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IMPRIMERIE DE CH. MEYRUEIS ET C•,

̧RUE SAINT-BENOÎT, 7.

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AVERTISSEMENT DES ÉDITEURS.

M. Vinet s'est occupé longtemps et fortement de Pascal. La direction générale de ses travaux, la nature de son esprit et de son tempérament lui facilitaient l'accès de ce noble et prodigieux génie. Analyse pénétrante de l'âme humaine, ferme attachement du cœur à la foi et besoin impéricux d'évidence, mélancolie naturelle, penchant à l'ironie sérieuse, dialectique pressante, parfois emportée, passion dans la raison, imagination contenue et puissante, ces traits sont communs à l'auteur des Discours sur quelques sujets religieux et à l'auteur des Pensées. On peut dire, toutes réserves faites et toutes proportions gardées, que Pascal et Vinet se resceinblaient. Pascal, d'ailleurs, inspira l'apologiste protestant du dix-neuvième siècle et lui servit de modèle. Si l'affinité naturelle, la sympathie et l'attention sont de quelque secours à l'intelligence, assurément M. Vinet devait comprendre Pascal. C'est là peut-être ce qui faisait dire à un critique éminent, M. Sainte-Beuve: « Si l'on réunissait dans un petit volume « les articles de M. Vinet sur Pascal, on aurait, selon moi, << les conclusions les plus exactes auxquelles on puisse at<< teindre sur cette grande nature si controversée (1). »

Les manuscrits de l'auteur nous ont permis d'aller au delà de ce vœu, qui s'accorde, d'ailleurs, avec un projet formé par M. Vinet lui-même, et dont on trouve les traces dans sa

(1) Journal des Débats du 17 mai 1847.

correspondance. Il en parle déjà dans une lettre du 24 décembre 1844. Plus tard, le 3 juin 1846, en envoyant au directeur du Semeur le travail que nous avons intitulé, d'après une rectification de la main de M. Vinet, De la théologie du livre des Pensées, il lui disait : « Je livre ainsi, les uns après les << autres, les lambeaux d'un livre que j'avais espéré faire, « que je ne ferai jamais. » L'unité d'intention ressort évidemment de ce projet de publication distincte.

En 1832 et 1833, M. Vinet donna au public de Bâle un cours sur les moralistes français. Il écrivit alors quelquesunes de ses leçons et les envoya au Semeur. D'autres sont restées en portefeuille soit à l'état de notes, soit complétement rédigées. De ce nombre sont des leçons sur Voltaire, sur Montesquieu, sur Rousseau, et en première ligne les leçons sur les Pensées de Pascal qui ouvrent ce volume; elles sont sans exception de la main de l'auteur.

En 1844 et 1845, M. Vinet fit à l'Académie de Lausanne un cours sur la littérature du dix-septième siècle. Les leçons de ce cours qui ont Pascal pour objet ont aussi été rédigées par M. Vinet. Les unes ont déjà paru dans le Semeur et dans la Revue Suisse. Les autres sont inédites, en particulier celle qui contient l'analyse des Pensées d'après l'édition de M. Faugère. M. Vinet parle ainsi de cette dernière dans une lettre : << J'ai encore en portefeuille l'analyse du livre des Pensées, qui << pourrait (avec le morceau sur la théologie de Pascal), servir « de préface à une nouvelle édition des Pensées. » Cette analyse est loin de faire double emploi avec celle du cours de 1833. Le premier travail nous donne l'impression reçue de la lecture de l'ancien Pascal; le second, l'impression produite par le Pascal restauré. S'il est intéressant de comparer les deux livres entre eux, il l'est aussi de comparer les deux analyses entre elles.

M. Vinet, qui s'est tant occupé de Pascal pendant sa vie, s'en est occupé encore sur son lit de mort. L'Abrégé de la Vie de Jésus, par Pascal, retrouvé par M. Faugère, venait de

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