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SAINT-DENIS. TYPOGRAPHIE DE PREVOT ET DROUARD.

DE

M. VICTOR COUSIN

QUATRIÈME SÉRIE

LITTÉRATURE

TOME I

NOUVELLE ÉDITION

revue et corrigée.

BLAISE PASCAL

PARIS

PAGNERRE, ÉDITEUR

14 BIS, RUE DE SEINE

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PRÉFACE

DE LA NOUVELLE ÉDITION.

Cette nouvelle édition n'est guère que la première fidèlement reproduite, à l'exception des changements suivants : 1o quelques corrections de détail; 2° un vocabulaire plus ample des locutions remarquables de la langue de Pascal, quelquefois avec l'indication de la source où Pascal puise ordinairement, à savoir, Montaigne; 3° le retranchement d'un certain nombre de pièces qui depuis 1842 ont été transportées ailleurs, et l'addition de pièces nouvelles, par exemple, de ce beau fragment sur l'Amour dont la découverte inattendue demeurera, s'il m'est permis de le dire, la récompense de mes travaux sur Pascal.

Je n'ai emprunté à personne les principes de critique qui sont dans le Rapport à l'Académie française. J'ai le premier distingué les parties différentes et souvent étrangères dont se compose le livre des Pensées; j'ai séparé tout ce qui appartient véritablement au grand ouvrage que méditait Pascal, l'Apologie de la Religion chrétienne, et j'ai eu l'idée, très-simple, il est vrai, mais dont on ne s'était

pas avisé, de restituer dans leur sincérité la pensée et le style de ce grand maître, d'après le manuscrit autographe conservé à la Bibliothèque du roi : enfin, ce projet de restitution, je ne l'ai pas seulement exposé; je l'ai exécuté sur les morceaux les plus étendus, les plus célèbres, les plus importants. Voilà le service que j'ai rendu aux lettres; J'obscures menées ne l'effaceront point. On a beau dérober les principes que j'ai établis, en ayant l'air de les combattre; tous les faux-semblants ne servent de rien; suivre des règles posées par un autre, jusqu'à les compromettre par une application outrée, ce n'est point les inventer, tout comme réimprimer à grand bruit des pièces qui ont déjà paru, sans citer le premier éditeur, n'est pas les publier pour la première fois.

J'avais un moment songé à mettre au jour un plus grand nombre de pensées nouvelles. La réflexion m'a retenu. Dans l'intérêt même de la renommée de Pascal, surtout dans l'intérêt des lettres, j'ai dû me borner à mes premiers extraits, une lecture attentive ne m'ayant fait découvrir aucun fragment nouveau qui fût supérieur à ceux que j'avais donnés. Il ne faut pas adorer superstitieusement tous les restes d'un grand homme. La raison et le goût ont un choix à faire entre des notes quelquefois admirables, quelquefois aussi dépourvues de tout intérêt dans leur état actuel. Un fac-simile n'est point l'édition, à la fois intelligente et fidèle, que j'avais demandée et que je demande encore.

Mais considérons par un endroit plus sérieux l'écrit que nous allons remettre sous les yeux du public. Nous n'avions entrepris qu'un travail littéraire; notre unique dessein avait été de reconnaître et de montrer Pascal tel qu'il est réellement dans ce qui subsiste de son dernier ouvrage, et il est arrivé qu'en l'examinant ainsi, nous

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