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DU CALENDRIER.

Le nom de Calendrier est employé pour signifier en général la distribution régulière du temps, des saisons, des solemnités religieuses et civiles. Le mot Calendrier dérive du mot Calendes, qui désignait le premier jour du mois chez les Romains.

CHAPITRE I.

De l'Année et de ses différentes parties.

1. La division du temps en année est la plus naturelle et c'est aussi celle qui est généralement adoptée; or on distingue deux sortes d'années, savoir l'année Solaire et l'année Lunaire.

2. L'année Solaire est le temps que le soleil emploie pour faire le tour de l'écliptique d'Occident en Orient. On compte ce temps en prenant pour point de départ le point équinoxial du Printemps; de sorte que l'année Solaire se compose du nombre de jours qui s'écoulent depuis le départ du soleil du point équinoxial du Printemps jusqu'à son retour au même point; or ce temps est de 365 jours 5 heures et environ 49 minutes. Dans le Calendrier, qui fut rédigé par ordre de Jules César, et qu'on appelle pour cette raison Calendrier Julien, on avait supposé que la durée de l'année était exactement de 365 jours 6 heures. Ce Calendrier a été en usage dans toute l'Eglise jusqu'à la réforme qui en fut faite par le Pape Grégoire XIII, en 1582.

Mais comme il serait incommode de faire commencer une année 6 heures, 12 heures, ou 18 heures après la fin du jour, on laisse les 6 heures de chaque année, qui au bout de 4 ans produisent 24 heures, ou un jour entier, que l'on ajoute à la 4.o année, qui par ce moyen se trouve avoir 366 jours, tandis que l'on n'en attribue que 365 aux autres qui sont des années communes. Cette année de 366 jours est appelée bissextile. Cette dénomination vient de ce que les Romains plaçaient le jour qu'on devait ajouter à chaque 4. année, immédiatement après le 24 Février, qu'ils désignaient par sexto Calendas Martias; le jour suivant, qui était le jour intercalaire, était désigné par bis sexto Calendas Martias; de sorte qu'ils comptaient le 24 Février deux jours de suite. D'après notre manière de compter les jours du mois, on peut dire que le jour intercalaire qu'on ajoute dans les années bissextiles est le 29 Février.

3. Dans le Calendrier Julien, on avait supposé que la durée de l'année était exactement de 365 jours 6 heures, tandis qu'elle n'est réellement que de 365 jours 5 heures et environ Pars verna,

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49. minutes; il y avait donc chaque année 11 minutes d'erreur. Ces 11 minutes accumulées pendant 134 ans produisaient un jour de trop, et par conséquent dans une période de 402 ans 3 jours de trop. Il arriva de là que depuis le Concile de Nicée tenu en 325 jusqu'à la réforme du Calendrier en 1582, il s'était glissé dix jours de trop; en sorte que l'équinoxe du Printemps qui, en 325 avait été fixé au 21 Mars, arrivait le 11 de ce mois en 1582, quoique le Calendrier l'annoncât toujours au 21.

4. Le Pape Grégoire XIII, qui entreprit en 1582 la réforme du Calendrier, ordonna d'abord qu'on supprimât dix jours dans cette même année. Cette suppression eut lieu dans le mois d'Octobre immédiatement après la fête de St François, qui arrive le 4 du même mois; le lendemain 5 Octobre fut compté pour le 15; par ce moyen l'équinoxe de l'année suivante 1583 fut replacé au 21 de Mars. Afin de prévenir l'erreur pour les siècles futurs, il fut statué que désormais on retrancherait 3 jours sur chaque période de 400 ans; et pour rendre cette correction moins embarrassante, il fut convenu que les trois premières années Séculaires ( celles qui terminent le siecle) de chaque période de 400 ans, qui devraient être Bissextiles, ne seraient plus que des années communes.

Les années 1700 et 1800 ont déjà souffert cette réduction. Il en sera de même de l'année 1900; mais l'an 2000 sera Bissextile. La suppression de deux jours, en 1700 et en 1800, fait qu'il y a dans le 19.° siècle douze jours de différence entre le Calendrier Julien conservé par les Russes, et le Calendrier Grégorien admis par tous les catholiques et même par les protestans. On a donné le nom d'Equation Solaire ou de Métemptose à cette suppression d'un jour renouvelée à chacune des trois premières années Séculaires.

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5. L'année se divise en 12 mois dont tout le monde connaît les noms. Ils ont chacun trente ou trente-un jours excepté Février, qui n'en a que vingt-huit dans les années communes, et vingt-neuf dans les années Bissextiles, à cause du jour intercalaire qu'on lui attribue dans ces années-là.

