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le sens. Mais ils ne sont plus capables d'épeler correctement ni l'un ni l'autre. En effet, dans le vocabulaire pehlevi-persan, rédigé par les Parses, qui avait été publié par Anquetil, et que M. Justi a inséré dans son glossaire du Bundehesh', le mot, l, est lu, et en tête du glossaire zend-pehlevi, édité récemment par un savant destur2, la formule consacrée le est transcrite pavan shame ehan et traduite In the name of God. C'est-à-dire que les Parses prennent la ligature

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aqui se trouve au milieu

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celle qui se trouve à la fin du mot uw. Ils commettent du reste exactement la même confusion lorsqu'ils lisent yất et shâh les mots, et, No7; car le simple ayant la quadruple valeur, et, le double peut exprimer les différentes combinaisons de ces lettres, telles que, etc. Mais les Parses méconnaissent ce double au milieu et à la fin des mots, comme ils mécon

گ

w

naissent le simple de la ligature pour qu'ils lisent J

â, au lieu de ây. Enfin, lorsque ce même double se trouve au commencement des mots, ils le confondent souvent non plus avec, mais avec, s, et lisent,

گیتی

pour, sar pour, etc.

par exemple, stia

Cette incapacité chez les Parses de l'Inde de lire correctement des textes dont ils connaissent d'ailleurs le sens ne doit pas nous étonner, puisque la connaissance du pehlevi fut au moins une fois complétement perdue dans l'Inde 3.

1 Voy. la préface de M. Justi, p. xxxi, et le Glossaire, s. v. CS. 2 An old zand-pahlavi glossary, edited by Destur Hoshengji Jamaspji, highpriest of the Parsis in Malwa, revised with notes and introduction by Martin Haug. Bombay-London, 1867, in-8°, p. 1 et 45.

3 Voy. Anquetil, Zendavesta, I, p. ccxxIII suiv. Burnouf, Commentaire sur le Yaçna, avant-propos, p. x.

Elle doit nous encourager à chercher la solution de bien des difficultés que présente encore cette langue, plutôt dans un perfectionnement de la lecture que dans une comparaison avec des langues qui, comme l'hébreu n'ont jamais été accessibles aux mages.

C'est par cette réflexion que je terminerai cette revue du nouveau travail si utile et si consciencieux de M. Justi; cette revue a dû être à la fois longue et très-incomplète, car, si dans l'œuvre du savant allemand les mérites sont assez évidents pour se passer d'un commentaire détaillé, les imperfections ne sont saisissables que par un examen long et minutieux.

G. GARREZ.

MONGOLISCHe Marchen-SAMMLUNG. DIE NEUN MERCHEN DES Siddhi-Kur, NACH DER AUSFührlicheren REDACTION, UNd die Geschichte von Ardschi-BordsCHI-KHAN, Mongolisch herausgegeben von Bernhard Jülg, Innsbruck, 1868. In-8° (XVI et 256 pages).

M. Jülg avait publié à Leipzig, en 1866, le texte et la traduction de treize contes indiens dans une rédaction calmouke, sous le titre de Marchen des Siddhi - Kur. Il a découvert ensuite une rédaction mongole des mêmes contes, contenant neuf contes supplémentaires, qu'il fait paraître maintenant dans le texte mongol et dans une traduction allemande. Il y ajoute l'Histoire d'Ardschi - Bordschi, qui est une sorte d'extrait mongol des contes indiens sur Vikramâditya. Tous ces contes se sont répandus avec le Bouddhisme, et l'on peut en suivre la singulière histoire dans les recherches de M. Schiefner dans les Mélanges asiatiques, et surtout dans le Pantschatantra de M. Benfey.

