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premier Royaume de Bourgogne. Cette Eglife établie au commencement du troifiéme fiécle 2 tient rang parmi les plus anciennes des Gaules. Elle est auffi l'une des plus illuftres, par le martyre & la fainteté de plufieurs de fes Prélats, par la haute naiffance & la doctrine des autres, par la pureté de fa Foi qui n'a jamais reçû d'alteration, par l'étendue de fa Métropole & par celle de fon propre Diocèse, Diocèse, enfin par Les prérogatives & fes priviléges: Car l'Archevêque de Besançon qui a été fait Prince de l'Empire au plûtard dans le commencement du douziéme fiécle, est encore l'un des premiers Archevêques des Gaules qui ait reçû le Pallium; & l'Evêque de Laufane fon premier Suffragant, a été honoré de cette distinction fi rare parmi les Evêques ; ce qui marque la grandeur & la confidération de fon Métropolitain.

L'Abbaïe de Condat, qu'on apelle S. Claude du nom d'un de fes Abbés, encore aujourd'hui fi confiderable par fes privileges, ses richesses & la qualité de fes Religieux qui font tous Gentilshommes, ayant pris naiffance fous l'Empire Romain; je me suis vû engagé d'en parler dans ce premier volume, & d'en donner Î'Histoire entiere; parce que m'étant déterminé à ne rien dire que d'important, elle n'étoit pas affez longue pour pouvoir être partagée dans les différents tomes que je me propose de donner au Public; & comme nous avons au Comté de Bourgogne d'autres Abbaïes d'hommes & de femmes; fçavoir,

Baume-les-Meffieurs, Gigni, Chateau-Chalon, Baume-les-Dames, Lons-le-Saunier, Migette & Montigni, dont quelques-unes font remonter leur origine au tems de l'Empire Romain; j'en ai donné l'Histoire en même-tems que celle de S. Claude, parce qu'elles ont la même police extérieure, & que l'on n'y reçoit que des perfonnes d'une Nobleffe connuë.

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Voilà tout ce qui compofe ce premier volume, & s'il a le bonheur de mériter l'aprobation du Public, j'en donnerai bien-tôt un second,qui contiendra encore par des Hiftoires différentes, le fond & la fuite de celle du Comté de Bourgogne jusques à nos Ducs. Cette façon d'écrire est peu commune mais outre qu'elle est néceffaire comme je l'ai dit, dans le cas où je me trouve; elle poura plaire davantage aux Lecteurs, par la diverfité & l'étendue des objets qu'elle préfentera. Il ne fe trouvera pas reflerré & contraint dans les bornes d'une Province, ni embarassé par la confufion qu'aporte ordinairement dans une Hiftoire, le mélange de différents fujets, quand on n'a pas l'art de les distinguer & de ne paffer de l'un à l'autre que bien à propos.

J'ai tâché au refte de ne traiter que des fujets neufs, ou s'ils ne le font pas, je me flate qu'ils auront l'agrément de la nouveauté, par les changements que l'on y trouvera, par les chofes que j'y ai ajoutées, & par les propofitions que je fais contre les opinions reçûës. Les Sçavants jugeront, fi j'ai eu des raisons & des preuves fuffifantes,

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pour m'écarter comme j'ai fait souvent des fentiments communs. Je me foumets fans réplique à leurs décisions, car je n'ai garde de préférer mes lumieres aux leurs, en faveur d'un Ouvrage que je ne donne que comme une ébauche, & fur une espèce de littérature dont je ne fais pas profeffion. Je me fuis principalement attaché à la clarté & à la netteté du ftile, fans me fatiguer à trouver des tours & des expreffions, qui jettent fouvent de l'obfcurité dans le difcours. L'on veut entendre fans peine ce qu'on lit, & l'on cherche plus à s'inftruire dans le récit des faits, qu'à trouver de l'efprit dans la maniere de les raconter. J'ai évité furtout d'être long & diffus, & d'entrer dans les détails de peu de conféquence. Je n'ai rien dit fans en avoir des preuves, rées de l'autorité ou du raifonnement; mais je me fuis contenté de citer à la marge, quelques au torités fur les faits les plus importants, ou dont j'ai crû que le Lecteur pouroit douter. J'ai auffi fait imprimer à la fuite de ce premier volume, des Manufcrits anciens tirés des Archives de l'Eglife Métropolitaine de Befançon, dont on verra la qualité & l'emploi, dans un Avertiffement qu'on trouvera à la tête de l'Hiftoire de cette Eglife; & j'y ai joint des Chartes & des autres Actes, qui fervent à celles de nos Abbaïes nobles. Enfin j'ai fait graver des Plans, des Figures & des Monuments antiques, pour rendre plus fenfible ce que j'en ai dit ; & j'ai tracé moi-même dans cette vûë, une Carte du Païs & de la Pro

