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gagner avec incertitude; et néanmoins il hasarde certainement le fini pour gagner incertainement le fini 13, sans pécher contre la raison. Il n'y a pas infinité de distance entre cette certitude de ce qu'on s'expose et l'incertitude du gain; cela est faux. Il y a, à la vérité 14, infinité entre la certitude de gagner et la certitude de perdre 15. 18 Mais l'incertitude de gagner est proportionnée à la certitude de ce qu'on hasarde, selon la proportion des hasards de gain et de perte. Et de là vient que, s'il y a autant de hasards d'un côté que de l'autre, le parti est à jouer égal contre égal; et alors la certitude de ce qu'on s'expose est égale à l'incertitude du gain tant s'en faut qu'elle en soit infiniment distante. Et ainsi, notre proportion est dans une force infinie, quand il y a le fini à hasarder à un jeu où il y a pareils hasards de gain que de perte, et l'infini à gagner. Cela est démonstratif ; et si les hommes sont capables de quelques vérités, celle-là l'est.

[19] Je le confesse; je l'avoue. Mais encore n'y a-t-il point moyen de voir le dessous du jeu ? »

Oui : l'Ecriture et le reste, etc.

« Oui ; mais j'ai les mains liées et la bouche muette; on me force

à parier, et je ne suis pas en liberté; on ne me relâche pas; [20] et je suis fait d'une telle sorte que je ne puis croire. Que voulez-vous donc que je fasse ? »

[21] Il est vrai. Mais apprenez au moins votre impuissance 16 à croire, puisque la raison vous y porte, et que néanmoins vous ne le pouvez; travaillez donc, non pas à vous convaincre par l'augmentation des preuves de Dieu, mais par la diminution de vos passions. Vous voulez aller à la foi, et vous n'en savez pas le chemin ; vous voulez vous guérir de l'infidélité, et vous en demandez le remède: 22 apprenez 17 de ceux qui ont été liés comme 18 vous, et qui parient maintenant tout leur bien 19; ce sont gens qui savent ce chemin que vous voudriez suivre, et guéris d'un mal dont vous voulez guérir. Suivez la manière par où ils ont commencé c'est en faisant tout comme s'ils croyaient, en prenant

n'est pas ainsi; tout joueur... 13 A1 le fini, il n'y a pas... (sans pécher... raison : en surcharge). A1 il y a infinité (à la vérité en surcharge). 15 A1 de perdre. L'incertitude de ce gain fait..... entre nos partis, qui détermine notre..... 16 A1 que votre impuissance à croire ne vient que du défaut de vos passions (MOL lit pas du défaut). Vous ne renverseriez pas la raison, en croyant, puisque être obligé à croire et à nier ne peut..... 17 Cette phrase, A 4, en haut, sur la feuille renversée. 18 B qui ont été tels que vous. 19 B2 qui renoncent maintenant à tout leur bien. A1 leur bien. Suivez, etc. (Ce sont gens qui..... voulez guérir: en surcharge.)

de l'eau bénite, en faisant dire des messes, etc.; naturellement même cela vous fera croire et vous abêtira.

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Et pourquoi ? Qu'avez-vous à perdre?... Mais, pour vous montrer que cela y mène, c'est que cela diminuera les passions, qui sont vos grands obstacles... 24 Or 20 quel mal vous arrivera-t-il, en prenant ce parti? Vous serez fidèle, honnête, humble, reconnaissant, bienfaisant, ami sincère 21, véritable. A la vérité, vous ne serez pas dans les plaisirs empestés, dans la gloire, dans les délices, mais n'en aurez-vous point d'autres? Je vous dis que vous y gagnerez en cette vie, et que, à chaque pas que vous ferez dans ce chemin, vous verrez tant de certitude du gain 22, et tant de néant de ce que vous hasardez, que vous connaîtrez à la fin que vous avez parié pour une chose certaine, infinie, pour laquelle vous n'avez rien donné.

[25] << Oh 23! ce discours me transporte, me ravit, etc. »

Si ce discours vous plaît et vous semble fort, sachez qu'il est fait par un homme qui s'est mis à genoux auparavant et après, pour prier cet Etre infini et sans parties, auquel il soumet tout le sien, de se soumettre aussi le vôtre pour votre propre bien et pour sa gloire ; et qu'ainsi la force s'accorde avec cette bassesse.

