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et la forme donnée par Jésus-Christ se Dans l'autre, qui est celui des Protestans s'élèvent et deviennent tête. C'est ce qui mais arriver dans le corps mystique de Jés Ceux qui sont mis à la tête par le Saint répareront perpétuellement, et sans aucune tion, les uns les autres, par l'imposition Mais se réparer insensiblement n'est pas tête nouvelle; c'est seulement nourrir et celle que Jésus-Christ, notre chef suprêm sible, a donnée à son Eglise, pour tenir Dieu, auteur de ce corps, l'entretient par qu'il a établi, et qui est l'imposition des testée par l'Ecriture. Mais comment oser révélation expresse, que les pieds ont un d rel de faire une tête nouvelle toute entièr roit un renversement universel dans les et dans les organes. Une telle révolution naturelle ni possible.

Mais enfin, le ministère pastoral est u éminente dans le christianisme. Par consé puissance de faire des pasteurs est elle-m très-grande grâce. Car la grâce qui est la so autres, et qui donne la puissance de les m est la plus précieuse de toutes. Nous som tains qu'elle est attachée au corps des paste est la tête de toute l'Eglise ; et les Protes n'alléguant que le droit naturel, font as qu'ils n'ont aucune preuve, dans l'Ecritu Jésus-Christ l'ait attachée au simple choix ple, indépendamment de l'imposition de des pasteurs. C'est donc à eux à se tair

qu'il s'agit du don d'en-haut, et que l'Ecriture ne dit rien pour eux. La nature même, qu'ils osent nous citer, nous donne pour règle qu'on ne peut user des choses données, au-delà de la mesure et des circonstances expressément marquées par le don.

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Contradictions et inconvéniens de la doctrine des Protestans sur le ministère.

que

Le grand principe de MM. Claude et Jurieu est Jésus-Christ a donné les clefs, non au corps des pasteurs, mais au corps de toute l'Eglise ; que les apôtres ont d'abord formé les églises, et qu'ensuite les églises, qui ont précédé l'établissement des pasteurs ordinaires, leur ont confié les clefs. D'où ils concluent que le corps populaire peut encore disposer de ce ministère, que les pasteurs ont reçu de lui. Mais voici ce qui les mène plus loin qu'ils n'ont voulu aller d'abord.

S'il est vrai que Dieu ait attaché sa mission et les clefs au peuple fidèle, il s'ensuit que le peuple fidèle a un droit sans restriction pour en disposer, Ce droit est naturel, selon ces ministres. Il est absolu. L'Ecriture, qui le laisse à la liberté naturelle du peuple, ne le restreint par aucune clause. Il suffit seulement en général, selon le commandement de l'apôtre (1), que toutes choses se fassent dans l'Eglise avec ordre, comme M. Claude l'a remarqué (2). Ainsi

(1) I. Cor. xiv. 40. - (2) Réponse aux Préjugés.

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il n'y a qu'à éviter la précipitation, la co le scandale dans le choix des pasteurs. P reste, le peuple fidèle n'a aucune loi qui qui limite son pouvoir. Il est vrai que 1 ayant pratiqué la cérémonie d'imposer les nouveaux pasteurs, il est édifiant de prati cérémonie, quand on le peut commodén enfin elle n'est pas nécessaire. Elle ne se dit M. Claude, qu'à rendre la vocation p que et plus majestueuse. Ainsi on peut s'en toutes les fois qu'on a de la peine à l'ob quand même on l'omettroit sans aucune son, cette omission ne diminueroit en 1 droit du peuple, ni la validité de son acti

