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vaine philosophie, qui allègue le droit naturel dans des choses toutes surnaturelles et de pure grâce!

Ils n'ont ni le sacrement du ministère, ni la vertu miraculeuse et extraordinaire par laquelle Dieu pourroit leur confier le ministère au-dessus de ses propres lois. Qu'en faut-il conclure? disons-le en esprit de paix et de charité; disons-le humblement et avec douleur, mais disons-le néanmoins avec la liberté évangélique que la vérité nous inspire. Leurs pasteurs ne sont donc pas de vrais pasteurs, et ils ne sont jamais entrés par la porte. Le troupeau qu'ils mènent n'est point à eux. Puisqu'ils ne sont point pasteurs, leur prédication est vaine et sans autorité. Quand même ils ne diroient que la vérité, leur parole ne seroit dans leur bouche qu'une simple parole d'hommes, et non la parole de Dieu, qui ne les envoie point pour parler en son nom: du moins ce seroit la parole de Dieu dérobée par des hommes auxquels il n'en a jamais confié le dépôt. Leurs ordinations n'ont aucune vertu; leur cène n'est ni la cène ni le sacrement du Sauveur. Enfin leur église n'est point une église; car l'édifice ne peut être plus solide que le fondement, ni le corps plus sain que la tête.

Prions avec ferveur pour ces troupeaux errans et dispersés sur toutes les montagnes, afin qu'ils écoutent la voix des vrais pasteurs, et qu'ils reviennent sous leur main. Prions aussi pour ceux qui osent se dire pasteurs, et qui ne le sont pas, afin que retournant avec humilité dans l'état de simples brebis, ils aient dans tous les siècles la gloire d'avoir rétabli aux dépens de leur rang la sainte unité, qui ne doit pas moins être l'objet de leurs vœux que des nôtres.

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TRAITÉ DU MINISTÈRE DES PASTEURS.

O bon pasteur, qui avez donné votre vie pour vos brebis, courez après elles, rapportez-les sur vos épaules! Que le ciel se joigne à la terre pour s'en réjouir: que nous ne fassions plus tous ensemble qu'un seul troupeau, un seul cœur et une seule ame! Loin, Seigneur, loin de votre Eglise cette Réforme hautaine et animée par un zèle amer qui a rompu le lien de l'unité : qu'au contraire ce soit la réunion qui fasse la vraie réforme. Que vos enfans travaillent tous ensemble à se réformer, dans une douce paix et dans une humble attente de vos miséricordes, afin que votre Eglise refleurisse, et qu'on voie reluire sur elle la beauté des anciens jours!

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LETTRES

SUR

L'AUTORITÉ DE L'ÉGLISE.

SUR

L'AUTORITÉ DE L'ÉGLISE.

LETTRE PREMIÈRE.

Il n'y a qu'une véritable Eglise : celui qui la cherche sincèrement doit prier beaucoup, et se défier de ses pensées.

Il n'y a qu'une seule vraie religion, et qu'une seule Eglise épouse de Jésus-Christ : il n'en a voulu qu'une ; les hommes ne sont pas en droit d'en faire plusieurs. La religion n'est pas l'ouvrage du raisonnement des hommes; c'est à eux à la recevoir telle qu'elle leur a été donnée d'en-haut. Un homme peut raisonner avec un autre homme; mais avec Dieu il n'y a qu'à prier, qu'à s'humilier, qu'à écouter, qu'à se taire, qu'à suivre aveuglément. Ce sacrifice de notre raison est le seul usage que nous puissions faire de notre raison même, qui est foible et bornée. Il faut que tout cède quand la raison suprême décide. Encore une fois, Jésus-Christ n'a voulu qu'une seule église /et qu'une seule religion : il n'y a donc plus qu'à comparer ensemble l'Eglise nouvelle avec l'ancienne, et celle qui livre l'homme à son orgueil, en le faisant juge, quoiqu'il soit visiblement incapable de juger, avec celle qui use de l'autorité qui lui est promise par son époux, pour fixer les esprits incertains, pour

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