7. On a bien de l'obligation à ceux qui avertissent des défauts, car ils mortifient. Ils apprennent qu'on a été méprisé; ils n'empêchent pas qu'on ne le soit à l'avenir, car on a bien d'autres défauts pour l'être : ils préparent l'exercice de la correction et l'exemption d'un défaut.

8. La seule science contre le sens commun et la nature des hommes, est la seule qui aît toujours subsisté parmi les hommes.

20 Le 24 est A 7. en marge, précédé des mots Fin de ce discours. FAUet MOL le rejettent à la fin de la pensée. Mais la fin du discours doit nécessairement venir avant la réponse de l'interlocuteur: oh! ce discours me transporte. 21 MOL lit une virgule après ami. Mais vous serez ami a-t-il un sens? - FAU sincère ami. ?? MOL de gain. 23 Ce § 25, A 4, en haut, sur le papier renversé.

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9.

La coutume est notre nature. Qui s'accoutume à la foi la croit, et ne peut plus ne pas 1 craindre l'enfer, et ne croit autre chose. Qui s'accoutume à croire que le roi est terrible, etc.

Qui doute donc que notre âme étant accoutumée à voir nombre, espace, mouvement, croie cela et rien que cela?

10.

1

Croyez-vous qu'il soit impossible que Dieu soit infini, sans parties? « Oui. » Je vous veux donc faire voir une chose infinie et indivisible: c'est un point se mouvant partout d'une vitesse infinie; car il est un en tous lieux, et est tout entier en chaque endroit.

4

3

Que cet effet de nature, qui vous semblait impossible auparavant, vous fasse connaître qu'il peut y en avoir d'autres que vous ne connaissez pas encore. Ne tirez pas cette conséquence de votre apprentissage, qu'il ne vous reste rien à savoir; mais qu'il vous reste infiniment à savoir.

11. Le cœur a ses raisons 1, que la raison ne connaît point : on le sait en mille choses. Je dis que le cœur aime l'être universel ? naturellement et soi-même naturellement, selon qu'il s'y adonne; et il se durcit contre l'un ou l'autre, à son choix. Vous avez rejeté l'un et conservé l'autre : est-ce par raison que vous vous aimez ?

12.

9.

Il n'y a que la religion chrétienne qui rende l'homme

A 8 B 206 - C 416 FAU 11, 169 - HAV xxv, 91 - MOL 1, 98. FAU rattache cette pensée à la pensée 6, à la suite du § 25. FAU ne peut pas ne pas craindre.

HAV MOL peut plus même craindre.

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FAU soude cette pensée à la pensée 9 qu'elle suit dans A et les incorpore à la pensée 6. - 1 A1 Vous pensez (quelques mots illisibles)... indivisible. 2 A1 une image 3 A1 point remuant. Cf les § 1 à 4 de la pensée 6.

de Dieu en son immensité.

11.

A. 8 (en haut,

4 FAU il est en tous.

sur la feuille renversée) XXVIII, 51 BOS II, XVII, 5 - FAU II. 172

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- HAV XXIV. 5 MOL II, 140.

FAU, HAV, MOL y joignent la pensée 13, mais dans A ces deux pensées sont éloignées l'une de l'autre, sans signe de renvoi, et, à en juger par l'écriture, ne paraissent pas avoir été écrites en même temps.

-1 Première leçon illisible. 2 A1 universel quand il s'y adonne. que vous aimez.

3 MOL

12.

A 8 FAU II, 172

HAV xxv, 39 bis - MOL 1. 309.

AIMABLE et HEUREUX 1 tout ensemble. Dans l'honnêteté, on aimable et heureux ensemble 3.

que

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13. - C'est le cœur qui sent Dieu, et non la raison. Voilà ce c'est que la foi Dieu sensible au cœur, non à la raison.