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6. Les Romains avaient une manière assez bizarre et qui leur était particulière de compter les jours du mois. Il y avait trois points fixes dans chacun de leurs mois, savoir les Calendes qui tombaient le premier jour du mois les Nones qui arrivaient le 5, et les Ides qui tombaient le 13. Dans les mois de Mars, de Mai, de Juillet et d'Octobre, les Nones arrivaient le 7, et les Ides le 15. Ils comptaient les autres jours en rétrogradant, et les rapportaient à un des points fixes immédiatement suivans. Ainsi le 2 Janvier était désigné par quarto Nonas Januarias ou par abréviation IV. Non. Jan. mais le 2 Mars l'était par VI. Non. Mart. le 25 Mars serait exprimé par VIII. Cal. April. etc. Il faut remarquer que bien qu'il n'y ait que 7 jours depuis le 25 Mars jusqu'au premier Avril, les Romains comptaient le 25 Mars pour le 8. avant les Calendes d'Avril, parceque le jour même des Calendes était compté. Ils comptaient de même les Nones et les

Ides. (Voyez le Calendrier.) On conserve encore cette manière de compter dans les dates des Bulles et de quelques rescrits de l'Eglise Romaine, dans le Martyrologe et le Calendrier Grégorien. CHAPITRE II.

Des Lettres Dominicales et du Cycle Solaire.

1. Dans le Calendrier Grégorien chaque jour de la Semaine est désigné par une des sept premières lettres de l'Alphabet. La lettre qui durant le cours de l'année doit marquer tous les Dimanches s'appelle Lettre Dominicale.

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2. La lettre A répond au 1. Janvier, au 8, au 15, au 22 du même mois. La lettre B répond au 2, au 9, au 16, etc. La lettre C au 3, au 10, au 17 etc. La lettre A, qui est placée au premier jour de l'année, se trouve aussi placée auprès du dernier jour qui est le 31 Décembre, parceque l'année solaire commune est composée de 52 semaines et un jour, et par conséquent, lorsque l'année commence par un Dimanche elle finit aussi par un Dimanche. L'année suivante commencera donc par un Lundi, et la lettre A, qui marquait le Dimanche, marquera le Lundi; B marquera le Mardi, C le Mercredi, et enfin G le Dimanche. Ġ sera donc la lettre Dominicale de cette année; l'année qui viendra après commencera par un Mardi, et la lettre Dominicale sera F, etc. On voit que les sept lettres seront successivement Dominicales d'année en année, mais dans un ordre rétrograde; et si toutes les années étaient des années communes, les lettres Dominicales reviendraient dans le même ordre de sept ans en sept ans.

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Mais comme, dans les années bissextiles, on ajoute un jour qu'on intercale après le 24 Février, l'ordre des lettres Dominicales est interrompu à cette époque, et la lettre Dominicale doit être changée; en sorte que, si la lettre Dominicale qui a servi au commencement de l'annee était E, elle devrait être D après le 24 Février. Dans les années bissextiles il y a donc deux lettres Dominicales, l'une qui sert jusqu'au 24 Février, et l'autre depuis cette époque jusqu'à la fin de l'année.

3. Remarque. Il est vrai que la lettre Dominicale change le 24 Février lorsqu'on compte les jours du mois à la manière des Romains. Dans les années bissextiles, ils comptent deux jours de suite le 24 Février qu'ils désignent par VI. Cal. Mart. et le lendemain est désigné par bis VI. Cal. Mart. ce qui occasionne nécessairement un changement dans l'ordre des lettres qui désignent les jours de la semaine, le jour intercalaire n'étant affecté d'aucune lettre; mais, d'après notre manière de compter les jours du mois, la lettre Dominicale ne change que le 1. de Mars. Il est facile de s'en assurer. Par ex. si la lettre Dominicale est A, cette lettre répond au 19 Février, le 26 Février sera encore un Dimanche, et la lettre A se trouve auprès du 26.

4. Cette interruption occasionnée par les années bissextiles est cause que les lettres Dominicales ne reviennent pas dans le même ordre de sept ans en sept ans; ce n'est qu'au bout de 28 ans qu'elles reparaissent dans le même ordre ; et même ce retour périodique dans l'espace de 28 ans, n'a lieu communément que pour un siècle, parcequ'on supprime un jour, la dernière année du siècle, trois fois dans 400 ans. Cette suppression d'un jour à la fin du siècle intervertit encore l'ordre des lettres Dominicales. Au moyen du tableau ci-devant on trouvera facilement la lettre Dominicale d'une année quelconque entre 1600 et 5699.

5. Cette période de 28 ans qui contient toutes les variétés que les lettres Dominicales peuvent subir, s'appelle Cycle solaire. Cette dénomination vient de ce que le Dimanche était autrefois appelé le jour du Soleil. Les années de ce cycle se comptent par les chiffres ordinaires 1. 2. 3.............. jusqu'à 28 inclusivement. Lorsqu'une période est achevée, on recommence la suivante, sans avoir égard au dérangement qui arrive dans les lettres Dominicales la fin du siècle.

