

1. Joseph Déchelette, le Hradischt de Stradonic et les Fouilles de Bibracte, p. 33 et pl. II, fig. 17, 18 et 19.

8° Cinq annelets de bronze. Diam. de 10 à 18mm. (Pl. XIV, types 35 à 44).

9° Une tige de bronze légèrement cintrée. Chacune des extrémités se termine par un anneau (pl. XIV, 24). Le centre est percé d'une petite ouverture. Destination inconnue. Long. 51mm

10° Un manche de miroir en bronze. Type déjà décrit (pl. XIV, 20). Long. 32mm.

11° Une demi-bague en bronze, à chaton de bronze.

12° Un couteau de fer, à soie; lame triangulaire à un seul tranchant (pl. XV, 3). Long. 165mm.

13° Un grain de collier en ambre (pl. XX, 13). Diam. 17mm.

14o Trois rondelles découpées dans des tessons de vases, dont une ornée de stries croisées. (Voir plus haut, page 41.)

15° Un petit fragment de poterie peinte. La pâte rougeâtre porte un engobe noir lustré sur lequel se détache un disque peint en rouge, encadré d'autres petits cercles formant bordure. Ce tesson est semblable par son décor à un de ceux de Stradonic, reproduits sur une des planches en couleurs de l'ouvrage de M. Pič (Čechy na usvitiè diėjin, pl. XLIX, no 18). La nuance de la peinture est la même que celle des fragments nos 2-4 de cette planche.

16° Un col d'amphore, portant la marque .....CN] PHIL..... (pl. XXII, 5). Cf. C. I. L., XIII, 10002, 396.

17° Une pierre ponce; un éclat de silex.

18° Plusieurs débris d'instruments en fer, douille, crochets, etc.

19° Un grain de collier, en verre bleu, rubanné de blanc, incomplet (pl. XX, 23).

Tel est l'inventaire des nombreux objets retirés de cette fouille. On voit que notre fondeur était un orfèvre se livrant à la fabrication des menus objets de bronze dont nous avons retrouvé les déchets. Les petites dimensions de ses creusets confirment ces conclusions. On ne peut affirmer que cet artisan ait également pratiqué l'art de l'émaillerie. Toutefois, d'après les découvertes de M. Bulliot, il semble que cette dernière industrie était exercée par des ouvriers fondeurs qui confectionnaient toutes sortes d'objets de bronze.

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On sait que le déblaiement partiel d'un aqueduc maçonné, enfoui à 5 mètres de profondeur, constitue une des découvertes intéressantes de G. Bulliot, au mont Beuvray, durant ses dernières fouilles. Haut de 110 environ et large de 060, cet aqueduc se trouve sur le petit plateau qui domine le ravin de la Come Chaudron, près des ruines du couvent des Cordeliers. Il captait une source aujourd'hui obstruée mais indiquée par une sorte de bassin marécageux. Il est probable qu'il servait encore de collecteur pour les eaux de plusieurs autres sources jaillissant à un niveau supérieur. Sa construction remonte à l'époque gauloise, comme le démontrent les poteries et les monnaies recueillies à l'intérieur de la galerie. Au surplus, des habitations gauloises avaient été bâties sur sa voûte. Mais sa destination demeure problématique. M. Bulliot a émis à ce sujet l'hypothèse que les Gaulois auraient déjà connu les souffleries à eau ou encore qu'ils auraient actionné mécaniquement des mar

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