Oeuvres complètes de J.-B. Poquelin Molière: Troisième époque (1664-1666): Tartuffe. Don Juan. L'amore médecin. Le misanthrope. Quatrième époque (1666-1667): Le médecin malgré lui. Mélicerte. La pastorale comique. Le sicilien

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Librairie nouvelle, 1855
This work contains the works of Molière, a French playwright, actor and poet, widely regarded as one of the greatest writers in the French language and universal literature.
 

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Seite 72 - C'est un art de qui l'imposture est toujours respectée, et quoiqu'on la découvre, on n'ose rien dire contre elle. Tous les autres vices des hommes sont exposés à. la censure, et chacun a la liberté de les attaquer hautement, mais l'hypocrisie est un vice privilégié, qui de sa main ferme la bouche à tout le monde, et jouit en repos d'une impunité souveraine.
Seite 46 - JUAN. Quelle est ton occupation parmi ces arbres? LE PAUVRE. De prier le ciel tout le jour pour la prospérité des gens de bien qui me donnent quelque chose.
Seite 126 - En courroux, comme vous, on ne me voit point être; Je prends tout doucement les hommes comme ils sont, J'accoutume mon âme à souffrir ce qu'ils font; Et je crois qu'à la cour, de même qu'à la ville, Mon flegme est philosophe autant que votre bile.
Seite 128 - D'où vient que, leur portant une haine mortelle, Vous pouvez bien souffrir ce qu'en tient cette belle? Ne sont-ce plus défauts dans un objet si doux? Ne les voyez-vous pas, ou les excusez-vous?
Seite 175 - Oui , je voudrais qu'aucun ne vous trouvât aimable, Que vous fussiez réduite en un sort misérable , Que le ciel , en naissant , ne vous eût donné rien ; Que vous n'eussiez ni rang , ni naissance , ni bien , Afin que de mon cœur l'éclatant sacrifice Vous pût d'un pareil sort réparer l'injustice; Et que j'eusse la joie et la gloire en ce jour De vous voir tenir tout des mains de mon amour.
Seite 126 - Oui, je vois ces défauts dont votre âme murmure, Comme vices unis à l'humaine nature; Et mon esprit, enfin, n'est pas plus offensé, De voir un homme fourbe, injuste, intéressé, Que de voir des vautours affamés de carnage, Des singes malfaisants, et des loups pleins de rage.
Seite 145 - C'est de la tête aux pieds un homme tout mystère, Qui vous jette, en passant, un coup d'œil égaré, Et, sans aucune affaire, est toujours affairé. Tout ce qu'il vous débite en grimaces abonde ; A force de façons, il assomme le monde ; Sans cesse il a, tout bas, pour rompre l'entretien, Un secret à vous dire, et ce secret n'est rien ; De la moindre vétille il fait une merveille, Et, jusques au bonjour, il dit tout à l'oreille
Seite 342 - Et leur âme est portée à juger bien d'autrui. Point de cabale en eux, point d'intrigues à suivre ; On les voit, pour tous soins, se mêler de bien vivre. Jamais contre un pécheur ils n'ont d'acharnement : Ils attachent leur haine au péché seulement, Et ne veulent point prendre, avec un zèle extrême, Les intérêts du Ciel plus qu'il ne veut lui-même.
Seite 46 - JUAN Tu te moques : un homme qui prie le Ciel tout le jour ne peut pas manquer d'être bien dans ses affaires. LE PAUVRE Je vous assure, Monsieur, que le plus souvent je n'ai pas un morceau de pain à mettre sous les dents.
Seite 340 - Hé, quoi ! vous ne ferez nulle distinction Entre l'hypocrisie et la dévotion ? Vous les voulez traiter d'un semblable langage...

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