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tus Abucini de la Notice; mais il s'eft trompé, comme je l'ai fait voir à la p. 30 de cet Ouvrage. Cependant le Port de Lainé étoit un lieu confiderable, où nos Manufcrits, la Légende ancienne de S. Anatoile dont les Reliques font à Salins, & quelques Auteurs difent qu'étoit un paffage fort fréquenté pour aller des Gaules en Italie. La Loue a pû porter bateau jufqu'à cet endroit, & c'eft probablement ce qui lui a fait donner le nom de Port. L'on y a ajouté celui de Lainé, pour dire Portus navium, ou Portus navis, foit à caufe de l'abord des bateaux, foit parce qu'on y paffoit la riviere dans une barque, apellée Nefen vieux gaulois,dont on a fait Port de la Nef, & enfuite Port de Lainé. J'ajoute aux raifons que j'ai déja raportées, pour prouver que Port fur Sône eft le Portus Abucinus de la Notice; qu'il y a des Reliques de S. Valier, martyrifé, fuivant fa Légende, au Pont Abucin; & que fuivant le Breviaire de Langres dont il étoit Archidiacre, il a fouffert le martyre aux confins du Diocèfe de ce nom. C'est la fituation de Port fur Sâne,où l'on fait réguliérement la fête de S. Valier avec concours de Peuple, le 23 Octobre, qui pour cette raifon eft marquée au Pont Abucin dans l'ancien Calendrier de l'Eglife Métropolitaine de Befançon. 10. Kal. Nov. apud Caftrum Bucinum S. Valerii Archid. Lingon.

Addition. Après que cet Ouvrage a été imprimé l'on a découvert dans les ruines de la Ville ancienne qui étoit auprès de Moirans, une Infcription mutilée que Mr. Piard a copiée avec exactitude, comme en jugera par l'extrait fuivant de la Lettre qu'il m'a fait le plaifir de m'écrire fur ce fait, & qui eft dattée du 24 Mars 1734.

on

Extrait de la

Des Païfans du grand Villars, labourans il y a fept ou huit jours un champ à trente pas du Pont des Ar- Lettre. ches, levérent une groffe pierre, qui depuis longtems réfiftoit à leur charue. Ils y aperçûrent des caracteres, & le bruit s'en étant répandu, je fus hier fur les lieux, & je tranfcrivis ces caracteres, de maniere que par la distance des lettres, vous puiffiez fu

Dd

pléer celles que le foc de la charuë a enlevées. La pierre eft haute de trois pieds un pouce, fur deux pieds deux pouces de large. Les lettres font de vingt-deux lignes en hauteur, & les interlignes ont un pouce. Je n'ai point vû de caracteres mieux formés ni plus beaux, dans les Livres les mieux imprimés.

Voici l'Inscription telle qu'elle m'a été envoyée.

NIO ROMPI
ALATINIFICA

ANO AEDVO SA-
ERDĪTI PROVN-
TARVM GALLAR
CISETHONO
SOMNIBVS
ICIS
TO SEQ &

VBLICE

Je fis tenir d'abord une copie de cette Infcription à Mr. Bouhier Préfident à Mortier au Parlement de Bourgogne, perfuadé que concernant l'Histoire du Duché, elle lui feroit plaifir. Je ne crois pas pouvoir en donner au Public une meilleure explication, que celle que cet Illuftre Magiftrat me fit l'honneur de m'envoyer quelques jours après.

.. LATINIO POMP +
A LATINI FIL. CAM
PANO AEDVO, SA
CERD. III. PROVIN-

CIARVM GALLIAR.

OFFICIS ET HON-
ORIBVS OMNIBVS

IN REB. PVBLICIS

FVNCTO. SEQ.

PVBLICE.

C'eft à-dire, Pomptinâ tribu.

Mr. Bouhier m'avertit dans fa Lettre, que la Famille Latinia étoit confidérable parmi les Gaulois ; témoin cette Inscription raportée par Reinefius II. 149, C. LATINIVS ROMANVS BORBONI THERMARVM DEO, ou plûtôt, BORVONI ET MONÆ, fuivant une copie plus correcte qu'on lui a envoyée, tirée fur la pierre qui eft encore à Borbone. Il ajoute qu'il y a un exemple du mot OFFICIS, employé dans Gruter ccccxlv. 9. & de ceux de IN REB. PUBLICIS ccclxxxviij. 1. dans le fens qu'il leurs a donnés & employés comme il l'a fait.

Sur le Sacerdoce des trois Provinces des Gaules, on peut voir les Infcriptions de Gruter, ccxxxv. 5. cccxx.

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8. ccclxxxvj. 8. Mr. Spon dans fes Antiquités de la Ville de Lyon, p. 132 & fuiv. & la Differtation de Mr. Mahudel dans les Mémoires de l'Académie des Infcriptions, Tome 3, p. 235, édit. in 4o.

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L'Infcription paroît être du tems des Antonins, par la beauté de fes caracteres : Elle nous fait connoître un Grand Prêtre des Gaules, qui n'étoit pas connu d'ailleurs; & un Monument dreffé à ce Grand Prêtre par un decret de la Nation Séquanoife, me paroît confirmer ce que j'ai dit du lieu où il a été trouvé; fçavoir, que ce lieu étoit devenu confidérable par raport à quelque Temple fameux qui y avoit été élevé, puifqu'on a trouvé des Infcriptions femblables auprès de l'Autel de Rome & d'Augufte à Lyon.

Fin de l'Hiftoire des Séquanois.

a.

HISTOIRE

DES

BOURGUIGONS

ET DU

PREMIER ROYAUME

DE BOURGOGNE.

ES Barbares faifoient depuis long-tems de vains efforts pour s'établir dans l'Empire; ils avoient toujours été repouffés, & s'ils avoient pénétré quelquesfois dans les Provinces Romaines, on les avoit pris ou exterminés. Cependant l'Empire s'étoit affoibli, par des victoires qui lui avoient coûté la meilleure partie de fon fang; & quoique les Barbares en euffent répandu encore davantage, ils n'en étoient pas moins à craindre, parce que la Germanie qui les produifoit étoit inépui

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