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je les honore, à ce que je les respecte ; un supérieur a le droit d'exiger soumission et obéissance.

On distingué parmi les hommes plusieurs sortes de droits.

1° Il y a des droits naturels et des droits positifs. Les premiers sont ceux qui dérivent immédiatement de la nature des choses, et qui par là existent nécessairement; les seconds émanent directement d'actes posés librement par une volonté raisonnable.

2. Il y a des droits parfaits et rigoureux, et des droits imparfaits ou non rigoureux. « Les droits parfaits, dit Burlamaqui, sont ceux dont on peut exiger l'effet à toute rigueur, et, s'il est nécessaire, jusqu'à employer la force pour en obtenir l'exécution, ou pour en maintenir l'usage, contre ceux qui voudraient nous résister ou nous troubler à cet égard. C'est ainsi que l'on peut raisonnablement opposer la force à quiconque attente injustement sur notre vie (1). » Les droits sont imparfaits ou non rigoureux quand il n'est point permis d'employer la force pour les maintenir et les défendre.

5° Il y a des droits auxquels on peut renoncer légitimement et d'autres pour lesquels cela n'est point permis. « La raison de cette différence, dit Burlamaqui, est qu'il y a des droits qui ont par eux-mêmes une liaison naturelle avec nos devoirs, et qui ne sont donnés à l'homme que comme des moyens de s'en acquitter. Renoncer à ces sortes de droits, ce serait donc renoncer à son devoir; ce qui n'est jamais permis. Mais à l'égard des droits qui n'intéressent en rien nos devoirs, la renonciation est licite, et ce n'est qu'une affaire de prudence (2). Ainsi les droits auxquels on ne peut pas renoncer sont ceux-là seulement pour lesquels on ne pourrait le faire sans violer un devoir.

40 « Enfin, dit encore Burlamaqui, le droit, considéré par rapport à ses différents objets, peut être réduit à quatre espèces principales. 1° Le droit que nous avons sur notre propre personne et sur nos actions, lequel s'appelle libertė; 2° le droit que l'on a sur les choses qui nous appartiennent en propre,

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(1) Loc. cit., ch. vu, s vil.

(2) Ibid.

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que parce que je le regarde comme une émanation d'un droit qui subsiste par lui-même, comme une sorte de délégation du droit absolu faite dans l'intérêt de l'ordre en général. Voilà des idées qui entrent toujours dans les raisonnements que nous faisons sur l'autorité des droits que nous reconnaissons à d'autres hommes.

· Comme le droit de l'homme emprunte ce caractère auguste du droit absolu et divin, il s'ensuit que toutes les fois qu'il s'écarte de la loi morale , qui est une application de celui-ci, il n'est plus qu'une usurpation et un mensonge.

Le droit, comme nous l'avons déjà dit, ne se conçoit que dans une personne , c'est-à-dire dans un être intelligent et libre; étant une qualité morale, il ne peut exister dans des êtres privés de raison. Le droit relatif suppose une personne relalive, dépendante, finie, comme le droit absolu suppose une personne absolue, souverainement indépendante et infinie, c'est-à-dire un Dieu personnel. On sait que les Romains déniaient aux esclaves la qualité de personne; ces malhenreux étaient assimilés aux choses , et comme tels déclarés incapables de droits.

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S III. Des faux systèmes sur les droits et les devoirs.

Il y a, comme nous l'avons vu, d'une part un droit absolu et un devoir absolu, et d'autre part des devoirs relatifs et des droits relatifs. Nous avons vu aussi que les devoirs et les droits relatifs ont pour fondement nécessaire, les premiers le devoir absolu , les seconds le droit absolu. Que suit-il de ce principe? Il s'ensuit évidemment que tout système qui ne reconnaît pas le droit absolu et le devoir absolu ne saurait admettre des devoirs et des droits véritables entre les hommes. Ainsi toute théorie qui nie la loi morale, laquelle est l'application du droit absolu, détruit par là même le fondement de tout devoir et de tout droit parmi les hommes; sans la loi morale, il n'est pas possible de rendre raison d'aucun droit ni d'aucun devoir.

