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Guerre intestine de l'homme entre la raison et les passions. S'il n'avait que la raison, sans passions.....: s'il n'avait que les passions sans raison.....; mais, ayant l'un et l'autre, il ne peut être sans guerre, ne pouvant avoir paix avec l'un qu'ayant guerre avec l'autre : aussi 2, il est toujours divisé et contraire à lui-même.

H. 5.

3

En voyant l'aveuglement et la misère de l'homme, en regardant tout l'univers muet, et l'homme sans lumière, abandonné à lui-même, et comme égaré dans ce recoin de l'univers, sans savoir qui l'y a mis, ce qu'il y est venu faire, ce qu'il deviendra en mourant, incapable de toute connaissance, j'entre en effroi, comme un homme 2 qu'on aurait porté endormi dans une île déserte et effroyable, et qui s'éveillerait sans connaître où il est, et sans moyen d'en sortir. [2] Et, sur cela, j'admire comment on n'entre point en désespoir d'un si misérable état. Je vois d'autres personnes auprès de moi, d'une semblable. nature je leur demande s'ils sont mieux instruits que moi; ils me disent que non; et, sur cela, ces misérables égarés, ayant regardé autour d'eux et ayant vu quelques objets plaisants, s'y sont donnés et s'y sont attachés. Pour moi, je n'ai pu y prendre d'attache, et, considérant combien il y a plus d'apparence qu'il y a autre chose que ce que je vois, j'ai recherché si ce Dieu n'aurait point laissé quelque marque de soi 7.

[3] Je vois plusieurs religions contraires, et partant toutes fausses, excepté une. Chacune veut être crue par sa propre autorité, et menace les incrédules. Je ne les crois donc pas là-dessus; chacun peut dire cela,

2. A I une petite croix en tête)

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BOS II, xvII, 68 — FAU 11, 79 HAV XXIV. 57 MOL 1. 82.

-A1 ayant l'un et l'autre, il ne peut avoir paix, etc. (il ne peut..... pouvant : en surcharge). ? MOL ainsi.

POR VIII, 1. Le § 3 BOS II, VII, 1; et II,

3 A1 dans

3. A une petite croix en tête) B 90C 116 qui manquait d'abord a été inséré plus tard au chapitre 11. IV. 8 - FAU II, 269 HAV XI. 8 MOL 1, 281. -HAV et MOL suppriment ce titre. 2 A1 comme un enfant. un bois effroyable. A sans connaître où il est, sans force pour en sortir, sans compagnie pour assistance. A et sur cela. voyant d'autres personnes auprès de moi, de même nature... (j'admire comment... état : en surcharge). 6 A1 nature, et ce qui est prodigieux. et que... 7 FAU quelques marques en soi.

chacun peut se dire prophète. Mais je vois la chrétienne où se trouvent s des prophéties, et c'est ce que chacun ne peut pas faire.

4

9

-

La concupiscence nous est devenue naturelle et a fait notre seconde nature. Ainsi, il a deux natures en nous : l'une bonne l'autre mauvaise. Où est Dieu ? où vous n'êtes pas et le royaume de Dieu est dans vous. (Rabbins.)

5

Figuratif. -Dieu s'est servi de la concupiscence des Juifs, pour

les faire servir à JÉSUS-CHRIST 1.

6-14

6.

Infini-rien.

I [Notre âme est jetée dans le corps, où elle trouve nombre, temps, dimension. Elle raisonne la

8 FAU où je trouve. 9 HAV ne peut faire.

4.

A 1 (écrit d'abord au crayon) MOL 1, 295.

B 357 -C 313 FAU 1, 89

Quand Pascal dit « où vous n'êtes pas », il s'adresse, ce me semble, à la mauvaise nature, à la concupiscence: et il dit « le royaume de Dieu est dans vous >> à la bonne nature.

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5. AIB 316 – C 3 1 3 – FAU 11, 260 — HAV xxv, 156 — MOL 1, 267. HAV réunit arbitrairement à cette pensée, la pensée 19, qui pourtant se trouve A 8, sans signe de renvoi.

1 A1 à Jésus-Christ qui portait le remède à la concupiscence.

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6-14. La pensée 6 a été écrite sur deux feuilles (recto et verso), qui ont été collées à la suite l'une de l'autre dans A (3-4 et 7-8). Elle est dans le plus grand désordre: mais des signes de renvoi permettent de retrouver la suite des idées. · La pensée 7 se trouvait sur le verso de la première feuille (A 4), avant que Pascal n'y eut écrit la pensée 6: elle se trouve donc intercalée dans cette dernière; mais ce rapprochement n'est évidemment dù qu'au seul hasard. Au contraire, la pensée 8, écrite A 7, en marge de la pensée 6 la pensée 9, puis la pensée 10, écrites A 8, à la suite de la pensée 6 la pensée 11, écrite au haut de A 8, sur la feuille renversée les pensées 12, 13 et 14, écrites l'une au-dessous de l'autre, en marge des pensées 6, 9 et 10, sont postérieures à la pensée 6, et peuvent avoir avec elle quelque rapport (cf notamment 9 et 10).

