Lettres philosophiques: sur les vicissitudes de la philosophie relativement aux principes des connaissances humaines, depuis Descartes jusqu ä Kant

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Ladrange, 1844 - 352 Seiten
 

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Seite 5 - Tant s'en faut, j'étais sans doute si je me suis persuadé, ou seulement si j'ai pensé quelque chose : mais il ya un je ne sais quel trompeur très puissant et très rusé qui emploie toute son industrie à me tromper toujours : il n'ya donc point de doute que je suis, s'il me trompe; et qu'il me trompe tant qu'il voudra, il ne saurait jamais faire que je ne sois rien tant que je penserai être quelque chose.
Seite 7 - Et ayant remarqué qu'il n'ya rien du tout en ceci, je pense, donc je suis, qui m'assure que je dis la vérité, sinon que je vois très clairement que pour penser il faut être, je jugeai que je pouvais prendre pour règle générale que les choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement sont toutes vraies, mais qu'il ya seulement quelque difficulté à bien remarquer quelles sont celles que nous concevons distinctement.
Seite 11 - Par le nom de Dieu j'entends une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute connaissante, toute-puissante, et par laquelle moi-même et toutes les autres choses qui sont (s'il est vrai qu'il y en ait qui existent) ont été créées et produites.
Seite 4 - ... sens; je crois que le corps, la figure, l'étendue, le mouvement et le lieu ne sont que des fictions de mon esprit. Qu'est-ce donc qui pourra être estimé véritable ? Peut-être rien autre chose sinon qu'il n'ya rien au monde de certain.
Seite 7 - Certes, dans cette première connaissante, il n'ya rien qui m'assure de la vérité que la claire et distincte perception de ce que je dis, laquelle de vrai ne serait pas suffisante pour m'assurer que ce que je dis est vrai, s'il...
Seite 23 - Pour ce qui est de noire existence, nous l'apercevons avec tant d'évidence et de certitude, que la chose n'a pas besoin et n'est point capable d'être démontrée par aucune preuve. Je pense, je raisonne, je sens du plaisir et de la douleur : aucune de ces choses peut-elle m'être plus évidente que ma propre existence ? Si je doute de toute autre chose...
Seite 19 - Il est évident que l'esprit ne connaît pas les choses immédiatement, mais seulement par l'intervention des idées qu'il en a; et par conséquent, notre connaissance n'est réelle, qu'autant qu'il ya de la conformité entre nos idées et la réalité des choses.
Seite 43 - Dès qu'il ya double attention, il ya comparaison; car être attentif à deux idées ou les comparer, c'est la même chose. Or on ne peut les comparer, sans apercevoir entre elles quelque différence ou quelque ressemblance: apercevoir de pareils rapports, c'est juger. Les actions de comparer et de juger ne sont donc que l'attention même: c'est ainsi que la sensation devient successivement attention, comparaison, jugement.
Seite 7 - C'était la terre, le ciel, les astres, et toutes les autres choses que j'apercevais par l'entremise de mes sens. Or qu'est-ce que je concevais clairement et distinctement en elles ? Certes rien autre chose sinon que les idées ou les pensées de ces choses se présentaient à mon esprit. Et encore à présent je ne nie pas que ces idées ne se rencontrent en moi. Mais il y...
Seite 171 - Le cartésianisme a mis la dernière main à l'œuvre; personne parmi les bons philosophes ne doute plus que les sceptiques n'aient raison de soutenir que les qualités des corps qui frappent nos sens ne sont que des apparences.

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