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vince des Séquanois, dont voici l'explication. Le Païs des Séquanois, étoit entre le Rhein, les Montagnes de Vauges, la Sône & le Mont-Jura. J'ai tiré une ligne de points d'un côté ou de l'autre de ces limites, fuivant que j'ai crû qu'elles étoient renfermées dans ce Païs ou dans ceux des voisins. Je l'ai mife par exemple au-delà du Rhein, parce que Sanctio Sekingen, Ville des Séquanois, étoit au bord feptentrional de ce fleuve ; & je l'ai tirée au-deçà de la Sône, plus bas qu'Amagetobrie parce que Chalon & Mâcon qui font à l'autre bord, étoient des Villes des Eduois. J'ai continué cette ligne par des traits, fur le Mont-Jura qui féparoit le Païs des Séquanois de l'Helvétie.

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La Province Séquanoile formée fous Augufte, contenoit le Païs des Séquanois & celui des Helvétiens. Elle étoit limitée par le Rhein, les Montagnes de Vauges, la Sône & le Rhone. La ligne de points que j'ai dit marquer le Païs des Séquanois,a été continuée le long du Rhone & du Rhein, pour achever de renfermer cette Province jufqu'aux environs du lac de Bregents, où je l'ai interrompuë, parce que Gannodurum, Conf tance, & Forum Tiberii Keiferftul, qui font fur le Rhein au-deffous de ce lac, quoique Villes des Helvétiens, ont été diftinguées par Ptolomée, de la Province Séquanoife, & n'ont pas été fujettes à la Métropole de Befançon. Mais cette partie étoit peu confidérable, puifqu'il y avoit à Vindoniffa Vindife, peu éloigné de Forum Tiberii & de Gannodurum, un Evêché Suffragant

de Befançon; & qu'à Vitodurum Vinterthur qui en eft encore plus proche, le Grand Voyer de la Province Séquanoife, fit rétablir un mur fous l'Empire de Dioclétien & de Maximien, suivant une Infcription que l'on garde à Conftance. Céfar a dit que l'Helvétie étoit divifée en quatre cantons mais il n'en a nommé deux le canton d'Orbe Urbigenus Pagus, & celui de Zuric Tigurinus Pagus. Strabon, Plutarque & Pline ont apellé les deux autres, Tugenus Pagus, Ambronicus Pagus.

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que

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Le canton d'Orbe, s'étendoit le long du MontJura, depuis la Clufe & Genève, jufqu'à la fource de la Birfe, le long du lac Leman & de la Sarine apellée en Latin Sana, jufqu'au confluant de l'Orbe dans l'Aar. Celui des Ambrons étoit le plus grand & le plus puiffant de tous, puifque fes Habitans fe joignirent aux Cimbres & aux Teutons,pour ravager les Gaules & se rendre maîtres de l'Italie: ils occupoient le Païs qui eft entre la Sarine, le Mont-Jura & le Ruff en Latin Urfa. Le canton de Tug étoit entre le Ruff & le Limat, & celui de Zuric, entre le Limat & le Rhein. On a distingué ces quatre cantons sur la Carte, par des lignes ponctuées.

La partie du Païs des Séquanois qui forme aujourd'hui le Comté de Bourgogne, étoit divisée en quatre cantons, apellés des Varafques des Scodingues, d'Amaous 5 de Port. Je les ai marqués fur ma Carte, fans les diftinguer par des points, parce qu'encore que j'en connoiffe

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