14. Il est faux que nous soyons dignes que les autres nous aiment; il est injuste que nous le voulions. Si nous naissions raisonnables et indifférents, et connaissant nous et les autres, nous ne donnerions point cette inclination à notre volonté. Nous naissons pourtant avec elle nous naissons donc injustes, car tout tend à soi. Cela est contre tout ordre il faut tendre au général : et la pente vers soi est le commencement de tout désordre, en guerre, en police, en économie, dans le corps. particulier de l'homme. La volonté est donc dépravée.

[2] Si les membres des communautés naturelles et civiles tendent au bien du corps, les communautés elles-mêmes doivent tendre à un autre corps plus général, dont elles sont membres. L'on doit donc tendre. au général. Nous naissons donc injustes et dépravés.

[3] Nulle religion que la nôtre n'a enseigné que l'homme naît en péché; nulle secte de philosophes ne l'a dit : nulle n'a donc dit vrai.

[4] Nulle secte ni religion n'a toujours été sur la terre, que la religion chrétienne.

15

[1] La chose la plus importante à toute la vie est le choix du

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14.

A 8

B 206

C 417

67 et II. iv, 4 FAU II, 171

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POR Ix, 5 et 6; et 1, 6 - BOS II, xvII, HAV XXIV. 56 (§ 1-2): et XI. 4 bis (§ 3); et xxv. 39 ($ 4) MOL II, 39 (§ 1-2); et 1, 309 (§ 3-4). FAU, HAV, MOL en ont fait plusieurs pensées. Pourtant deux signes de renvoi relient le § 2 au § 3, et le § 4 écrit à la suite du § 3, l'est visiblement en même temps. On voit d'ailleurs la suite des idées : Pascal ayant établi que l'homme est injuste, compare la religion chrétienne qui le dit, aux autres qui n'en disent rien : et cette comparaison de leurs doctrines amène assez naturellement celle de leur antiquité. 15. A 3B 361 - C 318 POR XXIV. 8 BOS I, VI, + FAU II. 56 HAV III. 4 MOL I, 118.

HAV y réunit la pensée 631.

-La première phrase parait ajoutée après coup.

FAU c'est le.

«

métier le hasard en dispose. La coutume fait les maçons, soldats, couvreurs 2. « C'est un excellent couvreur », dit-on; et, en parlant des soldats 3 << Ils sont bien fous », dit-on; et les autres au contraire : << Il n'y a rien de grand que la guerre; le reste des hommes sont des coquins. » A force d'ouïr louer en l'enfance ces métiers, et mépriser tous les autres, on choisit, car naturellement on aime la vérité, et on hait la folie ; ces mots nous émeuvent on ne pèche qu'en l'application. 2 Tant est grande la force de la coutume, que, de ceux que la nature n'a fait qu'hommes 3, on fait toutes les conditions des hommes; car des pays sont tous de maçons, d'autres tous de soldats, etc. Sans doute que la nature n'est pas si uniforme. C'est la coutume qui fait donc cela; car elle contraint la nature; et quelquefois la nature la surmonte, et retient l'homme dans son instinct, malgré toute coutume, bonne ou mauvaise.

Prophéties.

16

Que JÉSUS-CHRIST sera à la droite, pendant que Dieu lui assujétira ses ennemis. [Ps. cix.] Donc il ne les assujétira pas lui-même.

17

L'homme est visiblement fait pour penser; c'est toute sa dignité 1 et tout son mérite; et tout son devoir est de penser comme il faut : or 2 l'ordre de la pensée est de commencer par soi, et par son auteur et sa fin. Or à quoi pense le monde ? Jamais à cela ; mais à danser, à jouer du luth, à chanter, à faire des vers, à courir la bague, etc., à se battre 3, à se faire roi, sans penser à ce que c'est qu'être roi, et qu'être homme.

2 A1 couvreurs. Tant est grande la force de la coutume qu'à force d'ouïr, etc. (C'est un excellent..... des coquins en surcharge). A des hommes. Néanmoins, il faut. pour réussir, que la nature et la coutume..... FAU la vertu. 6 A1

ne pèche qu'en (ces mots nous émeuvent en surcharge). fo[rme..... 7 B entraîne.. 8 Une ligne rayée.

5 A la folie: on que la nature ne

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