De là je conclus que le ministère est er amovible et révocable au gré du peup Comme on fait des magistrats triennaux o on peut faire des pasteurs de même. Ce qui ont été établis perpétuels peuvent qués; comme les magistrats perpétuels, publique révoque, quand elle ne juge pa laisser continuer leur administration. Le dèle ne peut aliéner à perpétuité son dro sur le ministère. Quelque commission qu' née, il conserve toujours son droit na pourvoir le mieux qu'il peut à ses besoins Ainsi, dès qu'il croit que le pasteur établ moins à son salut et à sa perfection qu' en voilà assez pour révoquer l'ancien et taller le nouveau. C'est sur ces idées de 1 turelle, que M. Claude parle ainsi : « C providence qui donne aux hommes la

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»relle, et qui leur ordonne d'entretenir et de con» server leur vie par les alimens qu'elle leur four» nit, leur donne par cela même le droit d'em

ployer des personnes pour ramasser les alimens, » et pour les préparer, afin qu'ils s'en puissent » servir selon leur destination; et ce seroit une ex>> travagance, que de demander à un homme quel >> droit il a de se faire apprêter à boire et à man» ger (1). » Il suppose que le fidèle, en tant que fidèle, a naturellement le même droit de se faire conduire par les pasteurs qu'il croit les plus propres à son salut, qu'un homme, en tant qu'homme, a le droit de se faire servir, pour sa nourriture, par les pourvoyeurs et par les cuisiniers qu'il juge les plus capables de bien servir sa table. A quelles comparaisons indécentes n'est-on pas réduit pour s'expliquer, quand on a des idées si humaines et si basses du ministère évangélique! Ce principe posé, rien ne peut arrêter le peuple, toutes les fois qu'il jugera utile de changer de pasteur. On pourra seulement lui représenter qu'il faut faire de tels changemens avec ordre; mais il croira les faire avec ordre, quand illes fera dans l'espérance que les nouveaux pasteurs feront mieux que les anciens. Il rendra leur ministère, ou annuel, ou triennal, avec la même sagesse que la république Romaine avoit borné le temps des magistratures. Il comprendra qu'il est dangereux de changer de pasteurs, comme un maître sait qu'il est dangereux de changer légèrement de maître d'hôtel et de cuisinier. Mais enfin c'est à lui àjuger des cas où il vaut mieux changer de pasteurs, que de prolonger (1) Réponse aux Préjugés, part. 4, chap. 3.

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le ministère de ceux qui sont en fonction. JésusChrist, qui, selon les Protestans, a donné au peuple fidèle les clefs, ne l'a point assujetti par ses Ecritures à les donner pour toujours à ceux qu'il en charge. Ainsi, sans attendre les cas extraordinaires, le peuple fidèle est en droit de reprendre les clefs et de les transférer aussi souvent qu'il le trouve à propos. Par là s'évanouit tout ce que la Confession de foi protestante a voulu établir, pour retenir la puissance du peuple dans quelque borne. Elle appelle le ministère, sacré et inviolable. Elle dit que c'est par une exception à la règle générale, « qu'il a » fallu quelquefois, et même de notre temps, auquel » l'état de l'Eglise étoit interrompu, que Dieu ait » suscité gens d'une façon extraordinaire, pour » dresser l'Eglise de nouveau, qui étoit en ruine et » désolation (1). » Ils ont voulu laisser entendre que l'autorité des pasteurs qui se succèdent les uns aux autres, n'est pas un joug humain; mais que c'est d'ordinaire le joug de Jésus-Christ même (2), et que le peuple ne doit entreprendre de changer le ministère qu'à deux conditions: l'une, que l'état de l'Eglise soit interrompu; l'autre, que Dieu en même temps suscite gens d'une façon extraordinaire, pour la dresser de nouveau. Vous voyez que les docteurs protestans, qui ont eu besoin d'autoriser la révolte contre le ministère successif, pour ériger le leur, ont voulu qu'après eux on ne laissât pas de regarder comme sacré et inviolable, ce ministère qu'ils avoient violé pour l'envahir. Ils ont craint d'avoir ouvert, par leur exemple, la porte à une licence (1) Article XXXI. (2) Article xxvI.

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populaire,

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