6.

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A 3 (§ 1-6) et 4 § 7-14) et 7 (§ 15-18) et 4 (§ 19) et 8 (§ 20-21) et 4
POR VII, 1 et 2; et XXVIII, 69
FAU 11, 163 — HAV x, 1 (§ 1 et § 4-25); et

(§ 22-23) et 7 (§ 24) et 4 (§ 25) B 201
BOS II, III, et 4 et 5; et II, xvii, 63
X. 1 bis (2 et 3) MOL 1, 146.

C 409

dessus, et appelle cela « nature », « nécessité », et ne peut croire 1 autre chose.

[2] L'unité, jointe à l'infini, ne l'augmente de rien, non plus qu'un pied à une mesure infinie. Le fini s'anéantit en présence de l'infini, et devient un pur néant.

[3] (2 Ainsi, notre esprit devant Dieu; ainsi notre justice devant la justice divine. Il n'y a pas si grande disproportion entre notre justice et celle de Dieu, qu'entre l'unité et l'infini. Il faut que la justice de Dieu soit énorme comme sa miséricorde or la justice envers les réprouvés est moins énorme, et doit moins choquer 3, que la miséricorde envers les élus.) [4] Nous connaissons qu'il y a un infini, et ignorons sa nature : comme 1, nous savons qu'il est faux que les nombres soient finis, donc, il est vrai qu'il y a un infini en nombre; mais nous ne savons ce qu'il est il est faux qu'il soit pair, il est faux qu'il soit impair, car, en ajoutant l'unité, il ne change point de nature; cependant, c'est un nombre, et tout nombre est pair ou impair (il est vrai que cela s'entend de tout nombre fini 5). Ainsi, on peut bien connaître qu'il y a un Dieu, sans savoir ce qu'il est.

[5] (6 N'y a-t-il point une vérité substantielle, voyant tant de choses vraies, qui ne sont point la vérité même ?)

[6] Nous connaissons donc l'existence et la nature du fini, parce que nous sommes finis et étendus comme lui. Nous connaissons l'existence de l'infini et ignorons sa nature, parce qu'il a étendue comme nous, mais non pas des bornes comme nous. Mais, nous ne connaissons ni l'existence, ni la nature de Dieu, parce qu'il n'a ni étendue, ni bornes : mais, par la foi nous connaissons son existence, par la gloire 9 nous connaîtrons sa nature: or, j'ai déjà montré qu'on peut bien connaître l'existence d'une chose, sans connaître sa nature.

[7] Parlons maintenant selon les lumières naturelles. S'il y a un

A ne veut.

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2 Cet alinéa, qui interrompt la suite des idées, a été ajouté en surchage. HAV le joint à l'alinéa précédent pour en former une pensée à part (x, 1 bis). A moins étonner. FAU ponctue nature (virgule), finis (point virgule): HAV nature (point), finis (point virgule): MOL nature (point), finis (virgule). Mais « comme » signifie « ainsi ». « par exemple » et POR a écrit: comme, par exemple. C'est ce sens que donne ma ponctuation. La ponctuation des autres éditeurs semble donner au mot comme le sens de « parce que, vu que ». 5 FAU tous nombres finis. Ce est en marge de l'alinéa précédent. HAV et MOL le suppriment. FAU l'intercale après nombre fini. 7 A1 Mais nous connaissons. 8 A1 parce que nous avons rapport à lui par l'étendue, et disproportion par les limites. "A1 par la gloire, sa nature. (Nous connaîtrons; en surcharge.)

Dieu, il est infiniment incompréhensible, puisque, n'ayant ni parties ni bornes, il n'a nul rapport avec 10 nous nous sommes donc incapables de connaître ni ce qu'il est, ni s'il est. Cela étant, qui osera entreprendre de résoudre cette question? Ce n est pas nous, qui n'avons aucun rapport à lui.

8 Qui blâmera 11 donc les chrétiens de ne pouvoir rendre raison. de leur créance, eux qui professent une religion dont ils ne peuvent rendre raison? Ils déclarent, en l'exposant au monde, que c'est une sottise, << stultitiam » SAINT PAUL, I COR., 1, 19 et MONTAIGNE, II 127, et puis, vous vous plaignez de ce qu'ils ne la prouvent pas ! S'ils la prouvaient, ils ne tiendraient pas parole: c'est en manquant de preuves qu'ils ne manquent pas de sens.