La morale de l'intérêt et le panthéisme, détruisant à la fois

et la loi morale et le droit als

iets teneat à la ruine de tout droit et de toate za i.

Des systèmes qui se cier es posare i szi msaie, la de pouillent de son caractere d'abscis. De siest wa pias rendre compte des devoirs et des crits es īstesalaistent dans la société. Ajoutons en gésére! ce toote theorie erronee sur la loi morale est par la mine iscissie à espiger d'ane manière satisfaisante l'existence de dicits et des cercars reiatifs. Ces théories ayant été exposées précedeneat, boas De nous y arreteras pios. Soos dirtas sealement ici un mot en particulier de la théorie de quelques philosophes contemporains sur le rapport du droit et du devoir.

Suivant l'opinion des philosophes dont nous soalons parler, le coneept de droit ne serait çint un concept primitif, il Baitrait du enne-pt de devoir et ne serait ainsi qu'on concept secondaire et dérisé. Voici comment Joufiros espose cette opinion, qui est la sienne : « Si mes semblables accomplissent leur fin, c'est parce qu'il le veulent ils sont libres;. et, en l'accomplissant, ils ont chargé de l'accomplir sous leur responsabilité comme moi, il y aurait injustice de ma part à s'opposer à leur liberté, et de la leur à s'opposer à l'accomplissement de ma destinée par mois et de la l'idée qu'ils ont le droit d'accomplir leur fin , et l'idée que moi j'ai le droit d'accomplir la mienne; de lå l'idée que j'ai le devoir de respecter leur vocation, et qu'ils doivent respecter la notre; de la en un mot les idées de droit, de justice. d'injustice (2). » - On le voit, Jouffroy fait dériver l'idée du droit de celle du devoir : tout homme a le devoir d'accomplir sa destinée; donc il a le droit de ne pas être entravé dans l'accomplissement de ce devoir.

M. Saisset regarde aussi, à l'exemple de Jouffroy, la notion de devoir comme la source de la notion de droit. « Mon devoir en toute circonstance, dit-il, est de faire ce que ma raison me montre comme bon , et partant comme obligatoire. De la notion de droit. Si c'est mon devoir, en effet, d'aller à ma fin, de tendre vers l'ordre, de faire le bien, quiconque met obsta

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(1) Voir plus haut p. 46 suiv. et p. 68 suiv.
(2) Cours de droit naturel, leç. 29€, iom. a;p. 412.

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cle à l'accomplissement de ce devoir fait mal, et si celui qui fait ce mal le fait sciemment et librement, son action est moralement mauvaise. Voilà donc mon droit: c'est de faire tout ce dont un être raisonnable et libre ne peut me détourner sans crime (1)

Il est donc constant que pour ces philosophes la notion de droit est une notion secondaire, dérivée, qui naît de la notion de devoir.

Cette théorie, à la prendre d'une manière générale et absolue, est précisément l'inverse de la réalité. La notion de devoir n'est et ne peut être qu'une notion dérivée. Rien de plus évident. D'où vient que l'homme a le devoir de faire telle ou telle chose ? C'est qu'il existe un droit supérieur qui l'impose : le devoir présuppose toujours le droit, et il n'en est que l'effet. Par conséquent, l'idée du devoir présuppose dans l'esprit qui la conçoit l'idée du droit, par lequel le devoir est imposé; et sans l'idée du droit jamais l'esprit ne concevrait l'idée du devoir.

Ce qui aura sans doute contribué à égarer ces écrivains, c'est que, à ne considérer que l'ordre créé, fini, relatif, le devoir préexiste au droit : l'homme, nous l'avons vu, a des devoirs avant d'avoir des droits. Ils n'ont envisagé que l'homme, et ils ont voulu tout expliquer de ce point de vue restreint et essentiellement incomplet. Les notions de droit et de devoir dans l'homme ne sauraient se comprendre, si l'on ne remonte pas jusqu'à Dieu.

(1) Morale, dans le Manuel de philosophie à l'usage des colléges, p. 355. Paris 1846.

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