6. Pour trouver le Cycle solaire d'une année quelconque, il suffit d'ajouter 9 au nombre qui exprime l'année, et diviser la somme par 28, le reste de la division marquera l'année du Cycle solaire pour l'année proposée. Si l'on veut savoir, par exemple, qu'elle était l'année du Cycle solaire pour 1830, on ajoutera 9 à 1830 et l'on divisera la somme 1839 par 8, on trouvera 65 pour quotient et 19 de reste; ainsi en 1830 on était dans la 19.° année du Cycle courant. On ajoute 9 à l'année proposée, parceque la première année de l'ère chrétienne était la dixième du Cycle courant, et par conséquent 9 ans entiers s'étaient écoulés depuis le commencement de ce Cycle.

CHAPITRE III.

De l'Indiction.

L'Indiction est une période de 15 ans. On n'en connaît pas l'origine avec certitude; mais on se servait fréquemment de cette période pour les dates. Elle est encore en usage pour la date des Bulles. On trouvera l'Indiction pour une année quelconque, en ajoutant 3 au nombre qui marque l'année, et divisant la somme par 15, le reste de la division marquera l'année de l'Indiction. Ainsi pour avoir l'Indiction de 1830 on divisera 1833 par 15, le reste 3 de la division fait connaître que l'Indiction de 1830 est 3.

CHAPITRE IV.

De l'Année lunaire et des Mois embolismiques.

1. L'Année lunaire commune se compose de douze mois lunaires ou lunaisons. On entend par lunaison le nombre de

jours qui s'écoulent depuis une nouvelle lune jusqu'à la nouvelle lune suivante. La durée moyenne d'une lunaison est de 29 jours 12 heures et environ 44 minutes. On néglige, au moins pour quelque temps, ces 44 minutes, et l'on suppose que chaque lunaison est de 29 jours et demi; et pour plus de commodité, on fait les mois lunaires de 29 jours et de 30 jours alternativement. Les mois de 29 jours sont appelés Mois caves ceux de 30 jours sont appeles Mois pleins; les mois impairs savoir Janvier, Mars, Mai etc. sont des Mois pleins, les mois pairs, tels que Février, Avril, Juin etc. sont des Mois caves. 2. Les 12 mois lunaires ne composent que 354 jours, et par conséquent l'année lunaire commune est plus courte de 11 jours que l'année solaire. Ces 11 jours produisent dans une période de 19 ans, 7 mois que l'on appelle embolismiques ou intercalaires. Dans le Calendrier Ecclésiastique on s'en sert pour ramener le commencement de l'année lunaire vers les premiers jours de Janvier, quand il s'en est un peu écarté. Pour cet effet on attribue 13 mois lunaires à plusieurs années, savoir à 7 dans l'espace de 19 ans. Ces années sont appellées embolismiques, parcequ'elles contiennent toutes un mois embolismique. Ce sont les 3., 6., 9., 11.°, 14.°, 17.0 et 19. Tous les mois embolismiques ont chacun 30 jours, excepté ic 7. ajouté à la 19.° année, qui n'en a que 29.

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CHAPITRE V.

Du Cycle lunaire et du Nombre d'Or.

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1. Le concile de Nicée, qui s'est tenu en 325, a ordonné que la fête de Pâque serait célébrée le Dimanche qui suit immédiatement la pleine lune qui tombe au jour de l'équinoxe du Printemps ou le plus prochainement après cet équinoxe; or l'équinoxe du Printemps est fixé au 21 Mars, et le jour de la pleine lune est toujours le quatorzième depuis la nouvelle lune. Il était donc important d'avoir une méthode sûre pour connaître le jour de la pleine lune ou celui de la nouvelle lune. On a cru pendant long-temps l'avoir trouvée au moyen du Cycle lunaire. Le Cycle lunaire est une période de 19 ans, après laquelle les nouvelles lunes reviennent aux mêmes jours que dans la période précédente. Cette période fut proposée par Méton, Astronome d'Athènes, et sa découverte parut si belle et si précieuse que l'on marqua en caractères d'or, au milieu de la place publique, le quantième du Cycle de 19 ans imaginé par Méton; et l'on appela nombre d'or le nombre qui marque l'année courante de ce Cycle, et qui désigne les jours des nouvelles lunes pour cette année.

2. Le Cycle lunaire de 19 ans n'est pas rigoureusement exact, il est trop long d'une heure et demie environ dans l'espace de 19 ans. Cette erreur, quelque légère qu'elle paraisse, produit un jour en 312 ans et demi; et, pendant 12 siècles et demi qui se sont écoulés depuis le concile de Nicée jusqu'à la réforme du Calendrier en 1582, il y avait 4 jours

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