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e les Germains s'enfuirent, & qu'au Rhein. Comment fe poure Armée en déroute, n'ait ceffé eux déja las & fatigué du com& de pourfuivre, pendant l'ef? Les Germains furent prefque qui les pourfuivoit, & Ariovif ́à la faveur d'une nacelle, qu'il rd du fleuve. Il n'avoit point de n; car il fit fçavoir à Célar que rendroit à fes dépens, ce que pouqueufe, qui depuis quatorze ans vert. Il étoit campé loin de Bear crut qu'il pourroit y arriver I pensât à y entrer. Les Séquanois e lui; il n'eft pas probable qu'il fe Païs, & éloigné de la Germanie & it des vivres & attendoit du fecours. marche de l'Armée Romaine, qui font de Cluvier; il faut obferver qu'au fepomains étoient encore éloignés de fix is; qu'ils partirent de Befançon pendant firent de grandes journées, parce qu'il rtant d'attaquer Ariovifte, avant que les noient le joindre, euffent paffé le Rhein. 1 en fept jours arriver à fept ou huit lieuës quoiqu'ils euffent pris un détour.

des Germains, étoit compofée de Marcomans, s & d'Harudes, dont Arioviste étoit Roi; & ur troupes auxiliaires, des Suéves, des Triboangions & des Nemétes. Les cent Cantons des qui s'étoient aprochés du Rhein pour le joindre, érent chemin, quand ils aprirent fa déroute; & cette cante affaire, dont la nouvelle fe répandit jufqu'au de la Germanie, y donna une telle réputation aux es Romaines, que leur alliance & leur recommandaa, y tinrent lieu à la fuite d'une protection puiffante.

que de contenir les Peuples de la Germanie, les feuls qu'elle avoit à redouter, puifque ce font ceux-là qui l'ont enfin détruite ; & de les empêcher d'aprocher de l'Italie, & de la Province que Rome poffédoit déja dans les Gaules, comme ils auroient fait, s'ils s'étoient emparés du Païs des Séquanois. Mais quelle fatisfaction pour Céfar, de voir les Gaules fe livrer à lui, pour ainfi dire; & avide de gloire comme il l'étoit, d'avoir de nouveaux fujets de triomphe! Il congédia donc les Députés Gaulois en leur donnant de bonnes efpérances, & fe prépara dès ce moment à faire la guerre aux Germains. Cependant avant que de la commencer, il tenta la voie de la négociation.

Il fit demander une entrevue à Ariovifte, qui enflé de fa puiffance & de fes fuccès, répondit que fi Céfar avoit quelque chofe à lui dire, il pouvoit venir lui parler. Céfar ne parut point irrité de cette réponse groffiére & méprifante, & pour mettre Ariovifte dans tout le tort, il lui fit faire des propofitions d'accommodement, aufquelles Ariovifte répondit encore avec arrogance.

On avertit alors Céfar, que les cent Cantons des Suéves, qui étoient la Nation la plus puiffante de la Germanie, aprochoient du Rhein, & que les troupes d'Arioviste faifoient des courfes dans les Païs d'Autun & de Tréves. Comme on lui dit auffi, que ce Roi avoit deffein de s'emparer de Befançon, Ville Capitale des Séquanois, également forte par l'art & par la nature, bien pourvuë de munitions, & dans une fituation propre à tirer la guerre en longueur ; il comprit aifément, qu'il lui étoit important de le prévenir, & d'entrer dans cette Place, dont il fçavoit que les portes lui feroient ouvertes. Mais il craignoit qu'elles ne le fuffent auffi à Arioviste dans l'état où étoient les affaires du Païs, s'il ne fe préfentoit le premier. Il y marcha donc en grande diligence, il y fût reçu avec joie, & il y fit repofer fon Armée pendant quelques jours. Les foldats de Céfar, qui n'avoient point encore eu affaire aux Germains, s'informérent de leurs forces & de leur maniére de combattre. Mais foit que la peur eût

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groffi

groffi les objets aux Gaulois que les Germains avoient battus, foit qu'ils euffent la vanité de vouloir perfuader, qu'il n'avoient pû être défaits que par des hommes extraordinaires; ils exagérent la haute taille des Germains, leur force, leur courage, leur connoiffance dans l'art militaire, & jufques à la fierté de leurs regards, qu'ils difoient être infoutenables dans le combat.

A ce récit, l'épouvante fe mit dans l'Armée Romaine, & gagna jufqu'aux Officiers. Céfar en fut informé. IÍ affembla fes Soldats. Il leur parla avec cette noble éloquence dans laquelle il excelloit, & cet air d'autorité mêlé d'une certaine douceur, qui le faifoit craindre & aimer en même tems. Il leur fit fentir, que les Germains ne leur devoient pas paroître plus redoutables, que les Cimbres & les Teutons qui avoient été taillés en piéces par Marius ; & leur dit que les Helvétiens contre lefquels ils venoient de fe mefurer avec tant d'avantage, avoient fouvent battus les Germains.

