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avec leurs désirs. Aimons-la; n'aimons qu'elle, et nous ferons de la terre un ciel. Nous remercierons Dieu de tout, des maux comme des biens, puisque les maux deviennent biens quand il les donne. Nous ne murmurerons plus de la conduite de sa providence; nous la trouverons sage, nous l'adorerons. O Dieu, que vois-je dans le cours des astres, dans l'ordre des saisons, dans les événemens de la vie, sinon votre volonté qui s'accomplit? Qu'elle s'accomplisse aussi en moi; que je l'aime ; qu'elle m'adoucisse tout; que j'anéantisse la mienne, pour faire régner la vôtre car enfin c'est à vous, Seigneur, de vouloir; et c'est à moi d'obéir.

II. Vous avez dit, ô Seigneur Jésus, en parlant de vous-même, par rapport à votre Père céleste, que. vous faisiez toujours ce qui lui plaisoit (1). Apprenez-nous jusqu'où cet exemple nous doit mener. Vous êtes notre modèle. Vous n'avez rien fait sur la terre que selon le bon plaisir de votre Père, qui veut bien être nommé le nôtre. Agissez en nous comme en vous-même, selon son bon plaisir. Qu'unis inséparablement à vous, nous ne consultions plus que ses désirs. Non-seulement prier, instruire, souffrir, édifier, mais manger, dormir, converser ; que tout se fasse par la seule vue de lui plaire : alors tout sera sanctifié dans notre conduite; alors tout sera en nous sacrifice continuel, prière sans relâche, amour sans interruption. Quand sera-ce, ô mon Dieu, que nous serons dans cette situation! Daignez nous y conduire : daignez dompter et assujettir par votre grâce notre volonté rebelle; elle ne sait pas

(1) Joan, vill. 29.

ce qu'elle veut; il n'y a rien de bon que d'être comme vous voulez.

VIII. JOUR.

Sur les avantages de la prière.

I. PRIEZ sans interruption (1). Telle est notre dépendance à l'égard de Dieu, que non-seulement nous devons tout faire pour lui, lui, mais encore que nous devons lui demander les moyens de lui plaire. Cette heureuse nécessité de recourir à lui pour tous nos besoins, bien loin de devoir nous être incommode, doit au contraire faire toute notre consolation. Quel bonheur de lui parler en confiance, de lui ouvrir tout notre cœur, et d'être par la prière dans un commerce intime avec lui! Il nous invite à le prier. Jugez, dit saint Cyprien, s'il ne nous accordera pas les biens qu'il nous sollicite de lui demander. Prions donc avec foi, et ne perdons pas le fruit de nos prières par une incertitude flottante, qui, comme dit saint Jacques (2), nous fait hésiter. Heureuse l'ame qui se console dans l'oraison par la présence de son bien-aimé! Si quelqu'un d'entre vous, dit saint Jacques (3), est dans la tristesse, qu'il prie pour se consoler. Hélas! malheureux que nous sommes! nous ne trouvons que de l'ennui dans cette céleste occupation. La tiédeur de nos prières est la source de nos autres infidélités.

II. Demandez, et il vous sera donné; cherchez,

(0) I Thess. v. 17.

(2) Jac. 1. 6.

(3) Ibid. v. 13.

et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira (1). Si nous n'avions qu'à demander les richesses pour les obtenir, quel empressement, quelle assiduité, quelle persévérance! Si nous n'avions qu'à chercher pour trouver un trésor, quelles terres ne remueroiton point! S'il n'y avoit qu'à heurter pour entrer dans le conseil des rois et dans les plus hautes charges, quels coups redoublés n'entendroit-on pas! Mais que ne fait-on point pour trouver un faux bonheur ! Quels rebuts, quelles traverses n'endure-t-on pas pour un fantôme de gloire mondaine! Quelles peines pour de misérables plaisirs dont il ne reste que le remords! Le trésor des grâces est le seul vrai bien, et le seul qu'on ne daigne pas demander, le seul qu'on se rebute d'attendre. Cependant il faudroit frapper sans relâche; car la parole de Jésus-Christ n'est pas infidèle ; c'est notre conduite qui l'est.