་་།

9 — « Oui ; mais encore que cela excuse ceux qui l'offrent telle, et que cela les ôte de blâme 12 de la produire sans raison, cela n'excuse pas ceux qui la reçoivent. >>

[10]

-

Examinons donc ce point, et disons: << Dieu est, ou il n'est pas ». Mais, de quel côté pencherons-nous? La raison n'y peut rien. déterminer il y a un chaos infini qui nous sépare. Il se joue un jeu, à l'extrémité de cette distance 13 infinie, où il arrivera croix ou pile : que gagerez-vous 14? Par raison, vous ne pouvez faire ni l'un ni l'autre ; par raison, vous ne pouvez défendre nul des deux. Ne blâmez donc pas de fausseté ceux qui ont pris un choix; car vous n'en savez rien.

[11] <«<< Non; mais je les blâmerai d'avoir fait. non ce choix. mais un choix; car, encore que celui qui prend croix et l'autre soient en pareille faute, ils sont tous deux en faute: le juste est de ne point parier. >>

12 Oui; mais il faut parier 15. Cela n'est pas volontaire : vous ètes embarqué. Lequel prendrez-vous donc 16? Voyons. Puisqu'il faut choisir, voyons ce qui vous intéresse le moins. Vous avez deux choses à perdre 17 le vrai et le bien, et deux choses à engager votre raison et votre volonté, votre connaissance et votre béatitude 18; et votre nature a deux choses à fuir l'erreur et la misère. Votre raison n'est pas plus blessée 19, puisqu'il faut nécessairement choisir, en choisissant l'un que

11 Les § 8 et 9 en surcharge, au-dessous de la pensée 7.
133 A1 jeu dans cette distance infinie.
14 MOL

10 FAU rapport à nous.
12 FAU du blame.
gagnerez.
15 B2 choisir. 16 B2 lequel choisissez-vous ? 17 A1 deux choses à
perdre et à engager (le vrai et le bien et deux choses en surcharge). 18 A1 béati-
tude. Votre raison n'est, etc. (Votre nature..... la misère en surcharge).
blessée en choisissant (puisqu'il..... choisir : surcharge placée après autre par HAV

19 A1

l'autre 20. Voilà un point vidé. Mais votre béatitude 21? Pesons le gain et la perte, en prenant croix que Dieu est. Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout; si vous perdez, vous ne perdez rien: gagez donc qu'il est, sans hésiter.

II [13]

peut-être trop ?»

22

«Cela est admirable. Oui, il faut gager; mais je gage

[14] Voyons. Puisqu'il y a pareil hasard de gain et de perte, si vous n'aviez qu'à gagner deux vies pour une 2, vous pourriez encore gager. Mais s'il y en avait trois à gagner, [15] il faudrait jouer (puisque vous êtes dans la nécessité de jouer), et vous seriez imprudent, lorsque vous êtes forcé à jouer, de ne pas hasarder votre vie pour en gagner trois, à un jeu où il y a pareil hasard de perte et de gain. Mais il y a une éternité de vie et de bonheur. Et cela étant, quand il y aurait une infinité de hasards dont un seul serait pour vous, vous auriez encore raison de gager un pour avoir deux, et vous agiriez de mauvais sens 3, étant obligé à jouer, de refuser de jouer une vie contre trois à un jeu, où d'une infinité de hasards il y en a un pour vous, s'il y avait une infinité de vie 1 infiniment heureuse à gagner. 16] Mais il y a ici une infinité de vie infiniment heureuse à gagner, un 5 hasard de gain contre un nombre fini de hasards de perte, et ce que vous jouez est fini. Cela est tout parti: partout où est l'infini, et où il n'y a pas infinité de hasards de perte contre celui de gain, il n'y a point à balancer ", il faut tout donner. Et ainsi, quand on est forcé à jouer, il faut renoncer à la raison, pour garder la vie, plutôt que de la hasarder pour le gain infini aussi prêt à arriver que la perte du néant.

9

[17] Car il ne sert de rien de dire qu'il est incertain si on gagnera, et qu'il est certain qu'on hasarde; et que l'infinie distance qui est entre la CERTITUDE de ce qu'on s'expose et l'INCERTITUDE de ce qu'on gagnera égale le bien fini, qu'on expose 10 certainement, à l'infini ", qui est incertain. Cela n'est pas 12; aussi tout joueur hasarde avec certitude pour

et MOL.

20 A1 que l'autre. Mais votre béatitude. (Voilà un point vidé: en surcharge. 21 A1 beatitude? Voyons. Si vous prenez croix que Dieu est, et si vous perdez, que perdez..... - B2 pesons le gain et la perte, en prenant le parti de croire que Dieu est. 22 B2 croyez donc si vous pouvez.

II 1 B2 il faut croire, mais je hasarde.

de gain que.....

de vie à gagner.

2 A pour une, et autant de hasards 3 A1 et vous auriez tort en refusant de jouer. A une infinité A1 gagner, et autant de hasards de gain que de perte. -- *B un'

hasard de gain, et un nombre infini de hasards de perte. partis.

A' et quand on est. = 8 A1 choisir la vie. 10 A qu'on hasarde, à l'incertitude.....

6 A1 il n'y a pas deux

9 A1 de ce qu'on hasarde.

A l'infini qui peut....... 12 FAU

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