J'ai eu une certaine difficulté à m'orienter dans la multiplicité des publications de M. Jülg sur ce sujet; je me per

mets de donner au lecteur les indications que je puis pour qu'on s'y reconnaisse. Quand on veut être complet (en textes et traductions), il faut prendre les Marchen des Siddhi-Kur, kalmukischer Text (Leipzig, 1866), et Mongolische MarchenSammlung, mongolisch (Innsbruck, 1868). Ces deux volumes se complètent. Si l'on ne veut avoir que les traductions allemandes, on peut s'en procurer les tirages à part, publiés en même temps et se vendant isolément. Il a paru de plus, sous le titre de Mongolische Marchen, à Innsbruck, en 1868, une édition préliminaire de l'Histoire d'Ardschi-Bordschi, en texte et traduction. Ce petit volume ne contient, je crois, rien qui ne soit contenu dans l'édition de 1868, à l'exception d'un parallèle que M. Jülg y tire entre cette histoire et celle de Tristan et Iseulde.

J. MOHL.

EXTRAIT D'UNE LEttre de M. DOZY.

Leyde, le 23 novembre 1868.

MM. Jong et de Gœje impriment en ce moment, et dans tout son entier, la chronique connue sous le nom de Kitab al-'oyoun wa'l-hadâyih, dont des chapitres ont été donnés par MM. Anspach, Matthiessen et de Gœje. Cette publication aura un appendice important, à savoir le volume de la chronique d'Ibn-Mascawaïh, que possède l'Académie royale des sciences à Amsterdam. En outre, un jeune jurisconsulte-orientaliste, M. Van den Berg, vient de donner, en forme de thèse latine, un opuscule très-intéressant sur les ventes et les achats selon le droit musulman. C'est le premier essai de ce genre, l'auteur ayant traité ce droit à

la manière des Romains et à la nôtre. Sous ce rapport, je pense qu'il est destiné à faire époque. Joignez-y que l'auteur est parfaitement qualifié pour une telle tâche; car il joint à une connaissance parfaite du droit romain une étude approfondie des sources de la législation mahométane.

La collection d'anciens géographes arabes entreprise par M. de Goje avance aussi fort bien, quoique l'impression n'en ait pas encore été commencée. Le mauvais état des deux manuscrits d'Ibn-Haucal, surtout pour ce qui concerne les noms géographiques de la Perse, etc. rend cette publication extrêmement difficile et épineuse.

M. Fleischer a fait paraître dans les Mémoires de l'Académie des sciences de Saxe un travail considérable, contenant des corrections du texte des Analectes sur l'histoire des Arabes d'Espagne par Al-Makkari, publié à Leyde. Les personnes qui se servent de cette édition feront bien de consulter les observations et les propositions de l'éminent orientaliste.

MARS-AVRIL 1869.

IBRAHIM, FILS DE MEHDI,

FRAGMENTS HISTORIQUES,

SCÈNES DE LA VIE D'ARTISTE AU III SIÈCLE DE L'Hégire (778-839 DE NOtre ère),

PAR M. C. BARBIER DE MEYNARD.

AVERTISSEMENT.

L'idée de ce travail nous a été suggérée par l'étude des Prairies d'or. En préparant le tome VI de la publication dont la Société asiatique a bien voulu nous charger, nous avons rencontré souvent le nom d'Ibrahim ben Mehdi, soit comme le narrateur, soit comme le héros d'aventures romanesques qui font une heureuse diversion au récit un peu sec du compilateur arabe. Ce nom, il est vrai, n'était pas inconnu à l'histoire. M. Weil, dans son remarquable travail sur les Khalifes, avait déjà retracé le rôle politique d'Ibrahim, son usurpation presque involontaire, suivie de si près de sa chute; mais nous soupçonnions que tout un aspect de cette physionomie singulière, celle du courtisan et de l'artiste, était resté dans l'ombre. La lecture du Livre des Chansons a confirmé nos prévisions. En parcourant ce précieux recueil dans la charmante édition en vingt volumes qui vient de sortir des presses de Boulac, nous avons été frappé de

XIII.

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