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IX. JOUR.

Sur l'attention à la voix de Dieu.

1. SEIGNEUR, à qui irons-nous? vous avez les pa roles de la vie éternelle (2). C'est Jésus-Christ qu'il faut écouter. Les hommes ne doivent être écoutés et crus qu'autant qu'ils sont pleins de la vérité et de l'autorité de Jésus-Christ. Les livres ne sont bons qu'autant qu'ils nous apprennent l'Evangile. Allons donc à cette source sacrée. Jésus-Christ n'a parlé, n'a agi, qu'afin que nous l'écoutassions, et que nous (1) Matth. vii. 7. — (2) Joan. vi. 69.

étudiassions attentivement le détail de sa vie. Malheureux que nous sommes ! nous courons après nos propres pensées, qui ne sont que vanité, et nous négligeons la vérité même, dont toutes les paroles sont capables de nous faire vivre éternellement. Parlez, ô Verbe divin, ô parole incréée, et incarnée pour moi! faites-vous entendre à mon ame. Dites tout ce que vous voudrez; je veux tout ce qu'il vous plaît.

II. Souvent on dit qu'on voudroit savoir ce qu'on a à faire pour s'avancer dans la vertu ; mais dès que l'esprit de Dieu nous l'enseigne, le courage nous manque pour l'exécuter. Nous sentons bien que nous ne sommes pas ce que nous devrions être. Nous voyons nos misères; elles se renouvellent tous les jours. Cependant on croit faire beaucoup en disant qu'on veut se sauver. Comptons pour rien toute volonté qui ne va pas jusqu'à sacrifier ce qui nous arrête dans la voie de Dieu; ne retenons plus la vérité captive dans nos injustes lâchetés. Ecoutons ce que Dieu nous inspire. Éprouvons l'esprit qui nous pousse, pour reconnoître s'il vient de Dieu; et, après que nous l'aurons reconnu, n'épargnons rien pour le contenter. Le prophète ne demande pas simplement à Dieu qu'il lui enseigne sa volonté, mais qu'il lui enseigne à la faire (1).

(1) Ps. CLXII. 10.

X. JOUR.

Sur le bon usage des croix.

I. CEUX qui sont à Jésus-Christ ont crucifié leur chair avec leurs vices et leurs convoitises (1). Plus nous craignons les croix, plus il faut conclure que nous en avons besoin. Ne nous abattons pas, lorsque la main de Dieu nous en impose de pesantes. Nous devons juger de la grandeur de nos maux par la violence des remèdes que le médecin spirituel y applique. Il faut que nous soyons bien misérables, et que Dieu soit bien miséricordieux, puisque, malgré la difficulté de notre conversion, il daigne s'appliquer à nous guérir. Tirons de nos croix mêmes une source d'amour, de consolation et de confiance, disant avec l'Apôtre (2): Nos peines, qui sont si courtes et si légères, n'ont point de proportion avec ce poids infini de gloire qui en doit être la récompense. Heureux ceux qui pleurent, et qui sèment en versant des larmes, puisqu'ils recueilleront avec une joie ineffable la moisson d'une vie et d'une félicité éternelle!

II. Je suis attaché à la croix avec Jésus-Christ, disoit saint Paul (3). C'est avec le Sauveur que nous sommes attachés à la croix, et c'est lui qui nous y attache par sa grâce. C'est à cause de Jésus que nous ne voulons point quitter la croix, parce qu'il est inséparable d'elle. O corps adorable et souffrant, avec qui nous ne faisons plus qu'une seule et même (3) Gal. 11. 19.

(1) Galat. v. 17. —(2) II Cor. IV. 17.

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