L'Armée fut ranimée par ce difcours. Elle demanda de marcher à l'ennemi, & Céfar profita de cette difpofition. Il fit un détour de quelques lieuës, pour avoir un chemin plus ouvert, & par lequel il pût recevoir plus facilement les vivres, qui lui venoient non feulement du Païs des Séquanois, mais encore du côté d'Autun, de Toul & de Langres. Je crois qu'il paffa par Vefoul, au lieu de prendre le chemin de Porentru, ou celui de Baume, Cléreval, & Montbéliard, qui font les routes les plus courtes & les plus ordinaires, mais les plus couvertes de bois & remplies de montagnes, pour aller de Befançon du côté du Rhein, où Ariovifte avoit raffemblé fes troupes.

Au feptiéme jour de marche, Cefar aprit que l'ennemi n'étoit plus qu'à fix lieuës. Ariovifte furpris de la hardieffe & de la diligence du Général Romain, fit des réflexions, & demanda une entrevue. Céfar y confentit. L'entrevuë se fit, mais inutilement, parce qu'on s'aperçut que le Roi Germain ne l'avoit demandée que pour furprendre Céfar. On employa dès lors de part & d'autre,

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quelques rufes pour fe couper

ments avantageux.

les vivres par des campe

Enfin Céfar força Arioviste à donner bataille. Les Germains fe défendirent en gens de courage, & qui entendoient le métier de la guerre ; mais les Romains le fçavoient mieux qu'eux, & ils étoient commandés par le Capitaine le plus heureux & le plus habile qu'il y eûit. Ils enfoncérent donc les Germains, les mirent en fuite & les pourfuivirent jufqu'au Rhein, que quelques-uns des fuyards pafférent à la nage ou dans des barques. Arioviste fut du nombre de ces derniers. Le refte fut tué, pris, ou diffipé.

Cluvier eftime que cette bataille fe donna à Dampierre en Franche-Comté, dans le confluent du Doux & de la riviére de Porentru. Il prétend que l'on y trouve les plaines & les élévations dont Céfar parle à l'occafion de cette affaire. Il dit que Dampierre et éloigné de Befançon defix jours de marche, en faifant fept milles par jour, qui étoit la marche ordinaire des troupes Romaines ; & à cinquante milles du Rhein, qui eft la diftance que les Commentaires de Céfar mettent entre ce fleuve & le lieu de la bataille.

Cependant les anciennes éditions de Céfar, portent cinq milles au lieu de cinquante milles. Ciaconius & Hotoman, font les premiers qui ont fait imprimer quinquaginta pour quinque; fondés fur Orofe & für Plutarque, qui mettent cette bataille, l'un à cinquante milles, & l'autre à quatre cens ftades du Rhein. Mais comme ces nombres ont pû être facilement altérés dans ces derniers Auteurs; que les manufcrits de Plutarque varient, & qu'il y en a qui portent quarante stades au lieu de quatre cent; que l'ancien Interprète Grec de Céfar, l'a traduit par quarante ftades, qui font cinq milles ; & qu'on lit quinque dans les manufcrits de fes Commentaires; je crois que l'on doit mettre la défaite d'Arioviste à cinq milles du Rhein, & les circonftances du fait me femblent le prouver d'ail

leurs.

Céfar dit en effet, que les Germains s'enfuirent, & qu'ils furent pourfuivis jufqu'au Rhein. Comment fe pourroit-il faire, qu'une grande Armée en déroute, n'ait ceffé de fuir; & que le victorieux déja las & fatigué du combat, ait continué de tuer & de pourfuivre, pendant l'efpace de cinquante milles? Les Germains furent prefque tous tués par la Cavalerie qui les pourfuivoit, & Ariovifte lui-même n'échapa qu'à la faveur d'une nacelle, qu'il trouva par hazard au bord du fleuve. Il n'avoit point de Places en deçà du Rein; car il fit fçavoir à Céfar que s'il osoit l'attaquer, il aprendroit à fes dépens, ce que pouvoit une Nation belliqueufe, qui depuis quatorze ans n'avoit point eu de couvert. Il étoit campé loin de Befançon, puifque Céfar crut qu'il pourroit y arriver avant lui, au cas qu'il pensât à y entrer. Les Séquanois étoient déclarés contre lui; il n'eft pas probable qu'il fe fût engagé dans leur Païs, & éloigné de la Germanie & du Rhein, dont il tiroit des vivres & attendoit du secours. Quant aux jours de marche de l'Armée Romaine, qui font la principale raifon de Cluvier; il faut obferver qu'au feptiéme jour, les Romains étoient encore éloignés de fix lieuës des ennemis ; qu'ils partirent de Befançon pendant la nuit, & qu'ils firent de grandes journées, parce qu'il leur étoit important d'attaquer Ariovifte, avant que les Suéves qui venoient le joindre, euffent paffé le Rhein. Ils ont donc pû en fept jours arriver à fept ou huit lieuës de ce fleuve, quoiqu'ils euffent pris un détour.

L'Armée des Germains, étoit compofée de Marcomans, de Sédufiens & d'Harudes, dont Arioviste étoit Roi; & il avoit pour troupes auxiliaires, des Suéves, des Triboces, des Vangions & des Nemétes. Les cent Cantons des Suéves, qui s'étoient aprochés du Rhein pour le joindre, rebroufférent chemin, quand ils aprirent fa déroute; & cette importante affaire, dont la nouvelle fe répandit jusqu'au fond de la Germanie, y donna une telle réputation aux armes Romaines, que leur alliance & leur recommandation, y tinrent lieu à la fuite d'une protection puiffante.

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